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publié le 27 mai 2016
Le 23 mai, le CDEN rassemblant les représentant-es des personnels, des parents d’élèves, de l’académie et de la ville de Paris s’est réuni afin d’aborder deux points : l’évaluation du PEDT et la scolarisation des élèves de moins de trois ans.
Le CDEN a commencé par une présentation des deux enquêtes réalisées d’une part par la ville et d’autre part par l’Académie. Ces deux enquêtes, même si elles sont nuancées (relations directeurs/REV jugées positives de même que les activités proposées) pointent les mêmes problèmes que nous dénonçons depuis trois ans : locaux, matériel, confusion scolaire/périscolaire, remise en cause des identités professionnelles, sécurité, irrégularité des horaires. Les résultats de l’enquête académique avaient été présentés en groupe de travail le 20 mai. Le compte-rendu est toujours disponible en ligne : http://75.snuipp.fr/?Rythmes-scolaires,1540
Le Dasen indique par ailleurs que des études sont lancées au niveau ministériel pour mesurer l’effet de la réforme des rythmes sur la réussite scolaire et ce, en tenant compte des différents modèles mis en place.
Intervention du SNUipp-FSU
Dès le mois de septembre, le SNUipp-FSU a pris contact avec la Mairie et l’académie pour obtenir une réelle évaluation de la réforme des rythmes scolaires. Les annonces d’alors décrivaient la volonté d’une grande évaluation collaborative. Au final, nos deux institutions ont tout fait pour qu’un couvercle soit mis sur la marmite et ont refusé d’associer l’ensemble des personnels à cette évaluation. Le choix de la date de CDEN est d’ailleurs éclairant : le 23 mai, il vous sera facile de nous répondre qu’aucun changement d’ampleur ne peut être effectué si tard. c’est à dire suffisamment tardivement dans l’année pour qu’aucun changement d’ampleur ne puisse être effectué.
Pour sa part, le SNUipp-FSU l’a fait avec une grande consultation à laquelle les enseignant-es ont répondu massivement puisque 800 d’entre eux répartis sur 243 écoles ont participé à l’enquête. Les résultats sont accablants. En toile de fond, il y a bien sûr la réforme nationale dont nous continuons à revendiquer l’abrogation mais le modèle parisien imposé avec mépris par la Ville et l’académie il y a trois ans est aussi largement remis en cause. La très large majorité 98% des collègues qui ont répondu estiment que les objectifs de la réforme ne sont pas atteints : ils trouvent les élèves moins disponibles pour les apprentissages et plus fatigués. Dans certaines écoles, souvent les plus difficiles, le cadre fragile qui prévalait s’est fissuré voire a explosé.
Concernant les conditions de travail des personnels, ce n’est pas mieux : les collègues courent en permanence et n’ont plus de temps pour souffler et préparer leur classe. Les tensions entre les adultes au sein des écoles ont augmenté.
Enfin, pour plus de 60% des enseignant-es qui ont répondu, la répartition des horaires de classe au sein de la semaine doit être revue.
Les résultats de l’enquête académique basée sur un questionnaire pertinent que le rectorat a présenté de manière transparente la semaine passée ne sont pas meilleurs.
Le document préparatoire au CDEN était inacceptable. Nous espérions que le rectorat n’avait pas participé à sa rédaction mais nous sommes navrés de le voir parmi les signataires. Ce document continue de confondre les compétences scolaires et périscolaires, alors même qu’une clarification est attendue depuis 3 ans. La notion même de temps scolaire n’apparaît qu’une seule fois sur les 20 pages du document. On apprend même que le PEDT devra être LE cadre de référence de notre action alors que nous croyions naïvement que le cadre était celui des programmes nationaux.
Nous relevons aussi que dans le document il est écrit en titre de chapitre que le PEDT est « un document dont les acteurs souhaitent qu’il puisse guider leur action » : nous souhaitons donc ici rappeler que les acteurs ce sont ceux qui, sur le terrain, font le travail, pas ceux qui décident ce qui est bien pour eux !
Face à ces constats, il n’est pas possible que la ville et le rectorat continuent de faire la sourde oreille. Le SNUipp-FSU Paris rappelle donc ses exigences principales :
Après les échanges, le Dasen pointe quatre sujets qui émergent :
Présentation du Dasen
A Paris, le taux de scolarisation des moins de 3 ans est de 3,6 % de la tranche d’âge (3,2 en REP et 3,9 hors Rep) ; Paris est lanterne rouge.
L’objectif ministériel est de 30% en Rep et 50% en Rep+.
A la rentrée prochaine, il y aura 14 TPS sur l’Académie. L’Académie a recensé 88 écoles maternelles en Rep avec - de 24 élèves par classe en moyenne. Le Dasen propose en lien avec la CAF et les PMI pour scolariser des élèves de - de 3 ans dans ces écoles. En échange, ils seraient comptabilisés dans la carte scolaire.
Intervention du SNUipp-FSU
L’école française accentue les inégalités sociales en les transformant inexorablement en inégalités scolaires. Le SNUipp-FSU ne s’y résout pas et revendique une réelle transformation de l’école pour y mettre fin. La scolarisation des élèves de moins de trois ans qui en ont besoin est une des revendications que porte le SNUipp-FSU pour y parvenir. Scolariser les moins de trois ans, oui, mais pas dans n’importe quelles conditions.
Des dispositifs adaptés doivent être créés partout où cela est nécessaire. Les dotations académiques depuis 2012 ne le permettent pas puisque très peu de TPS ont été créées. Au sein des écoles où n’existent pas de TPS, la scolarisation de ces élèves doit se faire dans de bonnes conditions. Or, ce n’est pas ce que propose l’académie aujourd’hui puisqu’elle envisage d’augmenter les effectifs au sein des écoles maternelles en REP. Ce n’est pas en dégradant les conditions d’apprentissages dans les écoles maternelles de l’éducation prioritaire que l’académie va rattraper son retard abyssal avec les autres académies en ce domaine. Même après 3 ans, les élèves ont besoin d’être intégrés au sein de classes dont les effectifs sont limités.
Le SNUipp-FSU rappelle ses revendications : en éducation prioritaire, les classes doivent réunir 20 élèves par classe et 15 en TPS.
Le Dasen précise en réponse qu’il n’est pas question de bourrer les classes et que les décisions seront étudiées finement. La CAF va écrire aux parents susceptibles d’être concernés mais de façon à ce que ça ne soit pas considéré comme un « droit à » mais une « possibilité de ». Il ne « mettra la pression sur personne ». Pour que ce soit cohérent il faut un groupe constitué de 5/6 élèves avec un cadre pédagogique.