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Déclaration liminaire du SNUipp-FSU CDEN du 23 octobre

publié le 25 octobre 2012

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Monsieur le directeur d’académie,

Nul ne peut le contester, la rentrée comme l’année scolaire qui s’annonce est difficile. Elle restera marquée par la politique budgétaire du gouvernement précédent. Les 1 000 postes attribués par le nouveau ministre dont 15 pour l’académie de Paris ont été un premier pas, mais ils étaient bien insuffisants au regard des besoins urgents des écoles. C’est pour cela que le SNUipp-FSU se félicite que le ministère ait enfin répondu à sa demande d’ouverture de la liste complémentaire dans notre académie. Cela permettra de pourvoir les postes vacants à venir par le recrutement de 23 enseignants stagiaires supplémentaires et éviterait a priori le recours en cours d’année à des enseignants contractuels précaires. Cependant, ce ne sont pas des postes supplémentaires qui auraient permis le rétablissement partiel des 28 postes de remplacement supprimés ou des 44 postes Rased, ni des ouvertures, pourtant nécessaires, de classes. Cette année encore, les classes seront donc chargées, les Rased seront peu nombreux et l’académie manquera toujours de remplaçants… Le manque de moyens de remplacement n’a pas permis une fois encore aux enseignants stagiaires de bénéficier d’une formation digne de ce nom.
Au delà du point de vue budgétaire, cette rentrée scolaire voit aussi se perpétuer des dispositifs que le SNUipp-FSU rejette tels que les aides personnalisées, le socle commun ou encore le SMA.

Pour autant, cette rentrée est marquée par un changement de majorité politique et par un certain nombre d’annonces. L’école primaire a été présentée comme prioritaire par le nouveau Ministre dès la rentrée.
La concertation lancée en juillet s’est terminée fin septembre. Un grand nombre de sujets ont été abordés : réussite de tous les élèves, rythmes scolaires, formation professionnelle, conditions de travail et d’emploi des enseignants…
Ce sont les enseignants qui font l’école au quotidien. Leur expertise doit être entendue. Aucune réforme ne se fera sans les enseignants, le SNUipp-FSU avait donc demandé que du temps soit dégagé pour que la concertation avec les personnels puisse avoir lieu. En plus du refus de dégager ce temps, le Ministère n’a mis en place aucun dispositif réel de consultation des personnels. Ce n’est pas acceptable.

D’autre part, un grand nombre de sujets ont été traités et continue de l’être pendant les négociations, le SNUipp-FSU continue d’y porter de nombreuses propositions et revendications pour promouvoir les droits des enseignants et pour transformer l’école. Les bonnes intentions ne suffisent pas, les paroles doivent être transposées en actes. Ce qui sera compliqué au regard du budget 2013. Si le SNUipp-FSU se félicite qu’il acte la fin du dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dans l’éducation, il ne peut accepter que les créations d’emplois dans les secteurs prioritaires (éducation, justice, sécurité) se fassent au prix de suppressions d’emplois dans les autres ministères affaiblissant de fait les missions qu’ils ont en charge. Le projet de budget 2013 marque donc une légère hausse pour l’éducation, 3 000 créations de postes sont prévues dans les écoles. Plus de 20 000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée prochaine, il ne restera plus grand chose, une fois la hausse démographique absorbée.
Les mesures annoncées dans le cadre de la priorité au primaire ont un coût : scolariser les 2 ans en Zep correspond à plus de 3 000 postes, mettre un maître supplémentaire une journée par semaine dans les seules classes de CP et CE1 18 000 postes… Le projet de budget montre déjà ses limites et est loin des ambitions affichées.

Il ne va pas être possible de détailler notre position sur l’ensemble des sujets de négociations. Toutefois, le SNUipp-FSU tient à manifester son opposition au projet gouvernemental de réforme des rythmes scolaires. Ni les élèves ni les enseignants n’y trouvent leur compte. C’est un projet qui tient plus du bricolage que d’une véritable vision pour l’école.
Ce projet dégrade les conditions de travail et d’emploi des enseignants
Par rapport à l’existant, les enseignants devraient enseigner une demi-journée supplémentaire et ne finiraient la classe au mieux qu’une demi-heure plus tôt les quatre autres jours de la semaine.
Aucun allègement de service n’est prévu par le Ministre, les obligations de service des professeurs des écoles seraient maintenues à 27 heures par semaine. Il y aurait donc 25 heures hebdomadaires devant élèves et deux heures à répartir entre les animations pédagogiques, la concertation, les conseils d’école, les rencontres avec les parents…
En parallèle, aucune revalorisation salariale conséquente n’est envisagée.

Le projet actuel ne prend pas en compte les revendications du SNUipp-FSU en termes d’améliorations des conditions de travail des personnels (réduction du temps de service, dissociation du temps enseignant et du temps élèves...). L’ensemble des temps hors la classe (temps de préparation, lien avec les familles, travail en équipe…) n’est pas reconnu par le Ministre.

Ce projet n’améliore pas les conditions d’apprentissage des élèves
La transformation de l’école revendiquée par le SNUipp-FSU a pour objectif une réelle démocratisation scolaire. La réussite de tous les élèves est loin de dépendre uniquement des rythmes scolaires. Il faut s’interroger sur les contenus d’enseignement proposés et leur mode de transmission, les conditions d’enseignement au sein de la classe (effectifs, types d’activités, alternance grand groupe/petits groupes…). C’est aussi une question de formation des enseignants et d’organisation pédagogique. Depuis les premières annonces, le SNUipp-FSU demande à ce que tout soit mis sur la table et que le temps soit pris pour que les enseignants puissent débattre et se prononcer sur l’ensemble de ces questions.
La logique ministérielle semble inverse : cela semble être le contenant qui doit déterminer le contenu. En effet, dans les discussions, le Ministre a annoncé un allègement des programmes rendu nécessaire selon lui par cette nouvelle organisation du temps scolaire qui contient de fait une nouvelle réduction du temps d’enseignement du aux élèves. C’est incohérent : avant même toute réflexion approfondie sur les contenus d’enseignement, va-t-on assister à des retraits de notions à enseigner par matière ou l’exclusion de domaines entiers tels que les arts visuels, l’EPS ou l’éducation musicale ?
Enfin, le Ministre défend sa volonté de revoir les rythmes scolaires rapidement afin d’alléger la journée de l’enfant. Or, le projet soumis aux syndicats ne diminuerait le temps scolaire que d’une demi-heure par jour tout en augmentant le nombre de jours à l’école dans la semaine. En tout état de cause, pour le SNUipp-FSU Paris, s’intéresser à la fatigue des élèves et à leur capacité d’attention, suppose de considérer leurs « temps de vie » de façon globale.

Plus généralement, la réforme des rythmes relève surtout du symbole politique. Elle ne s’attaque pas au vrai problème la démocratisation de l’école. Il est grand temps que tout soit mis sur la table et que le Ministre prenne enfin le temps de consulter les enseignants et d’entendre leurs revendications.


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