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Bilan de l’enquête du SNUipp-FSU Paris Juin 2023

publié le 3 juillet 2023

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À l’initiative du Conseil d’Évaluation de l’École, instance créée par la loi Blanquer « pour une École de la confiance », une expérimentation d’évaluation des écoles a débuté au premier trimestre 2021, après celle instaurée dans le second degré. Malgré une première année d’expérimentation où nous avons collectivement résisté à ce dispositif, les évaluations d’école se sont imposées cette année dans nos écoles. La généralisation a eu lieu à compter de la rentrée 2022, à raison de 20% des écoles par an.

À Paris, cela représente une centaine d’écoles. Le SNUipp-FSU Paris s’est adressé aux écoles qui avaient été "évaluées" cette année. Plus de la moitié de ces écoles ont déjà participé à l’enquête du SNUipp-FSU Paris et nous les en remercions.
Vous trouverez ci-dessous un premier bilan de notre enquête.

Évaluation d’école : un premier bilan de l’enquête du SNUipp-FSU Paris Juin 2023

À l’initiative du Conseil d’Évaluation de l’École, instance créée par la loi Blanquer « pour une École de la confiance », une expérimentation d’évaluation des écoles a débuté au premier trimestre 2021, après celle instaurée dans le second degré. Malgré une première année d’expérimentation où nous avons collectivement résisté à ce dispositif, les évaluations d’école se sont imposées cette année dans nos écoles. La généralisation a eu lieu à compter de la rentrée 2022, à raison de 20% des écoles par an.

À Paris, cela représente une centaine d’écoles. Le SNUipp-FSU Paris s’est adressé aux écoles qui avaient été "évaluées" cette année. Plus de la moitié de ces écoles ont déjà participé à l’enquête du SNUipp-FSU Paris et nous les en remercions.
Vous trouverez ci-dessous un premier bilan de notre enquête.

Plus de la moitié des écoles « évaluées » ont répondu à l’enquête du SNUipp-FSU Paris

Notre syndicat demeure opposé à ces évaluations qui relèvent plus d’une forme de management que d’un levier pour améliorer la réussite des élèves et les conditions de travail des personnels. Afin de porter au mieux la voix des personnels lors des différentes instances, le SNUipp-FSU Paris a proposé une courte enquête aux écoles : 53 écoles ont répondu à notre enquête, 21 maternelles, 24 élémentaires et 7 polyvalentes.

40% des écoles ont passé plus de 20h pour ce dispositif imposé

Avant la généralisation de ces évaluations, une des principales craintes du SNUipp-FSU était le temps qui serait passé pour répondre à cette demande institutionnelle. Le temps de concertation en équipe au sein des écoles est déjà bien maigre en temps normal, les différentes enquêtes du SNUipp-FSU ont montré que les 108h débordaient et la DEPP, dans sa dernière enquête indique que les PE travaillent en moyenne plus de 43h par semaine.
Les résultats de notre enquête ont malheureusement conforté nos prévisions : 40 % des écoles ont passé plus de 20h pour répondre à la commande (dans la première et la deuxième phase).
Ce dispositif vient considérablement alourdir la charge de travail des personnels des écoles,
particulièrement pour les directrices et directeurs, qui indiquent avoir travaillé énormément car placé-es au centre du dispositif malgré eux.

Des craintes non confirmées mais une vigilance à maintenir pour la suite

Sur le terrain, personne n’était demandeur de ces évaluations : en effet, elles auraient pu conduire à placer les élèves et leurs familles en position d’évaluateur-trices des enseignantes et des enseignants et à une ingérence supplémentaire des collectivités locales dans les écoles, avec un risque de pilotage externe du travail des équipes enseignantes, les plaçant dans une logique de « comptes à rendre ».
Grâce à l’intervention de notre organisation syndicale dès le début de ce projet, les collègues et l’Administration ont été alerté-es de ces possibles dérives. Les personnels des écoles indiquent s’en être emparé pour tenter d’en faire quelque chose d’utile pour leur quotidien professionnel, contournant la possible dérive intrinsèque à ces évaluations.

Un point positif et essentiel : être conforté-es dans sa posture d’expert-e

La majorité des écoles reconnait l’intérêt d’avoir pris le temps de travailler ensemble et réfléchir collectivement. Ces écoles indiquent qu’elles utiliseront cette réflexion pour la réécriture du projet d’école. Elles indiquent que c’est la réflexion collective qui a permis de dégager des points intéressants et des pistes d’amélioration, et non pas la visite des évaluateur-trices externes. Souvent, celle-ci a conforté l’analyse des équipes. Dans quelques rares cas, cette visite a été un moment désagréable pour les écoles avec des prescriptions et une défiance manifeste vis-à-vis de l’équipe.

Quel objectif si ce n’est de répondre à une demande inconstitutionnelle absurde ?

Les écoles ayant répondu à l’enquête indiquent aussi que la visite pour l’évaluation externe leur a permis de dire à des représentant-es de l’Institution leur épuisement. Malgré tout, les collègues s’interrogent légitiment sur la capacité de l’Institution à entendre cet épuisement et cette fatigue.
En effet, quel que soit le diagnostic posé, au regard du budget insuffisant alloué à l’Éducation nationale, l’Académie ne pourra agir sur des éléments pourtant déterminants pour la réussite des élèves comme pour les conditions de travail des personnels : remplacement, manque d’AESH, formation continue, aides spécialisées, etc.

Pour le SNUipp-FSU Paris, l’Académie est tout à fait consciente des difficultés que rencontrent les écoles mais de même que le Ministère, elle ne fait rien pour améliorer réellement les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Il n’y avait vraiment pas besoin d’imposer un énième dispositif vertical et chronophage pour le savoir !


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