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Rentrée 2024 : compte rendu d’audience entre la FSU-SNUipp et la Dasen du vendredi 30 août 2024

publié le 12 septembre 2024

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À notre demande et comme chaque année, la FSU-SNUipp Paris a été reçue en audience vendredi 30 août par la Dasen, Mme Gautherot et le DRH, M. Pierre, ainsi que le DRH adjoint et chef de la division des personnels, M. Prunier et le chef de bureau en charge du mouvement, M. Le Meur, afin d’évoquer les conditions de rentrée et porter les revendications des personnels. Voici un condensé des informations qui sont ressorties de nos échanges.


Opérations administratives : à quand une année sans problème ?


Encore une fois, la FSU-SNUipp a été sur le pont tout l’été pour accompagner les collègues face aux dysfonctionnements du Rectorat. Si le fonctionnement des services s’est quelque peu amélioré en comparaison du marasme de l’année dernière, il reste que de nombreux-ses collègues ont encore rencontré des difficultés dans leurs affectations, leurs promotions ou leurs paies...


Alors que de nombreuses alertes avaient été émises par la FSU-SNUipp avant et pendant le mouvement, les paramétrages du serveur du mouvement n’ont pas été modifiés par le Rectorat, les mêmes erreurs se sont donc répétées pendant le mouvement et au moment des résultats. La FSU-SNUipp a porté plus de 65 recours le 11 juillet et fait remonter des situations problématiques tout l’été et jusqu’à la rentrée. Mais malgré cela, il a fallu que les personnels et leurs représentant-es bataillent pour que les décisions prises lors des recours soient effectives.


De même, les promotions à la Hors Classe du 12 juillet ont montré une nouvelle fois que sans les vérifications des représentant-es de la FSU-SNUipp, le Rectorat n’a pas les capacités de publier des données justes.
161 collègues initialement promu-es le 12 juillet ont été sorti-es du tableau et remplacé-es une semaine plus tard par 161 autres collègues qui avaient un barème plus élevé, mais qui n’étaient pas dans le tableau d’avancement initial à tort.
Si vous êtes concerné-e, il est encore temps de faire un recours à la Dasen, la procédure se trouve dans cet article. Vous avez jusqu’au 19 septembre pour l’envoyer.


Devant ces énièmes épisodes consternants, et constatant que l’Académie n’est pas en mesure de procéder dans de bonnes conditions à des opérations administratives aussi importantes pour les personnels, la FSU-SNUipp continue à revendiquer le rétablissement des CAPD de promotion et de mouvement, afin d’en garantir l’équité et d’éviter de nouvelles erreurs. Pour rappel, la loi dite de Transformation de la Fonction Publique a signé la fin des prérogatives des CAPD concernant les promotions et les mouvements depuis 2019. La fin des CAPD c’est la fin de la communication des documents préparatoires aux organisations syndicales représentatives, véritable outil de vérification collective des opérations administratives.
La FSU-SNUipp a exprimé sa colère auprès de la Direction de l’académie face à ces dysfonctionnements qui se succèdent et sa lassitude face aux promesses des différentes directions académiques actuelles et passées d’amélioration du fonctionnement des services.... Les personnels méritent bien mieux que des promesses non tenues ! Une réorganisation efficiente des services du Rectorat avec les créations de postes à la hauteur des besoins ne peut plus attendre. La FSU-SNUipp a alerté la Dasen sur la colère des enseignant-es et leur sentiment de maltraitance institutionnelle. Le syndicat recense toutes les situations, n’hésitez pas à nous contacter.


Priorités du Rectorat : pilotage par l’évaluation

La FSU-SNUipp a interrogé la direction de l’Académie sur ses priorités pour l’année scolaire qui s’ouvre. Sans surprise, et dans la droite ligne de la ministre pourtant démissionnaire, l’Académie met le focus en cette rentrée sur la généralisation des évaluations nationales. La Dasen a pu partager avec les élu-es de la FSU-SNUipp sa vision de ces évaluations : permettre aux enseignant-es de mesurer finement les acquis et progrès des élèves, construire des réponses adaptées à chacun-e… Est-ce à dire que les enseignant-es en étaient jusque-là incapables ? Que s’imaginent nos supérieur-es ? Les enseignant-es savent parfaitement comment faire rentrer leurs élèves dans les apprentissages, comment les faire progresser, comment différencier les enseignements et les approches pour permettre à chaque élève de s’approprier les savoirs.


Ne nous y trompons pas, ces évaluations ne sont utiles ni aux élèves ni aux enseignant-es. Elles permettent en revanche un pilotage par l’évaluation des pratiques et des performances. Le SUI-FSU (syndicat des IEN) soutient le refus des évals et dénonce cette conception du pilotage par les chiffres.


Avec d’autres organisations syndicales, la FSU-SNUipp appelle donc les collègues à faire blocage à ces évaluations (non-passation, non-remontée des résultats, retour des livrets à l’inspection…), pierre angulaire du projet libéral pour l’école qu’elle dénonce depuis 2017. C’est par un refus massif de ce dispositif que nous pourrons faire reculer le Ministère et l’Académie sur cette généralisation des évaluations. Soyons nombreux-ses à nous y opposer !
Voir notre dossier spécial sur les évaluations nationales.


Formation continue : du nouveau mais pas de changement

Depuis plusieurs années, la FSU-SNUipp porte auprès de l’Académie la nécessité d’une offre de formation continue sur les questions d’inclusion et d’élèves à besoins spécifiques. Cette demande a été entendue et l’Académie proposera cette année plusieurs cycles de formation pour tous-tes les enseignant-es qui le souhaitent à choisir parmi les 6h d’animations pédagogiques hors mathématiques et français.


