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publié le 15 octobre 2015
L’académie voulait se limiter à un bilan de rentrée orienté uniquement du point de vue de la baisse globale des effectifs dans les écoles parisiennes et donc des ouvertures et fermetures de classes. Pour le SNUipp-FSU c’est insuffisant ! L’état dans lequel se retrouvent les écoles parisiennes en cette rentrée mérite un vrai débat sur la réalité de ce que vivent les élèves et les collègues au quotidien. Il est évident que nous continuons à accueillir les élèves dans nos écoles et travaillons pour la réussite de tous, mais l’impression dominante est que les conditions de travail sont de plus en plus dégradées et le moral des collègues est au plus bas. Par ailleurs, le SNUipp-FSU a exprimé le ras-le-bol des personnels face aux coups de communication permanents du Ministère qui embellit la réalité difficile que nous vivons au quotidien pour la travestir en un monde merveilleux.
L’académie a mis en avant une baisse de 2 200 élèves en cette rentrée (sur 135 122 élèves dans les écoles parisiennes), baisse bien plus importante que prévue. A priori, selon les chiffres donnés par l’académie, ces élèves ne partiraient pas dans les écoles privées parisiennes, mais leurs familles quitteraient la ville de Paris. C’est notamment sur cette baisse d’effectifs que se base le Ministère pour supprimer des postes au sein de l’académie : 29 postes ont été retirés en cette rentrée et pour la rentrée prochaine, le Ministère compte bien continuer cette politique de suppression de postes.
Pour le SNUipp-FSU, à l’inverse, le Ministère devrait profiter de cette baisse réelle pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves en baissant les effectifs dans les classes, en recréant des postes de remplaçants, de Rased, en développant vraiment la scolarisation des moins de trois ans et le dispositif plus de maîtres que de classes… Or, la politique budgétaire menée n’est pas à la hauteur des ambitions : elle ne permet pas de réparer les dégâts des politiques de suppression massive de postes des années Sarkozy, pas plus que de transformer l’école. De 2012 à 2014, sur les 153 postes supprimés, l’académie n’avait récupéré que 82 postes. Cette année, le Ministère reprend la politique de suppressions de postes.
Cette année, les difficultés de remplacement ont commencé dès la rentrée. Nous ne vivons pas encore le chaos que nous avons connu l’hiver dernier, mais les problèmes sont déjà bien réels. Une circonscription du 19ème , par exemple, compte 6 ZIL dont 4 sont actuellement en exercice, mais sur des congés longs. Une autre dans le 17ème voit déjà un des 5 ZIL bloqué sur un congé long… Les semaines et mois à venir vont être difficiles car l’académie n’a plus d’enseignants en surnombre prêts à être affectés en classe et que l’ensemble des lauréats sur liste complémentaire a déjà été appelé. L’académie s’apprête donc à recruter des contractuels comme l’année dernière.
Au delà des absences non remplacées, la faiblesse du nombre de postes de remplaçants empêche également les enseignant-es de bénéficier de stages de formation continue sur temps scolaire, alors même que c’est un droit des personnels et une nécessité absolue pour qui veut progresser dans l’exercice de sa profession. L’offre de stage est déjà très réduite et, en plus, des collègues commencent à recevoir des mails du rectorat indiquant qu’ils ne seront pas remplacés par manque de brigade. C’est inacceptable.
Par ailleurs, le SNUipp-FSU a rappelé ses revendications quant aux 18h d’AFC et de Magistere, cela sera à l’ordre du jour du conseil de formation du 12 novembre.
La réalité des écoles à Paris c’est aussi un manque de postes en Rased. La réalité est bien plus sombre : des postes de Rased demeurent vacants comme c’est le cas dans le 14ème par exemple. Le SNUipp-FSU a demandé un état des lieux sur l’ensemble des circonscriptions.
De plus, sans même passer par un appel à candidature, l’académie recrute des personnels contractuels pour les affecter sur les postes vacants de psychologue scolaire comme c’est déjà le cas dans deux circonscriptions.
