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Ni garderie, ni cluster ! Bilan sanitaire hebdomadaire avec l’Académie du lundi 29 novembre 2021

publié le 2 décembre 2021

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Pour le SNUipp-FSU Paris, l’école n’est ni une garderie, ni un cluster

Elle doit demeurer un lieu d’apprentissage et d’émancipation pour les élèves, même sous pandémie !

La direction de l’Académie a organisé une réunion lundi 29 novembre avec les représentant-es du personnel. Le SNUipp-FSU Paris a rappelé que le Ministère et l’Académie doivent prendre des mesures pour endiguer l’épidémie et protéger les personnels (lire le communiqué du 25/11)

Le virus circule dans les écoles : cassons le thermomètre !

La direction de l’Académie a indiqué que le taux d’incidence est de 411 (il était de 271 au niveau national le 25/11). Le 9 novembre, 19 classes étaient fermées et 65 élèves étaient cas positifs, le 16 novembre, 104 classes étaient fermées et 295 cas confirmés, et le 24 novembre il y avait 253 classes fermées et 803 cas confirmés.

Désormais, les classes continueront d’être "fermées" mais les élèves pourront revenir avec un test négatif. Devant l’insistance du SNUipp-FSU Paris, l’Académie a indiqué qu’elle allait réaffirmer aux IEN que les retours d’élèves devraient se faire à 8h30 ou à 11h30.

Quel est l’intérêt d’un changement de protocole ?

Le Ministère, dans la nouvelle FAQ, indique que le nouveau protocole doit entrer en vigueur à partir du 6 décembre. Le SNUipp-FSU Paris a fait part de sa grande colère face à l’empressement de l’Académie à répondre à la commande ministérielle de mettre en place le nouveau protocole en piétinant l’engagement sans faille des enseignant-es et notamment des directeur-trices parisien-nes. Un mail a été envoyé aux écoles dimanche 28 novembre pour une mise en application dès le lendemain.

D’après la direction de l’Académie, l’urgence était au retour des enfants au plus vite à l’école. Pour le SNUipp-FSU Paris, il est malhonnête d’évoquer cette urgence pédagogique alors même que les personnels tiennent l’École à bout de bras depuis 18 mois. L’Académie a aussi la responsabilité de la santé mentale des agent-es dont elle a la charge et d’assurer un service public de qualité pour les présent-es.

Pour le SNUipp-FSU Paris, la décision de ne plus fermer les classes dès le premier cas est pour le moins surprenante dans un contexte de reprise épidémique.

Quelles conséquences sur le travail des professeur-es des écoles ?

La nouvelle FAQ précise dorénavant qu’en l’absence de présentation d’un test négatif les élèves bénéficient de l’apprentissage à distance. Cette nouvelle disposition est totalement ubuesque et mensongère : chacun-e sait qu’il est impossible d’assurer le maintien du lien scolaire avec les élèves absent-es en même temps que la classe, d’autant que ce nombre va changer tous les jours, au fur et à mesure de la présentation de tests négatifs par les parents.

La direction de l’Académie a indiqué qu’il s’agissait davantage d’un maintien du lien scolaire, comme lorsqu’un-e élève est absent-e, pour l’informer des devoirs et des leçons qui auraient été entamées par exemple.
Le SNUipp-FSU Paris sera aux côtés de tous les personnels qui subiraient des pressions de la part de leur hiérarchie : transmettre les devoirs à faire n’est pas prévoir du travail à la maison pour la journée !

Le Ministère publie des protocoles en permanence et cependant, il semblerait que l’Académie veuille de moins en moins prendre ses responsabilités en matière de réglementation afin que les règles soient bien les mêmes pour toutes et tous.
Pour l’Académie, ce n’est pas un problème que chaque école continue à bricoler dans la gestion des cas, du protocole, de la continuité pédagogique, et soit responsable de ses propres décisions : la loi Rilhac n’est pas loin...

Quelle protection supplémentaire dans la situation de reprise épidémique ?

Le SNUipp-FSU Paris a réclamé une nouvelle fois une véritable protection des personnels et des élèves avec du matériel nécessaire en quantité suffisante : masques suffisamment protecteurs, savon, essuie-mains, points d’eau et gel hydro alcoolique notamment. L’Académie a indiqué que conformément à son engagement, elle avait chiffré cette dépense et l’avait fait remonter au Ministère : cela reviendrait à 50 000 € pour 6 mois de gel.
Pourtant, depuis 2018, le Ministère de l’Education nationale a réussi à économiser deux fois sur le budget annuel qui lui avait été attribué. Et le Rectorat aurait récemment débloqué de manière dérogatoire 25 000 euros pour l’achat d’un nouveau véhicule à M. le Recteur.

Par ailleurs, il semble que des masques inclusifs aient été livrés au rectorat pour les enseignant-es et AESH de maternelle et CP, et devraient arriver rapidement dans les circonscriptions. Concernant les capteurs de CO2, la Ville a indiqué avoir commandé 2 000 capteurs qui s’ajouteraient au 500 déjà présents dans les écoles. Ce nombre a été choisi afin qu’un capteur puisse être disponible pour 4 salles.

Et le brassage ?

Pour l’Académie, le non-brassage doit demeurer la règle. Cependant, elle a bien reconnu que cette règle relevait de l’artisanat dans les écoles. Pour le SNUipp-FSU Paris, afin de cesser de demander tout et son contraire aux personnels, si le brassage présente un risque pour la santé de toutes et tous, dans ce cas il doit être interdit et les élèves doivent être renvoyé-es chez eux-elles en cas de non-remplacement.
Les élèves et les personnels n’ont pas à supporter les conséquences sanitaires liées au manque de remplaçant-es.

Les droits à ASA sont-ils modifiés ?

Selon le nouveau protocole, les élèves peuvent revenir à l’école avec un test négatif ou, s’il-elles ne sont pas testé-es, doivent rester 7 jours en isolement. Il n’y aurait donc vraisemblablement pas d’obligation pour les parents de faire tester leurs enfants. Pour le SNUipp-FSU Paris, la question n’est pas de savoir si c’est bien de faire passer un test à son enfant ou non. C’est que les parents personnels de l’Éducation nationale ne doivent pas avoir moins de droits que les autres parents. L’Académie a indiqué qu’elle allait vérifier quelle était la règle.

Avec la FSU, le SNUipp revendique également des moyens pour lutter contre la crise sanitaire à commencer par un investissement massif dans l’Hôpital public et l’ensemble des services publics.

Le SNUipp-FSU Paris dénonce l’incurie du Ministère qui continue à mettre en place ses réformes calamiteuses pour le service public d’éducation, et qui ne prend pas les mesures nécessaires afin que les écoles cessent d’être ouvertes au virus.
Le manque de soutien de l’institution aux enseignant-es est patent, alors même que ce sont bien les personnels qui portent l’École à bout de bras.
C’est la santé de toutes et tous qui doit primer !


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