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Situation sanitaire, lignes directrices de gestion sur les promotions Déclaration liminaire de la FSU au CTA du 8 décembre 2020

publié le 10 décembre 2020

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Lire le compte-rendu dans cet article.

En préambule de notre déclaration liminaire, la FSU affirme à nouveau sa revendication de retrait de la loi sur la sécurité globale dans sa totalité. Au-delà de l’article 24, sa logique d’ensemble est celle d’une atteinte grave aux droits démocratiques de toutes et tous.

Depuis 2015 les rapports se succèdent pour accuser l’éducation prioritaire d’être coûteuse et peu efficiente mais oublient d’évoquer l’amplification des difficultés économiques et sociales des deux dernières décennies. Les grandes lignes annoncées par le gouvernement prônent la fin des REP et leur remplacement par une politique de priorisation académique.
Pour Jean-Yves Rochex, l’histoire de l’éducation prioritaire montre pourtant que dès que celle-ci s’estompe dans les priorités nationales, elle s’efface encore plus au niveau académique. La FSU s’oppose au démantèlement de l’éducation prioritaire annoncée par le gouvernement. Au contraire, elle revendique une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, juste et transparente afin que l’École remplisse sa mission pour toutes et tous et partout !

Alors que JM Blanquer organisait le 1er décembre une conférence sur « l’enseignant du XXI° siècle », la FSU révélait un sondage basé sur l’opinion des professionnels de terrain, de leur vision de la nécessaire amélioration du travail des enseignant-es et des équipes pédagogiques.
L’avis des professeur-es doit compter, et avec eux, celui de tous ceux qui « font l’École ». Leurs idées convergent avec les parents d’élèves, c’est un enjeu fondamental pour défendre et rénover le service public d’éducation.

Il ressort du sondage que la FSU a commandé à l’institut IPSOS que les personnels de l’éducation manifestent un niveau exceptionnel de défiance vis-à-vis de la politique inégalitaire mise en œuvre par JM Blanquer. Les enseignant-es estiment que ses réformes sont inutiles pour les élèves, vont dans le mauvais sens et en prime aggravent leurs conditions de travail.
Le personnel non enseignant exprime également sa méfiance sur la capacité du Ministre à prendre en compte leurs attentes. Ce bulletin de santé de la profession est sévère, il montre que le bilan ministériel est critiqué sur le fond.

Le sondage dessine le portrait d’une communauté éducative qui s’estime d’autant plus malmenée qu’elle a une haute idée du rôle de l’École et de l’utilité sociale des métiers de l’éducation. À 71 %, ces personnels se disent satisfaits de leur métier, les enseignant-es ciblent en priorité la lourdeur des effectifs, revendication portée avec les parents d’élèves dans de nombreuses mobilisations. Convaincu-es qu’ils et elles pourraient faire mieux s’ils et elles étaient reconnu-es, les personnels attendent une autre politique en matière de revalorisation salariale et de création de postes. La confrontation avec le regard des parents fait émerger des convergences car 75 % sont satisfaits de la manière dont les enseignant-es ont géré la crise sanitaire.

Une profession malmenée donc. Le « Grenelle de l’Éducation » se solde par le constat de l’impossibilité de faire avancer des propositions du fait même du dispositif choisi : il n’était pas question d’une concertation, mais bien d’une opération de communication sur des visions déjà arrêtées et peu ouvertes au dialogue.
La parole des personnels au travers de celle de leurs représentant-es syndicaux est peu écoutée, submergée par celles « d’expert-es » soigneusement choisi-es par le Ministère, dont certain-es n’ont pour seule expérience de l’École que de l’avoir fréquentée durant leur jeunesse, assuré-es pourtant de détenir les solutions malgré leur méconnaissance évidente du système scolaire et de ses réalités.
La FSU et ses syndicats nationaux ont décidé de quitter ces discussions.

La revalorisation tant vantée par le Ministre, les annonces fracassantes se résument à une piètre prime d’équipement, bien loin de compenser les frais engagés et à une prime pour les débuts de carrière d’un montant exorbitant de 39 euros « après une dizaine d’années d’ancienneté ».
Que les autres attendent ! Rien non plus sur des dispositions autres que le salaire.

En ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire, avec l’appel à la grève le 10 novembre, le Ministre a tenté de désamorcer en annonçant en catastrophe le jeudi qui précédait, la possibilité pour les lycées de passer à 50 % du temps scolaire en présentiel pour les élèves.
C’est un recul du Ministre mais en renvoyant au local sous forme de projet cela a créé de fortes inégalités aujourd’hui entre les protocoles sanitaires, entre les lycées quant aux collèges, il a fallu attendre quasiment un mois avant que la cheffe d’établissement du lycée Bergson ne daigne faire remonter des propositions. Quant aux collèges et aux écoles, le virus n’existe pas pourtant des classes ferment, des élèves sont en isolement car ils-elles sont positifs à la Covid ou encore cas contact. D’ailleurs nous souhaiterions interroger l’autorité académique : pourquoi a-t-il fallu attendre une semaine et 11 élèves en isolement dont au moins 3 Covid+ pour fermer cette classe au collège la Grange aux Belles ? Quelles sont les consignes de l’ARS ?

Le budget 2021 ne prend pas la mesure de la situation sanitaire qui impose particulièrement de faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme et de l’état de fatigue des personnels, épuisé-es par des années de dégradation des conditions de travail. Il faut en urgence engager les recrutements nécessaires, notamment en recourant aux listes complémentaires.
En cohérence avec la politique actuelle du gouvernement, le Ministre a refusé la demande d’un recrutement massif pour cette rentrée.
L’embauche de contractuel-les non formé-es ne peut servir de variable d’ajustement. Et le cynisme est poussé à son paroxysme puisque ce sont les candidat-es inscrit-es sur la liste complémentaire qui sont contacté-es pour signer des contrats de quelque mois. La FSU demande à l’Académie le nombre de contractuel-les actuel, les prévisions et les conditions d’emploi.

Dans le premier degré, les brigades REP+ qui doivent permettre aux enseignant-es d’être déchargé-es de classe dans l’intérêt des élèves et du fonctionnement des écoles sont aujourd’hui utilisé-es comme moyen de remplacement.
Le SNUipp-FSU Paris s’est adressé au Dasen pour que ces décharges soient rétablies au plus vite dans l’intérêt du bon fonctionnement des écoles REP+.

Sur le même sujet, aujourd’hui, combien de classes sont sans remplaçant-es ? Combien d’animateur-trices ont pris en charge des élèves sur le temps scolaire ? Il semblerait que l’ARS comme le gouvernement ne tienne pas à fermer des classes ou des écoles ? Ainsi, le Ministre et l’ensemble du gouvernement peuvent continuer à claironner que tout est prêt et que tout est sous contrôle.
De qui se moque-t-on ? Des personnels ? Des usager-es ? Il faut encore dire que l’Académie considère une école ouverte même lorsqu’il n’y a plus d’élèves. Combien de classes ont été fermées ? Combien d’écoles ? Combien aurait du l’être ?

Puisque ce CTA devra traiter des lignes directrices de gestion sur les promotions des personnels, la FSU rappelle sa revendication d’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique.


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