Sur 3 600 élèves devant bénéficier d’un AVS, seuls 600 élèves en bénéficient aujourd’hui. La réalité de l’ASH à Paris, c’est aussi au moins quatre ULIS sans enseignant-es, ULIS pour lesquelles l’académie va recruter des contractuels. La réalité, c’est aussi un manque de places en structure spécialisées comme dans les ITEP laissant les enseignant-es et élèves dans des situations inadmissibles.
Depuis des années, le SNUipp-FSU pointe la dérive quant à l’admission des élèves en Segpa avec une augmentation des élèves présentant de gros problèmes de comportement notamment en 5ème et 4ème. Pour l’instant, l’académie reste sans réponse face à cette problématique.
Le SNUipp-FSU revendique régulièrement une augmentation du nombre de places en UPE2A avec une meilleure répartition de ces classes sur l’ensemble du territoire parisien. Si nous avons obtenu la création d’une UPE2A dans le 16ème, l’académie reste sourde à un certain nombre de demandes : notamment la création d’une UPE2A dans le 5ème ou le 6ème art pour éviter aux élèves d’être redirigés loin de leur domicile, la contestation de la fermeture de l’UPE2A de la rue de la Guadeloupe qui a surchargé d’autres UPE2A du 18ème arrondissement.
Le développement des postes de « Plus de maîtres que de classes » et « Très petite section » nécessite l’octroi d’une dotation supplémentaire. Pour le SNUipp-FSU, il n’est pas possible de créer ce type de postes au regard des dotations octroyées par le Ministère. Comment expliquer la création de postes de maitres surnuméraires, alors même que l’académie supprime des postes de remplaçants ?
Au niveau nationale, le SNUipp-FSU a obtenu une décharge de service pour les enseignant-es du premier degré équivalente à celle des enseignant-es du 2nd degré. Cela dit, depuis la fin d’année dernière, le SNUipp-FSU demande à l’académie un bilan de l’année de fonctionnement du REP + Clémenceau afin d’améliorer la mise en place des 4 REP + actuels. Depuis la rentrée, le SNUipp-FSU interroge l’administration pour être informé de l’organisation du service des collègues dans les différents REP +.
Force est de constater que pour le moment, l’académie est sans réponse face à ces questionnements. Suite à la discussion en CTA, a priori, une réunion sera organisée à la fin du premier trimestre.
Le SNUipp-FSU a une nouvelle fois indiqué son opposition à la transformation de la seconde journée de pré-rentrée en deux demi-journées à disposition de l’académie pour notamment organiser des consultations. Le SNUipp-FSU a réaffirmé que cette journée est utile aux enseignant-es et que bien souvent, elle a été faite, mais du coup sans être comptabilisée dans les heures de service.
Le Ministère a mis en place des programmes dans les écoles maternelles qui vont globalement dans le bon sens, mais ne se donne pas les moyens d’accompagner les personnels avec des formations.
Le SNUipp-FSU est une nouvelle fois intervenu pour dénoncer les conditions dans lesquelles s’est déroulée la rentrée des stagiaires. Une audience entre le SNUipp-FSU, l’académie et l’ESPE a été organisée le mercredi 14 septembre, un compte-rendu est disponible en ligne.
Le SNUipp-FSU a souligné que contrairement à ses engagements, l’académie n’a pas fourni de livret d’accueil aux collègues des écoles accueillant des stagiaires. Par ailleurs, le SNUipp-FSU a ouvert le questionnement sur la prise en compte de la charge supplémentaire de travail aux collègues à temps partiels partageant leur classe avec un stagiaire, des discussions vont donc être ouvertes.
Le SNUipp-FSU a conclu son intervention en insistant sur les salaires en baisse des professeur-es des écoles et a rappelé qu’il revendique la fin du gel du point d’indice, le rattrapage du pouvoir d’achat perdu et le passage à 1200 euros de l’ISAE pour tous les PE. Après l’intervention forte du SNUipp-FSU, l’académie et le Ministère doivent se rendre compte de l’état d’esprit de la profession et de la réalité des conditions d’enseignement dans les écoles parisiennes. Le but n’est pas de se complaire dans la plainte, mais bien d’obtenir des avancées tant du point de vue académique que ministériel, d’autant que le Ministère compte bien encore supprimer des postes à la rentrée prochaine à Paris.