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publié le 15 février 2022
Le paroxysme du cynisme est que la crise sanitaire et le décrochage qu’elle entraine de certains élèves n’aura même pas permis un investissement ou un plan d’urgence pour l’éducation comme d’autres pays ont eu le courage de le faire.
La FSU continue donc de porter la demande d’un collectif budgétaire pour des créations d’emplois à la hauteur des besoins du service public d’Education et de l’enseignement supérieur et de la recherche. Au-delà des moyens horaires et humains pour assurer toutes ces missions et permettre de travailler et d’étudier dans de bonnes conditions, c’est aussi l’attractivité salariale de nos métiers à laquelle il faut s’attaquer. Le 27 janvier, les enseignant-es, PsyEN, CPE, AESH et autres salarié-es de la fonction publique étaient dans la rue pour réclamer une augmentation salariale.
C’est 2 mois de salaire que nous avons perdu depuis 2000. Il est urgent de revaloriser le corps enseignant. Et pas seulement : il faut aussi revaloriser les infirmier-es, les assistants sociaux, les personnels administratifs… Et évidemment les AED et les AESH qui sont parmi les plus précaires. Nous revendiquons des augmentations indiciaires significatives.
La FSU exprime sa vive inquiétude quant à la nomination de Mark Sherringham à la présidence du Conseil supérieur des programmes.
Cette inquiétude se fonde tout d’abord sur les propos des plus ambigus que Mark Sherringham n’a cessé de tenir, qu’ils nient la rupture républicaine et laïque qui a fondé notre école publique pour lui préférer son héritage chrétien ou qu’ils veuillent redéfinir la laïcité à l’aune de conceptions religieuses de l’éducation. Notre inquiétude est renforcée par le soutien que Mark Sherringham accorde à une fondation dont la finalité est le développement des écoles privées hors contrat.
Dans un contexte où associations et syndicats appellent au retour d’une instance indépendante, capable d’élaborer des programmes pérennes et de transcender les conflits idéologiques, le choix d’une personnalité si peu acquise aux valeurs essentielles de l’école publique et laïque relève d’un intolérable mépris et d’une ultime provocation aux dépens de la cohésion sociale et de l’intérêt général.
Puisqu’il va être question de l’éducation prioritaire et de la part variable de l’indemnité REP+, la FSU prend acte du calendrier repoussé pour la réforme de l’éducation prioritaire. Donner plus à ceux qui ont moins, permettre à l’École de lutter efficacement contre les déterminismes sociaux de réussite scolaire, telle était la feuille de route pour l’éducation prioritaire à ses débuts en 1981. Elle rappelle son opposition au démantèlement de l’éducation prioritaire un temps envisagé par le gouvernement. Au contraire elle revendique une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, juste et transparente afin que l’École remplisse sa mission pour tous-tes et partout ! La FSU aimerait savoir ce qu’il en est de la réforme de l’éducation prioritaire.
S’agissant de la part variable de l’éducation prioritaire renforcée, la FSU rappelle son opposition à ce mantra libéral qui veut que la mise en concurrence entre les personnels et entre les écoles, sous l’arbitrage de leur supérieur-e hiérarchique, améliore le travail des enseignant-es et donc les résultats des élèves. Rappelons simplement que l’école française est largement sous-dotée par rapport aux pays qui réussissent le mieux. La FSU revendique le versement d’un montant identique à toutes et tous et refuse la mise en concurrence des réseaux et des écoles. Il a rappelé le versement indispensable aux AESH et aux CPC qui en sont exclu-es.
L’Académie de Paris devrait commencer à respecter la loi puisque les professeur-es des écoles de REP+ ne sont plus déchargé-es depuis deux mois.
Les évaluations d’école viennent s’ajouter à une situation de travail déjà très dégradée. Les équipes, déjà épuisées par la crise sanitaire et sa gestion, n’ont pas besoin de ces évaluations, outil de management chronophage, qui ne permettra pas de répondre aux besoins des écoles. Le SNUipp-FSU Paris soutiendra les écoles qui choisiront de se concentrer sur leur travail au quotidien et appelle les écoles à ne pas participer à ces évaluations d’école qui participent à la perte de sens du métier et surtout à la surcharge de travail qu’elles induisent. Par ailleurs, le SNUipp-FSU Paris demande une nouvelle fois à l’Académie la consigne ministérielle sur ces évaluations.
