Au sommaire

Les élu-es de la liste FSU, représentant les étudiant-es et stagiaires de l’INSPE, ont tenu à s’exprimer auprès de la direction de l’INSPE lors du dernier Conseil de l’INSPE.

Introduction

La FSU tient par la présente déclaration à s’exprimer au nom des étudiant-es et stagiaires usager-ères de l’INSPE, que nous représentons à ce Conseil.
Que nous soyons M1, M2 SOPA, M2 alternant-es ou stagiaires à mi-temps, nous subissons toutes et tous les conséquences de la réforme Blanquer avec une entrée dans le métier retardée d’un an (concours en M2), la mise en danger du statut de fonctionnaire (utilisation d’étudiant-es contractuel-les comme moyen d’enseignement), une précarité étudiante de plus en plus forte et une année de M2 surchargée (master, mémoire, stage, concours). Nous dénonçons cette réforme qui met à mal l’ensemble des aspirant-es professeur-es et stagiaires et rappelons notre souhait de maintenir le concours d’entrée en fin de licence suivi de deux années de master payées à temps plein en qualité de fonctionnaire stagiaire.
En préparation à ce Conseil, nous avons consulté l’ensemble des étudiant-es et stagiaires. Suite aux résultats, les élu-es ont plusieurs demandes et interrogations.

Formation et stages

Concernant la formation et les stages, les remontées des AED et M2 alternant-es alertent particulièrement sur leur charge de travail ! En faisant le choix d’utiliser des étudiant-es en responsabilité de classe sans le concours, le Ministère fragilise le vivier de candidat-es aux différents concours. D’ailleurs, le nombre d’inscriptions cette année est encore une fois critique et traduit bien la baisse d’attractivité pour le métier d’enseignant-e.

Une attention particulière doit être portée aux AED en prépro. Le dispositif semble opaque : manque d’informations sur les évaluations et le suivi du stage en responsabilité de classe. De nombreux-ses M2 SOPA ou alternant-es se retrouvent à choisir entre valider leur master ou se préparer correctement à leur concours, c’est inadmissible ! Nous soutenons par cette occasion nos collègues de l’INSPE de Lille qui se sont exprimé-es dans une lettre ouverte sur la pression exercée l’année du M2. Lettre en question : https://blogs.mediapart.fr/collectif-detudiant-es-en-master-professeur-des-ecoles/blog/010223/lettre-ouverte-d-etudiants-en-master-meef-mention-profes

Pour la FSU, les étudiant-es n’ont pas à travailler pour financer leurs études, encore moins dans les conditions précaires actuelles ! L’ajout de certains cours comme la culture du numérique le samedi matin n’est pas adapté et ne prend pas en compte le fait que certain-es étudiant-es travaillent le week-end. D’ailleurs, un certain nombre d’étudiant-es sont très insatisfait-es de l’UE Numérique, l’INSPE doit se saisir de ces remontées pour réorganiser la maquette.

L’organisation des stages OPA en M1 est encore à améliorer : des MAT ont été prévenu-es au dernier moment de notre arrivée dans leur classe et certain-es n’avaient pas connaissance du cahier des charges et de la grille de notation du stage. La FSU réitère sa demande d’une circulaire spécifique sur les MAT dans notre académie.

Évaluation

Concernant l’évaluation, la notation par compétences est très peu claire pour les étudiant-es et parfois non respectée par les professeur-es. Cette évaluation par compétences donne en réalité toujours lieu à des notes chiffrées pour valider les UE. Nous dénonçons ces contorsions pour afficher une formation par compétences dans une maquette au sein de laquelle les UE ne correspondent pas à des compétences.
Aussi, de nombreux-ses étudiant-es dénoncent l’absence de session de rattrapage aux partiels.

Laïcité

Concernant l’enseignement de la laïcité, le SNUipp-FSU s’est adressé à la direction de l’INSPE concernant le cours en question, durant lequel des propos contraires au principe de laïcité y auraient été tenus. Nous remercions M. le Directeur pour sa réponse rapide. Une enquête est en cours et au nom des étudiant-es, nous demandons à ce que le bilan de l’enquête soit transmis aux élu-es.

Risques psycho-sociaux et violences sexistes et sexuelles

Concernant les risques psycho-sociaux et les violences sexistes et sexuelles, les élu-es FSU demandent à ce qu’une communication claire et régulière soit réalisée par l’INSPE sur ces deux sujets. Les coordonnées des cellules psychologique et VSS doivent clairement être affichées au sein des deux sites Batignolles et Molitor. Une campagne numérique devrait également être mise en place pour que l’ensemble des étudiant-es en soient informé-es.

Mobilisation des étudiant-es et stagiaires

Enfin, les étudiant-es, stagiaires et personnels de l’INSPE prennent toute leur place dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Ce projet de réforme est aussi délétère qu’inégalitaire. En imposant 2 ans de travail supplémentaires pour une retraite à taux plein et 43 annuités à travailler alors que l’entrée dans le monde du travail est de plus en plus tardive - avec notamment le report du concours en fin de M2 - c’est bien l’ensemble des travailleurs et travailleuses qui sont touché-es. C’est sans compter les plus précaires, en particulier les femmes, qui ont plus souvent des carrières hachées et qui peinent déjà à partir à taux plein.

Dans un tel contexte de mobilisation sociale, nous nous indignons de la mise en place non réglementaire des cours en visio les jours de grève. La FSU, CGT et Sud se sont déjà exprimé à ce sujet à Sorbonne Université. Nous soutenons la demande de banalisation les jours de grève. Nous savons les terribles conséquences de la mise en place des cours en distanciel sur le suivi des études. Le confinement a montré le décrochage que le distanciel induisait, sans compter les disparités entre étudiant-es au niveau du numérique. Qui, aujourd’hui, peut ignorer que ce sont les étudiant-es les plus en difficulté sur le plan économique qui ont supporté le plus difficilement les cours à distance ? En soutien aux professeur-es mobilisé-es, nous tenons à rappeler que les cours d’un-e professeur-e en grève n’ont pas à être reportés. Nous demandons donc, à ce que la direction de l’INSPE fasse preuve de la plus grande compréhension dans l’application des règles d’assiduité aux étudiant-es lors des journées de mobilisation appelées par l’intersyndicale nationale. D’autres université comme Nanterre - Paris 10 le font et nous comptons sur votre soutien pour suivre cette dynamique.