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publié le 2 mai 2025
[Edit : les parties en bleu sont les ajouts au compte-rendu suite au GT du 29 avril.]
La question des élèves perturbateurs est portée par la FSU-SNUipp depuis des années. Encore une fois, en juin 2024, nous avons demandé l’organisation d’un groupe de travail (GT) sur ce sujet cette année scolaire. Bien que l’Académie nous assure régulièrement que c’est une priorité pour elle, suite à l’insistance tout aussi régulière des élu-es de la FSU, elle a fini par organiser le premier de cette année le 14 janvier, puis un second le 29 avril. Vous trouverez ci-dessous en bleu les ajouts de ce dernier GT.
Ces GT étaient consacrés à une présentation puis à un échange sur la mission ECP. Celle-ci étant d’après l’Académie mal connue, elle a été présentée aux directeurs-trices fin novembre.
Au cours de ces échanges, la FSU-SNUipp Paris a salué la mise en place de cette mission mais a déploré le manque de moyens consacrés. Si c’est la seule réponse de l’employeur face à ce risque professionnel, les moyens sont trop maigres !
Mme Fric, IEN, préside cette mission et était présente pour la présenter, accompagnée d’une enseignante ressource de la mission. Cette mission est une réorganisation toilettée de R’Ecole.
Concrètement, elle est composée de :
Mme Fric, une CPD (conseillère pédagogique départementale), une psyEN chargée de mission au rectorat, 3 PE spécialisées, 6 médiateur-ices (8 postes, mais deux sont à pourvoir), deux directeur-trices d’école
L’idée principale de cette mission est d’arriver plus tôt sur les situations, afin que l’action soit plus efficace. En effet, comme nombre de collègues le savent, si l’aide arrive quand l’équipe est au bout du rouleau, cela ne marche plus car la situation est trop enkystée.
En bref, il y a un formulaire à remplir qui est ensuite envoyé à la mission par l’IEN. Celle-ci se réunit chaque semaine pour définir les priorités. L’aide peut se faire avec ou sans présence d’un-e médiateur-trice, selon la demande de l’enseignant-e et de l’équipe. La mission n’intervient a priori pas en PS et MS. Pour les élèves porteurs de handicap, elle transmet au service de l’école inclusive.
La CPD et/ou un-e des directeur-trice vient à un ou deux conseils des maîtres afin de faire de la question un sujet collectif dans l’école et aider éventuellement à la mise en place d’un protocole de crise. En effet, tout le monde a besoin de comprendre et de connaître les gestes qui pourraient apporter des améliorations.
Pendant les 5 semaines de protocole (avec ou sans présence d’un-e médiateur-trice auprès de l’élève), au moins 2 équipes éducatives sont organisées afin de réunir parents, enseignant-es et personnel médico-social. Une enseignante de la mission est aussi présente pendant ces équipes éducatives.
Au 29 janvier, la mission ECP a reçu 55 sollicitations depuis septembre, en provenance de quasiment toutes les circonscriptions, pas particulièrement d’éducation prioritaire. 16 missions sont terminées, 27 sont en cours. Les résultats sont globalement satisfaisants selon l’Académie avec des situations qui s’apaisent, les équipes semblent satisfaites de l’écoute et de l’aide apportée.
[Chiffres mis à jour en GT le 29 avril] Depuis le début de l’année, la mission a reçu 85 sollicitations :
– 69 ont donné lieu à des interventions R’Ecole, avec ou sans médiateur-ice,
– 4 ont été transmises au SEI car elles concernaient des élèves MDPH
– les autres ont bénéficié d’un accompagnement de l’équipe, par exemple un ou deux conseils des maîtr-esses pour mettre en place un protocole de crise.
La mission ECP n’est plus en mesure de proposer tout de suite un accompagnement R’école avec médiateur-ice quand elle est sollicitée car elle manque de personnel. Le recrutement est en cours pour de nouveaux-nouvelles AESH médiateur-ces. La FSU-SNUipp a demandé à ce que ces contrats soient revalorisés à 39h pour les rendre plus attractifs.
La FSU-SNUipp a reconnu le travail fourni par la mission ECP et la volonté effective d’améliorer la prise en charge de ces élèves et des équipes. Cependant, elle a soulevé le manque de moyens criant de cette mission : alors que l’Académie répète que c’est une priorité pour elle, cette mission reprend les mêmes personnels que R’Ecole qui existe depuis plus de 10 ans, et compte sur la bonne volonté de l’IEN et des deux directeur-trices qui font cela en plus de leurs missions habituelles. Cela signifie pour elle-eux des déplacements a minima une fois par semaine dans des écoles de tout Paris pour assister à des CM avec des équipes souvent très éprouvées. La seule création de poste est celle de CPD.