Sur les 2025 postes prévus nationalement, aucun poste n’est attribué à l’Académie de Paris. Le SNUipp-FSU prend acte qu’aucun poste supplémentaire ne sera ouvert dans notre Académie. Dès lors, il sera impossible de répondre à l’ensemble des besoins des écoles, notamment au regard du manque criant de remplaçant-es, de maître-sses E et G et de psychologues scolaires en Rased, et de moyens humains pour réaliser l’inclusion - enseignant-es spécialisé-es et enseignant-es référent-es.
Le SNUipp-FSU continue donc de revendiquer un plan d’urgence pour l’École ! Ce plan permettrait aussi une réelle scolarisation des moins de trois ans, le retour de la formation continue sur temps de classe, des remplacements afin d’assurer la continuité du service public d’éducation, une formation initiale digne de ce nom, une recréation des postes de plus de maître-sses que de classe.
Sur la question du remplacement, le SNUipp-FSU Paris continue de revendiquer l’annulation de la réforme de centralisation du remplacement. Il se questionne aussi fortement sur le nombre actuel de postes de brigades et le nombre de moyens alloués à ces postes. Combien de postes supplémentaires seront disponibles à la rentrée du mois de septembre ? 15 ? 20 ? 33
L’Académie ne pourra mener un plan académique de formation ambitieux alors même que la mise à jour des connaissances scientifiques et pédagogiques et l’échange de pratiques sont aussi un maillon essentiel pour la réussite des élèves. Les CPC et les PEMF l’ont rappelé à l’Académie : l’exercice de leurs missions est rendu trop difficile par la charge de travail. La formation et l’accompagnement des équipes passent nécessairement par la création de postes de Conseiller-e Pédagogique de Circonscription, au plus près des équipes.
Le SNUipp-FSU Paris sera là mercredi 16 février en audience pour défendre les intérêts des collègues membre des RASED et par là l’attachement qui devrait être le nôtre à la grande difficulté scolaire des élèves.
La réduction des inégalités scolaires ne pourra se faire sans un véritable engagement national et académique, afin que le mot égalité écrit au fronton des écoles soit une réalité. Toutes les écoles, qu’elles soient en REP ou non, doivent voir leurs effectifs de classe baisser : 24 hors REP et 20 en REP, 15 en PS. Les élèves d’UPE2A et d’ULIS doivent être comptabilisé-es dans les effectifs de leur classe ordinaire d’inclusion.
La réduction des effectifs en CP, en CE1 et en GS est un premier pas mais cette baisse doit avoir lieu dans tous les niveaux de classe. Elle ne doit pas non plus être un frein à la réflexion collective et pédagogique des équipes dans la structure des écoles.
Les manques de moyens de l’école française ont été cruellement mis en lumière par la crise sanitaire que nous traversons. L’engagement financier doit être à la hauteur pour les élèves français-es qui ont déjà trop souffert de l’épidémie. Si l’école primaire est une priorité, il est vital de créer les postes nécessaires afin de permettre la réussite de toutes et tous au sein d’une école réellement émancipatrice assurant des conditions de travail dignes et améliorées aux personnels.
C’est pour cette raison que le SNUipp-FSU Paris appelle avec la FCPE et les organisations syndicales Snudi FO, SE Unsa, SUD EDUCATION, la CGT Educ’Action la CNT-Ste les collègues à se rassembler aujourd’hui à 16h pour exiger des moyens pour (re)faire école.
Notre métier est échaudé et les personnels vacillent, il est maintenant grand temps de prendre la mesure de la maltraitance éprouvée et de mettre des moyens pour reconstruire ce qui a trop été méprisé et détruit. Monsieur le Recteur, qu’a entrepris l’Académie depuis notre rencontre il y a un mois pour protéger les personnels ?