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publié le 26 mars 2021
L’an passé, dans une lettre ouverte, le SNUipp-FSU Paris avait alerté l’Administration sur la dégradation des conditions de travail des directeur-trices parisien-nes, exigeant l’arrêt des multiples demandes et dénonçant la maltraitance institutionnelle vécue par nos collègues. En réponse, l’Académie avait indiqué qu’elle avait bien conscience de la difficile réalité vécue par les collègues.
Malgré ces belles paroles, ces dernières semaines, un grand nombre de directeur-trices nous ont interpellé-es pour évoquer l’accumulation de tâches de direction demandées dans la précipitation, nouvelles preuves de la maltraitance institutionnelle dont ils-elles sont victimes depuis déjà plusieurs mois.
Suite à ces nombreuses remontées, au-delà de ses multiples interventions en GADE, le SNUipp-FSU Paris s’est adressé solennellement au Dasen vendredi 19 mars pour demander audience afin de porter haut et fort les revendications des directeur-trices et d’alerter une fois de plus l’Administration sur la dégradation de leurs conditions de travail.
Notre syndicat a donc été reçu par le Dasen – M. Teulier – et l’adjointe au Dasen – Mme Mary – jeudi 25 mars.
Lors de cette audience, le contexte sanitaire a bien sûr été évoqué. Les ajustements permanents du protocole sanitaire couplés aux tests salivaires font porter une charge de travail excessive sur les directeur-trices d’école : de nombreuses remontées montrent des collègues exténué-es, obligé-es de travailler des week-ends entiers pour ajuster le protocole et la préparation des tests. L’emballement épidémique actuel au sein des écoles ne fait qu’empirer une situation très difficile à gérer.
Le Dasen et son adjointe nous ont répondu être conscients de la surcharge de travail qui repose sur les épaules des directeur-trices notamment depuis le début de la crise sanitaire il y a un an. Au-delà de cette dégradation générale des conditions de travail, le SNUipp-FSU est intervenu sur certains points précis.
En ce qui concerne la mise en place des tests salivaires, un changement de politique aura lieu dès mardi. Ils devraient être mis en place dans les écoles dites sentinelles ainsi que dans les écoles où le virus circule très activement. En concertation avec la Dases lors des réunions quotidiennes, les écoles « clusters » seront identifiées et des tests salivaires seront organisés à J+3.
Le SNUipp-FSU Paris a demandé que les écoles concernées puissent bénéficier automatiquement de la venue d’un-e médiateur-trice dès l’annonce de la programmation des tests salivaires. Il-elle pourra accompagner les directeur-trices dans leur mise en place en prenant en charge notamment l’enregistrement des données médicales et la communication avec les laboratoires d’analyse.
Le Dasen a semblé à l’écoute de cette demande et s’est engagé à mobiliser tou-tes les médiateur-trices dont l’Académie dispose dans chacune des écoles qui seront concernées.
Par ailleurs, afin de ne pas travailler dans l’urgence, le consentement des familles va être récolté dans toutes les écoles parisiennes de manière préventive.
Le SNUipp-FSU restera vigilant sur la mise en place effective des tests. N’hésitez pas à nous remonter toute situation problématique.
Le SNUipp-FSU a aussi tenu à faire un point sur le DUERP. Dans les 6 circonscriptions parisiennes où il n’a pas encore été mis en place, l’arrivée de ce document unique d’évaluation des risques professionnels semble se faire de façon précipitée. Ce document n’est pas simple à remplir : les directeurs-trices n’ont pas les connaissances et compétences pour le faire aisément. D’autre part, sa rédaction s’avère particulièrement chronophage du fait des multiples réunions à prévoir avec chaque catégorie de personnels travaillant au sein de l’école.
Le SNUipp-FSU Paris a rappelé au Dasen que sa rédaction relève des compétences du chef d’établissement – donc de l’IEN de circonscription – et en aucun cas des équipes enseignantes.
Pour faciliter le travail des directeur-trices dans leur participation à la rédaction du DUERP, notre syndicat a demandé que l’Académie propose aux écoles concernées un document déjà pré-rempli. Les directeur-trices n’auraient alors plus qu’à personnaliser ce document en fonction du profil de l’école.
Suite à cette demande, l’Académie a semblé prête à réfléchir à une version plus ergonomique du DUERP en vue de rendre sa rédaction moins chronophage. Cette version verrait le jour à la rentrée 2021. Le SNUipp-FSU a rappelé qu’une solution devait aussi être apportée rapidement pour les directeur-trices à qui l’on demande de remplir le DUERP pour les semaines à venir.
Depuis deux semaines, la Mairie de Paris vient d’ajouter une nouvelle tâche concernant l’admission des élèves : la vérification des vaccins. Même si d’un point de vue réglementaire, cela relève des fonctions des directeur-trices, en pleine crise sanitaire et plus de deux semaines après le début de la campagne des inscriptions, le moment choisi pour le demander est malvenu et vient encore les surcharger. La lecture de ces carnets de santé étant souvent laborieuse, le SNUipp-FSU Paris demande que l’Académie produise un formulaire qui, une fois tamponné par un professionnel de santé, permettra rapidement aux directeur-trices d’attester de la validité des vaccins obligatoires.
Le Dasen a répondu que cette proposition lui semblait aisément réalisable et qu’un document de ce type pourrait être mis à disposition des directeur-trices par l’Académie si cela est légalement possible.
Encore une fois, le SNUipp-FSU a tenu à rappeler l’urgence de la demande étant donné que les campagnes d’inscriptions sont ouvertes depuis quelques semaines et que cette tâche leur a été imposée par la Mairie 15 jours après leur ouverture.
Afin d’illustrer concrètement l’accumulation des tâches des directeur-trices d’école, le SNUipp-FSU a pris l’exemple d’Affelnet et des demandes de dérogation. Les familles peuvent remplir plusieurs motifs pour leur demandes quand le-la directeur-trice ne peut en remplir qu’un…
Lors de cette audience, le Dasen et son adjointe ont semblé à l’écoute des revendications portées et soucieux d’améliorer les conditions de travail des directeur-trices. Mais pour nous, les actes valent mieux que les mots. Le SNUipp-FSU attend donc désormais que l’Académie fasse un pas en avant pour réellement prendre en considération le mal-être professionnel des directeur-trices en mettant en place des propositions concrètes d’allègement de leurs tâches de direction.