Ce n’est vraiment pas l’idée que la FSU-SNUipp se fait d’une véritable priorité académique. Cette mission doit être étoffée.
Les revendications de la FSU-SNUipp restent les mêmes et ont à nouveau été portées. Il est envisagé par la mission de former des professeur-es des écoles ressources par circonscription plus nombreux-ses. Pour la FSU-SNUipp, en l’état ce n’est pas possible de cumuler sa charge de classe et une autre mission ! Si cette proposition devait être adoptée, une décharge d’enseignement devra alors être proposée à ces enseignant-es pour leur permettre de mener à bien leurs nouvelles missions.
Par ailleurs, la formation d’un-e collègue ne peut pas remplacer la formation d’un collectif de travail et l’Académie doit proposer des stages écoles sur temps de classe à destination d’équipes entières qui en feraient la demande.
Des formations statutaires de 3 à 6h sont dispensées aux CPC, candidat-es au CAFIPEMF, T1, PES 100%, étudiant-es en Projet de préprofessionnalisation L2-L3 et M1.
L’Académie a depuis cette année mis en place des propositions de 6h de formation sur les 18h, qui se décomposent ainsi :
– 2h de conférence d’ouverture proposée par le SEI
– 2h d’ateliers animés par la CPD de la mission ECP
– 2h de conférence animée par Franck Ramus, chercheur au CNRS.
423 enseignant-es se sont inscrit-es. Les élu-es de la FSU ont rappelé leur attachement à la formation, 6h leur paraissent notamment insuffisantes mais c’est un début. Il faudra voir quels sont les retours des enseignant-es sur ce module de formation. N’hésitez pas à nous donner votre ressenti si vous y avez participé. Dites-nous également si vous avez souhaité vous y inscrire sans que cela ne soit possible. La FSU-SNUipp continue à revendiquer des formations plus longues et ouvertes à un plus grand nombre de personnes : en effet, pour faire de la véritable prévention, les enseignant-es devraient être plus nombreux à être formé-es, et plus longtemps. Elle demande également que ces formations soient programmées sur temps de travail, comme quelques-unes avaient eu lieu les dernières années, sous forme de stages FIL.
Finalement, 293 enseignant-es ont participé à ces formations. Les 2h pour chacun des 14 groupes ont toutes été animées par la CPD. La FSU-SNUipp a redit la nécessité d’augmenter la formation de formateur-ices. À l’heure où l’EAFC met en place le programme de formation pour l’année prochaine, il faut augmenter le nombre de formations ECP. Qui plus est, de nombreux-ses enseignant-es ayant participé à cette formation de 6h cette année souhaitent se former et s’impliquer d’avantage, la mission envisage de leur proposer de nouvelles formations plus avancées. Les élues de la F3SCT restent attentives à la réelle mise en place de ces dernières, et à l’augmentation des propositions de formation sur ce sujet.
Lors du GT du 29 avril, sur demande des élues de la FSU-SNUipp Paris, l’Académie a livré quelques données chiffrées, en nous indiquant qu’elle n’avait pas, à ce jour, analysé finement ces chiffres ou les recoupements possibles.
– Nombre de fiches RSST remontées concernant des élèves à comportement perturbateur.
2023 : 54 signalements
2024 : 97 signalements
2025 : déjà 49 signalements fin avril
– Depuis octobre 2024, 257 RIMS concernant des élèves ont été remontées par des enseignant-es du premier degré.
Ces chiffres sont dramatiquement élevés et augmentent.
Les élues ont donc insisté sur la nécessité de mieux accompagner les personnels : en effet, vu la souffrance engendrée par la gestion de certains élèves, en dehors même de coups et blessures, les PE sont parfois arrêté-es par leur médecin pour ce motif. Parfois cet arrêt leur permet de reprendre de l’énergie pour retourner en classe.
Il n’est pas normal que ces arrêts soient encore trop souvent considérés comme des congés maladie ordinaire, ou que lors de la demande de reconnaissance en accident de service, les collègues concerné-es doivent renvoyer et réexpliquer la situation, alors qu’ils-elles peuvent déjà avoir rencontré la psychologue ou la médecine du travail, leur IEN, la CRH…. Il faut que les services de l’académie communiquent mieux entre eux.
N’hésitez pas à contacter le syndicat, et en tous les cas à systématiquement envoyer tous les documents à la DAF2 (pour les reconnaissances d’accident de service) ou à la DAJ (pour les demandes de protection fonctionnelle), partant du principe qu’il n’y a actuellement pas de communication entre les services.