La formation ne peut bien sûr pas pallier seule le manque criant de moyens pour réaliser l’inclusion dans le respect des élèves et des personnels. Toutefois, c’est selon nous un point crucial dans la vie professionnelle des enseignant-es comme des AESH. Il était tout à fait aberrant que si peu de choses soient jusque-là proposées.
Si l’on peut donc se satisfaire a priori de ces propositions, la méthode et l’organisation de ces formations risquent de poser problèmes. Depuis la création de l’EAFC, l’Académie s’entête dans des méthodologies inefficaces et grotesques. Elle est toujours incapable de fournir un calendrier complet des formations et reste arcboutée sur la volonté de tout construire selon les besoins remontés des écoles. En multipliant les parcours spécifiques (constellations, T1, T2, CAP maternelle…), le catalogue de formation est devenu totalement illisible et nombreux-ses sont les collègues qui renoncent à s’inscrire faute de connaitre le jour, l’horaire ou même le contenu des formations.


Par ailleurs, ce fonctionnement de l’EAFC a un impact important sur les conditions de travail des formateurs et formatrices qui connaissent depuis deux ans un épuisement professionnel important. La FSU-SNUipp n’a de cesse d’alerter la direction de l’Académie sur ce point. Des groupes de travail devraient se tenir cette année sur ces questions, la FSU-SNUipp y portera la voix des collègues pour que la formation continue retrouve l’intérêt qu’elle peut avoir pour les formateur-trices comme pour les adjoint-es.


Remplacement : pas d’amélioration en vue

Parmi les enjeux de cette nouvelle année, il y a bien sûr le manque de remplaçant-es qui dégrade le fonctionnement du service public d’éducation à Paris et ains que les conditions de travail des enseignant-es. Malheureusement, aucune perspective d’amélioration puisque les créations de postes nécessaires n’ont pas pu être faites faute de dotation budgétaire suffisante (pour rappel il y a eu 125 suppressions de postes entrainant 173 fermetures de classes pour seulement 37 ouvertures à la rentrée 2024).
La FSU-SNUipp martèle depuis sa mise en place que la centralisation de la gestion du remplacement au Rectorat est un facteur d’aggravation du fonctionnement. La perte de distinction entre brigade école et brigade Circo a non seulement dégradé les conditions de travail des brigades mais fait aussi perdre en fluidité les remplacements sur le terrain.
La FSU-SNUipp exige depuis des mois qu’un groupe de travail soit organisé par l’Académie afin de faire la lumière sur le fonctionnement du remplacement et de faire entendre les demandes du terrain pour rendre plus efficient le remplacement à Paris. La Dasen s’est engagée à le tenir rapidement.


Du changement pour les AESH

Une note de service parue le 27 mai 2024 donne la possibilité aux AESH de suivre l’élève qu’ils-elles accompagnent sur le temps de midi, si la MDPH préconise un accompagnement pour ce temps-là.
Énième revirement dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap sur le temps de pause méridienne, le Ministère revient à une mesure de bon sens en intégrant ces heures effectuées en dehors du temps scolaire – et donc de sa responsabilité – au temps de travail global et en actant la fin des multi-contrats. Cela permettra d’augmenter la quotité de travail des AESH concerné-es.


Mais en réalité, cette mesure présentée comme un levier pour augmenter la quotité de travail des AESH ne bénéficiera qu’à celles et ceux qui suivent un-e élève qui aura besoin d’un accompagnement sur la pause méridienne. La perspective d’une journée continue, à plus forte raison dans les conditions de travail actuelles, ne constitue pas non plus une amélioration. La question des pauses dans la journée est déjà compliquée à l’heure actuelle, mais gageons que ce le sera encore plus avec cette nouvelle disposition.


Pour la FSU-SNUipp, l’évolution des besoins d’accompagnement sur le temps méridien ne doit pas se traduire par plus de précarité pour les AESH, notre syndicat revendique notamment une révision annuelle de la quotité de travail.
Le temps de travail reste l’un des principaux enjeux de l’amélioration des conditions d’emploi des AESH. La FSU-SNUipp continue de revendiquer un temps de travail dérogatoire basé sur des obligations réglementaires de service de 24 heures d’accompagnement + 3 heures connexes (formation, préparations, concertation, réunions…) par semaine, reconnues comme un temps complet. Pour les AESH il est urgent d’obtenir un statut de fonctionnaire et une rémunération digne !


De nombreuses questions pratiques restent en suspens sur la mise en place de ce dispositif, sans que le Rectorat ne puisse encore y répondre. Les représentant-es de la FSU-SNUipp Paris prendront à nouveau rendez-vous avec les responsables académiques dans les semaines qui viennent pour clarifier tout cela. Si des collègues AESH sont d’ores et déjà concernées, qu’ils et elles n’hésitent pas à prendre contact avec le syndicat.


Le ton de la rentrée : faire front pour l’École !

Malgré la mobilisation de la profession l’année dernière contre le Choc des savoirs, et malgré une Ministre démissionnaire, les injonctions continuent. La FSU-SNUipp appelle la profession à résister et à faire front pour l’École publique ! Pas de Pacte ! Pas d’évaluations standardisées ! Pas d’APC ! Pas d’évaluation d’école !
C’est nous qui enseignons, c’est nous qui décidons !
Le 10 septembre et le 1er octobre, toutes et tous en grève et dans la rue pour exiger une autre politique pour l’éducation !


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