Accueil > À la une > Dysfonctionnements du Rectorat, brigade REP+, carte scolaire et rentrée 2023 Compte-rendu de l’audience avec la Dasen du 20 juin 2023

Dysfonctionnements du Rectorat, brigade REP+, carte scolaire et rentrée 2023 Compte-rendu de l’audience avec la Dasen du 20 juin 2023

publié le 29 juin 2023

g

À sa demande, SNUipp-FSU Paris a été reçu le mardi 20 juin par la Dasen, Mme Gautherot afin d’aborder les questions importantes qui préoccupent les écoles de l’académie en cette fin d’année.

Dysfonctionnements et absence de dialogue


Depuis plusieurs années, nous alertons l’Académie sur des problèmes récurrents dans le traitement des opérations administratives (mobilité, promotions, temps partiels et disponibilités, gestion des paies, etc.).

La situation aujourd’hui est particulièrement alarmante. Le nombre d’erreurs à l’issue du mouvement intra-départemental est affolant alors que la plupart des problèmes avaient été signalés par nos soins à la division des personnels en amont de la clôture du serveur.

Les réponses pour les temps partiels et disponibilités auraient dû être apportées aux agent-es le 3 avril. À la mi-juin plusieurs dizaines de collègues étaient toujours sans nouvelles ! Ces retards dans le traitement des demandes est affligeant et entraine des difficultés professionnelles et personnelles pour les agent-es concerné-es, comme pour les écoles.

Cette accumulation de dysfonctionnements, à toutes les échelles de l’administration, représente une maltraitance institutionnelle qui use et abime les personnels. Le SNUipp-FSU Paris a suffisamment dit et affirmé qu’il comprenait les difficultés des services de la DE qui travaillent en sous effectif et sous pression constante. Mais ces difficultés structurelles durent depuis trop longtemps ! La désinvolture avec laquelle l’Académie traite les interrogations de la profession sur cette gestion administrative, n’est plus tolérable. Les enseignant-es restent des semaines voire des mois sans réponse, tout comme les représentant-es du personnel, malgré d’incessantes relances.

La Dasen, accompagnée de madame Gény-Guéry, DGRH de l’académie de Paris, a reconnu ces dysfonctionnements et assuré que des solutions en terme de "process" était en construction. Le SNUipp-FSU reçoit ce type de réponse depuis des lustres ! Quand pourra-t-on enfin constater des améliorations pour les personnels et les écoles ?

Carte scolaire : le GT d’ajustement aura lieu le 29/06


En prévision du GT d’ajustement carte scolaire prévu le 29 juin, nous avons questionné la Dasen sur les marges dont disposait l’Académie pour faire face aux demandes légitimes des écoles dont les effectifs nécessitent l’annulation d’une fermeture ou l’ouverture d’une classe. Il nous a été précisé qu’une réserve de 5 à 7 postes était disponible pour procéder aux mesures d’ajustements, et qu’une rallonge de postes supplémentaires avaient été accordée par le Ministère pour la création de postes en ASH. Le SNUipp-FSU sait pertinemment que ce sera largement insuffisant pour répondre aux situations critiques rencontrées par un trop grand nombre d’écoles. Cela ne permettra pas en outre de résoudre la grave crise du remplacement subie par l’académie, puisqu’aucun poste supplémentaire de brigade ne sera créé (voir plus bas le point spécifique sur le remplacement).

Nous avons également demandé des précisions sur les effectifs de dédoublement et de plafonnement. La Dasen a donc affirmé que les dédoublements entre 12 et 14 élèves étaient tolérés et que les plafonnements devaient se faire mais que des aménagements étaient possibles selon la structure pédagogique et pouvaient concerner des classes multi-niveaux.

Pacte : quelques précisions


Les remontées des écoles concernant les enseignant-es volontaires pour les missions du pacte devaient se faire avant le 15 juin. Le SNUipp-FSU a donc demandé à la Dasen la teneur de ces remontées pour avoir une première idée du phénomène et du positionnement des personnels. Le taux de PE volontaires pour les missions du Pacte tournerait donc autour de 15 ou 17%, ce qui parait très peu. La preuve que les enseignant-es sont majoritairement opposé-es à ce dispositif qui ne répond en rien aux revendications légitimes de revalorisations salariales. Pour autant la Dasen s’est déclarée optimiste de ce taux d’engagement et affiche une confiance dans la poursuite du dispositif. Une précision a également été apportée sur les profils de personnels qui peuvent s’inscrire dans le pacte : les personnels Rased et les directeur-trices peuvent s’y engager au même titre que les adjoint-es, en revanche les CPC ne pourraient pas se porter volontaires.

Le SNUipp-FSU a rappelé avec véhémence son opposition politique à ce dispositif qui instaure la logique du travailler plus pour gagner plus alors que le temps de travail des PE est déjà très important et les salaires bien en dessous des moyennes européennes. Pour le SNUipp-FSU c’est 300€ tout de suite et pour tout le monde et un rattrapage salarial basé sur l’indexation du point d’indice sur l’évolution de l’inflation.

