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Relations avec l’Académie, Covid, rentrée 2020, Déclaration liminaire du SNUipp-FSU Paris à la CAPD du 28 mai 2020

publié le 28 mai 2020

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Relations avec l’Académie


Déclaration liminaire intersyndicale

Nos organisations ont combattu la loi de transformation de la Fonction publique et continuent bien sûr à revendiquer l’abrogation de cette loi dévastatrice pour les droits des agent-es.
Pour autant, à plusieurs reprises, il nous a été clairement dit que l’attitude de l’Académie n’avait pas changé et qu’il n’était pas question de remettre en cause le dialogue qui avait cours depuis plusieurs années avec les organisations syndicales.
Cependant, l’attitude de l’Académie a bel et bien changé depuis quelques mois et son mutisme face aux organisations syndicales pour tout ce qui concerne les droits des personnels procède, à notre sens, d’une interprétation excessive et zélée des dispositions législatives introduites par la loi de transformation de la Fonction publique.
Comment est-il possible que l’Administration se refuse à tout dialogue avec les représentant-es du personnel ?

Dans la période troublée que nous vivons actuellement, où la confiance des personnels de l’éducation envers le Ministère s’érode chaque jour un peu plus, personne ne peut sortir gagnant-e de ce changement de ton.

L’Académie de Paris a-t-elle décidé de ne plus compter avec les représentant-es du personnel ?

Nous réitérons donc notre demande, d’autant plus que les conditions du mouvement cette année risquent d’être complexes en raison de la crise sanitaire, que les organisations syndicales soient associées aux opérations de mouvement, sur le modèle de ce qui se faisait auparavant."

Covid, souffrance des enseignant-es


La mise en place d’une réouverture prématurée des écoles parisiennes, alors que la circulation du virus en Île-de-France est encore intense et les services hospitaliers sous tension, a contraint l’ensemble des personnels à travailler dans l’incertitude, la précipitation et l’angoisse pour organiser cet accueil.
La multiplication des ordres et contre-ordres et des demandes impossibles auprès des directeur-trices et des équipes enseignantes a mis sous tension l’ensemble des personnels dont l’état de fatigue était déjà exacerbé par 8 semaines de confinement et de travail à distance.

S’il faut souligner que l’expertise reconnue aux équipes pour concevoir les modalités d’accueil les plus pertinentes a permis une adaptation aux plus près des besoins et contraintes de chaque école, il faut aussi reconnaitre que ces arbitrages quotidiens font peser sur les équipes et les personnels de direction une pression, une responsabilité et une charge de travail organisationnelle très lourdes.
L’intervention de nos organisations syndicales a permis de restreindre l’accueil des élèves à de petits effectifs, garantie essentielle du respect du protocole sanitaire et de la protection de tous et toutes. Il n’en reste pas moins que le travail réel dans les classes aujourd’hui est source de souffrances, d’épuisement et de découragement pour une grande majorité des enseignant-es parisien-nes. 

En effet, le protocole sanitaire dénature profondément les relations pédagogiques au sein de la classe. Ce protocole, inapplicable sur un certain nombre de points, notamment sur la distanciation physique pour de jeunes élèves, met les équipes en défaut et les oblige à des arbitrages impossibles entre respect des gestes barrières et respect des besoins des élèves.
Le travail en équipe est dégradé par l’ampleur de la charge organisationnelle qui pèse sur les écoles.
L’articulation entre le travail distanciel et présentiel est très compliqué au sein des équipes comme au sein de chaque classe.
L’accueil des élèves en REP s’avère moins important que dans les écoles hors REP, soulevant la question de la pertinence pédagogique de cette réouverture.
C’est le sens du métier d’enseignant-e qui s’étiole de jour en jour dans cette École qui n’en a plus que le nom…

Les enseignant-es sont aujourd’hui en train de faire le deuil de leur classe, de leurs élèves et de leur métier. Ces amers renoncements, déjà insupportables, ne sauraient s’achever par celui de conditions de travail dignes ! 

