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Déclaration liminaire au CTA du 7 septembre 2021

publié le 9 septembre 2021

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La FSU Paris refuse de se résigner au mépris politique. Les miettes de revalorisation salariale ne compenseront pas les pertes de pouvoir d’achat depuis 2010 et n’offriront pas un salaire décent aux AESH. Le Ministre continue, désormais avec l’aide du Président, à avancer ses pions sur la direction d’école et s’essaie à présent au mépris de classe avec ses affirmations scandaleuses sur l’utilisation de l’allocation de rentrée par certaines familles.
Leur suspicion envers les familles les plus modestes montre une conception en opposition avec les valeurs portées par l’Éducation nationale.

Pour le second degré, qui n’est pas à l’ordre du jour, nous serons brefs. La rentrée se fait dans des conditions dégradées : baisse de DHG, effectifs par classe croissants, pressions pour l’absorption d’heures supplémentaires, manque de personnels, enseignant-es, AED, etc... (nous citerons ici le cas de Bergson sur lequel l’académie doit se pencher car les postes d’infirmier-es sont vacants)...
Les collègues digèrent mal la revalorisation "historique" ; la mise en place des Professeur-es référent-es qui révèlent le problème de la dissolution du groupe classe par la réforme du lycée sans apporter de solution satisfaisante, notamment pour les conseils de classe ; la mise en place des protocoles locaux d’évaluation qui révèlent les pressions que font subir le contrôle continu sur les personnels ; la création d’une nouvelle option au collège (Français culture antique) qui n’est pas financée et vient concurrencer les autres enseignements pour l’octroi de la maigre marge, en baisse continue ces dernières années.

Nous sommes début septembre, voilà maintenant 18 mois que nous connaissons une crise sanitaire qui perturbe nos vies et nos conditions de travail. Encore une fois nous n’avons eu connaissance du niveau du protocole sanitaire qu’au dernier moment !
Les équipes ont dû revoir l’organisation la veille de la rentée, alors que les données sur la situation liée au covid était connue depuis plusieurs semaines.

Par ailleurs qu’en est-il finalement du brassage lorsqu’un-e enseignant-e est absent-e ? Les équipes mettent au point des organisations ubuesques afin que les groupes ne se mélangent pas mais lorsqu’un-e enseignant-e est absent-e tout est remis à plat, de même que pendant les temps périscolaires. Depuis le début de la crise, nous demandons un protocole scolaire-périscolaire unifié, comment cela est-il réfléchi dans les réunions Rectorat-Ville de Paris ?

C’est bien d’un plan d’urgence que l’École a besoin et c’est pour cette raison que nous serons en grève le 23 septembre !

Évaluations nationales CP-CE1

Pour le SNUipp-FSU Paris, le Ministre ne met pas en place ces évaluations dans le but d’aider les enseignant-es à évaluer leurs élèves. Il doit faire confiance à la professionnalité des enseignant-es qui savent mettre en œuvre les situations d’apprentissage et construire les outils, en concertation avec l’équipe, en fonction des besoins des élèves. Le SNUipp-FSU Paris, pleinement attaché à la liberté pédagogique, soutiendra les collègues qui feront le choix de s’opposer à ces évaluations.

Carte scolaire, mouvement

De manière générale, la dotation en postes pour l’Académie de Paris, même si elle est positive, n’est pas suffisante au vu des besoins des écoles et des élèves.
Certaines classes de maternelle et d’élémentaire continuent d’être chargées, y compris au sein des écoles en Éducation prioritaire. Une création massive de postes aurait d’abord permis un recrutement de brigades, de RASED, de plus de maitre-sses que de classe. Peut-être aurions-nous pu éviter de placer des brigades sur des postes provisoires qui restaient vacants à l’issue du mouvement ou qui se découvraient au fil de l’eau.

En effet un trop grand nombre de postes sont occupés par des brigades à l’année, ce qui entrainera inévitablement le manque de remplaçant-es et pour les collègues un changement majeur concernant leurs attentes professionnelles et financières.
Le SNUipp-FSU Paris revendique le maintien des ISSR pour tous-tes les brigades. Par ailleurs, en terme de carte scolaire combien y a-t-il de postes de brigades ? Combien sont déjà affecté-es à l’année ? Quels sont les postes de RASED vacants ?

Encore une fois des problèmes d’affectation sont survenus à la rentrée, voire après celle-ci, et de trop nombreux-ses jeunes collègues ont vu leur affectation changer au dernier moment ! Ce n’est pas admissible.
Cela les a mis-es en difficulté, alors qu’ils-elles étaient déjà malmené-es par une année de stage compliquée et la rentrée dans les écoles concernées a été fortement perturbée ! C’est pour cette raison que le SNUipp-FSU Paris s’est adressé au Dasen.