Brigade REP+ et temps de concertation


Vendredi 16 juin, l’Académie a décidé de suspendre les temps de formation et de concertation REP+ afin de réquisitionner les brigades REP+ et de les placer sur des missions de remplacement ordinaire.

Appuyé par la mobilisation des personnels, le SNUipp-FSU s’est adressé dès lundi 19 juin à la Dasen et a insisté à nouveau lors de cette audience, en rappelant que les heures de concertations faisaient parties des heures statutaires des enseignant-es de REP+ et que les brigades REP+ n’étaient pas des variables d’ajustement du remplacement.

Préparation de la rentrée 2023


Comme chaque année, le SNUipp-FSU alerte l’Académie sur un certain nombre de points de vigilance pour anticiper la rentrée 2023.

Cette année, le déroulement du CRPE a été problématique. Les dates d’examens comme de résultats ont été connus très tardivement par les candidat-es, induisant un stress important et inutile. Le SNUipp-FSU sera vigilant à ce que les lauréat-es puissent connaître leur affectation avant le 7 juillet, et à ce que les démarches administratives nécessaires à leur prise de poste se déroulent le plus sereinement possible. L’entrée dans le métier est difficile, il importe que le maximum soit fait par l’Académie pour fluidifier cette première prise de poste. D’ailleurs le SNUipp-FSU demande à l’Académie de travailler conjointement avec le SIEC pour qu’une circulaire CRPE soit publiée l’année prochaine, comme cela se faisait il y a quelques années, afin que les informations soient accessibles et transparentes.

Concernant le nombre d’enseignant-es en activité à la rentrée 2023, l’Académie n’a pas été en mesure de nous donner des chiffres exact et notamment l’impact sur les recrutements d’enseignant-es contractuel-les. Le SNUipp-FSU a été surpris d’apprendre que le renouvellement de contrat des enseignant-es contractuel-les n’était soumis à aucun cadrage académique ou national. Il semble que les collègues concerné-es n’aient pas connaissance des avis émis par les CPC/IEN quant à leur possible renouvellement et qu’aucune voie de contestation ou de recours ne soit prévue. Le SNUipp-FSU invite les collègues qui seraient dans cette situation à nous contacter au plus vite.

Le SNUipp-FSU a également alerté l’Académie sur la pénurie chronique et structurelle de remplaçant-es qui met en difficulté toutes les écoles de Paris, et impacte fortement la scolarité des élèves, comme les droits des personnels (formations syndicales, autorisations d’absence… ).

L’Académie refuse de voir la problématique sous l’angle d’un sous-effectif de personnel et ne parle que d’optimisation… Pourtant force est de constater que la fusion des brigades et la centralisation de sa gestion par le Rectorat n’a rien amélioré ! Le Rectorat annonce qu’entre 60 et 70 classes ne sont pas remplacées chaque jour. Le SNUipp-FSU continue de revendiquer le retour au précédent système qui distinguait remplacements courts et longs et laissait une part de la gestion aux circonscriptions. Le SNUipp-FSU revendique également depuis des années un effectif de brigade d’au moins 10% de l’effectif global des PE, soit à minima 800 postes de BD contre 600 aujourd’hui. Le syndicat a demandé à ce qu’un GT sur le remplacement soit programmé dans le premier trimestre 23-24 pour que les organisations syndicales puissent porter leurs propositions concrètes pour l’amélioration du remplacement à Paris. Par ailleurs, le SNUipp-FSU continue de revendiquer que tous les personnels qui effectuent des missions de remplacement puissent toucher les indemnités ISSR quel que soit leur statut ou leur poste, et que les BD affectées à l’année sur un poste vacant puissent donner leur accord ou refuser ce type d’affectation qui entraine la perte des ISSR. Enfin le SNUipp-FSU a rappelé la nécessité de publier une circulaire brigade et a proposé des modifications de celle publiée l’année dernière pour qu’un maximum d’informations y figurent. Nous avons rappelé également l’importance des réunions en circonscription pour tous-tes les BD en début d’année.

Le SNUipp-FSU aurait souhaité aborder d’autres sujets avec madame la Dasen lors de cette audience, mais le créneau qui nous a été accordé était bien trop court et le temps trop contraint. Cela est d’autant plus regrettable que cette audience était attendue depuis plusieurs mois du fait d’annulations et de reports successifs. Nous espérons que l’année 2023-2024 verra les échanges avec l’Académie se fluidifier, dans l’intérêt des personnels et du service public d’éducation.


© SNUipp-FSU Paris | 11 rue de Tourtille 75020 | tél. : 01 44 62 70 01 | Nous écrire | SPIP | | | Suivre la vie du site RSS 2.0