Pour achever ce tableau inquiétant, on demande aujourd’hui aux équipes d’élargir cet accueil alors qu’aucune information sur les modalités de retour sur leur lieu de travail pour les personnels empêchés n’ont encore été données par l’Académie, et que l’état de fatigue et de tension de l’ensemble de la communauté éducative est manifeste. 

Nos organisation syndicales tirent la sonnette d’alarme sur les risques psycho-sociaux qui menacent les personnels de l’Education nationale.
La gestion de cette crise à l’échelle gouvernementale, ministérielle comme académique, s’apparente de plus en plus à de la maltraitance institutionnelle.

Les enseignant-es parisien-nes ne pourront pas continuer à endosser l’entière responsabilité de cette organisation du travail déraisonnable et absurde. Une École qui malmène ses enfants et ses enseignant-es est une École violentée.
Il est hors de question que les personnels, déjà malmenés par un ministre autoritaire et une dégradation continue des conditions d’exercice de leur métier, payent au prix de leur santé ces choix politiques déplorables !

Rentrée prochaine


Les organisations siégeant en CAPD, ainsi que la CGT Educ’Action et la CNT-Ste, se sont adressées à Monsieur le Recteur afin de demander solennellement que des postes supplémentaires soient attribués par le Ministère afin d’assurer la rentrée 2020 dans la plus grande sérénité.
Les conditions de la rentrée de septembre 2020 vont être extrêmement complexes à gérer pour les équipes enseignantes et très difficiles pour les élèves, surtout pour celles et ceux qui rencontraient déjà des difficultés scolaires, et nous ne pouvons pas accepter les mesures de fermetures maintenues par l’Académie de Paris, les non ouvertures, mais aussi le manque de moyens alloués au RASED, qui vont jouer un rôle tout particulier dans l’année à venir.
Enfin, le Rectorat s’était engagé à créer des postes de remplaçant-es, l’Académie de Paris étant en dessous de la moyenne nationale, comme le Ministère l’a lui-même confirmé. Nous n’acceptons pas non plus que cet engagement ne soit pas tenu.
À quel moment sont prévues les opérations d’ajustement de carte scolaire du mois de juin ?

D’autre part, ainsi que ça devient la norme, nous entendons par les médias ou ici ou là des informations sur la rentrée de septembre. Quelles sont aujourd’hui les projections pour la rentrée ? Nous demandons à être associé-es à sa préparation afin de porter la voix des collègues que nous représentons.

FCPE


Le SNUipp-FSU a été interpellé par différentes écoles à propos d’une enquête proposée par des parents affiliés à la FCPE. À part certains items qui concernent bien les prérogatives des parents (équipement numérique, accueil des enfants…) d’autres sont bien plus contestables dans le cadre d’une enquête écrite.
Par exemple :
"- Comment jugez-vous la quantité de travail reçue de la part de son enseignant-e ?
 Avez-vous été amené à chercher des contenus pour compléter ce que vous proposait l’enseignant-e
 Pensez-vous avoir été assez informé et de manière claire par la direction durant ces semaines de confinement ?
 Que pouvez-vous nous dire de la qualité des contacts de votre enfant avec l’enseignant-e ?"

Avez-vous été informé par des parents de cette démarche ? Il nous paraît indispensable que les écoles concernées reçoivent un soutien clair de la part de la hiérarchie en cas de problème avec les parents d’élèves. Le dialogue avec les parents d’élèves est essentiel, mais celui-ci ne peut passer par la réalisation de ce type d’enquête qui pourrait stigmatiser tel-le ou tel-le enseignant-e au sein d’une école.

Congé de Formation Professionnelle


Cette année, seulement 26 enseignant-es (sur 164 demandes) ont obtenu un congé de formation professionnelle, dont 9 poursuivant un congé obtenu par le passé. Les moyens consacrés par l’Académie sont largement insuffisants. Nous revendiquons l’augmentation des possibilités de départ.


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