Le nouveau management public, aussi connu sous le nom de loi de transformation de la Fonction publique, s’il nous en fallait la preuve, n’apporte aucune aide ou solution à la gestion des personnels.

PIAL AESH

Même si le gouvernement a mis en place une nouvelle grille indiciaire pour les AESH, ce n’est pas suffisant pour attirer et stabiliser du personnel. En effet à Paris, vu le faible salaire et la précarité de ces emplois. Ainsi, de nombreuses écoles n’avaient pas le nombre requis d’AESH le jour de la rentrée pour couvrir leurs besoins. Par ailleurs, nous ne comprenons pas la différence entre accompagnement individualisé et mutualisé : selon les écrits du SEI, un accompagnement individualisé peut être mutualisé, un accompagnement mutualisé peut être tout simplement divisé entre 2 voire 3 élèves, nous avons besoin de précisions si les termes de mutualisé et individualisé ne sont pas utilisés dans leur acception commune. Qu’en est-il ?

Déclaration commune de l’intersyndicale sur la direction d’école

Alors que la proposition de loi Rilhac sera de nouveau examinée par l’Assemblée nationale en session extraordinaire à partir de fin septembre, et à quelques jours des annonces du Président de la République à Marseille portant sur la mise en place dans certains secteurs d’un système de sélection des enseignant-es par les directeurs et directrices d’écoles, les représentant-es des syndicats FSU, FO, SUD éducation, CGT Educ’Action présent-es à ce CTA ont tenu à proposer un voeu afin de signifier leur unité dans l’opposition à ces projets. Nous rappelons notre revendication d’abandon du projet de loi Rilhac.

Déjà, le 2 juillet dernier, les représentant-es des organisations syndicales apprenaient en toute fin séance du groupe de travail de l’agenda social sur la direction d’école, l’intention du ministre de l’Éducation nationale de mettre en œuvre un « statut d’emploi fonctionnel » pour les directeurs et directrices d’école totalement déchargé-es de classe à l’horizon 2022.

Comme nous l’avons à plusieurs reprises exprimé ces derniers mois, les mesures qui entendent « donner aux directeurs d’école un véritable statut leur conférant une autorité décisionnelle et fonctionnelle » prévues dans la proposition de loi Rilhac ne répondent pas aux besoins des écoles et entraîneraient un bouleversement de leur fonctionnement. De la part du Président, annoncer un recrutement des adjoint-es par les directeur-trices lors d’une visite sur le bâti scolaire n’est pas seulement maladroit, c’est méprisant.
Comme il est méprisant de pointer la responsabilité des enseignant-es qui ne viendraient plus dans certains quartiers.

En effet, la délégation aux directeurs et directrices d’une autorité fonctionnelle et leur participation à l’encadrement du système éducatif provoqueraient une profonde césure au sein des écoles et ébranlerait les équipes pédagogiques. La direction doit rester au sein du conseil des maitre-sses.

Toutes les consultations des personnels des écoles ont montré leur refus massif d’une modification de la structuration et du fonctionnement des écoles qui irait dans le sens des projets du ministère alors même que rien n’est proposé pour résoudre les réelles problématiques qui se posent quotidiennement aux équipes en termes d’alourdissement des tâches et de dégradation des conditions de travail.

Les organisations syndicales FSU, FO, SUD éducation, CGT Educ’Action présent-es à ce CTA estiment que le Ministre franchit une nouvelle marche dans sa bataille idéologique pour un statut pour la direction d’école. Plutôt que de créer un emploi fonctionnel, le Ministère devrait répondre aux revendications des enseignant-es pour la direction d’école : allègement des tâches inutiles et chronophages, mise en place d’une aide administrative pérenne et statutaire dans les écoles ainsi qu’à la revendication d’un plan d’urgence pour les écoles, notamment par la création massive et immédiate de postes.

Les organisations syndicales FSU, FO, SUD Education, CGT Educ’Action s’associent à la stupeur des organisations syndicales marseillaises qui ont appris cette mesure alors même que l’objet de la conférence du Président était le bâti scolaire. Elles mobiliseront les personnels pour empêcher ces annonces de se concrétiser à Marseille comme ailleurs, et continuera de revendiquer des moyens pour garantir à tous-tes les élèves un même droit à l’éducation, et pour améliorer la rémunération et les conditions de travail de tous les personnels.


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