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Audience "carte scolaire" du 14 juin contraintes budgétaires et dégradations de l’école

publié le 16 juin 2011

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A l’occasion du rassemblement parents/enseignants du 14 juin 2011 contre les suppressions de postes dans le premier degré, l’Inspecteur d’académie a reçu une délégation des représentants des syndicats SNUipp FSU, Se Unsa, Sud Education, de la FCPE Paris, ainsi que Mme Brossel, maire adjointe chargée des affaires scolaires et Mme Olivier, Maire adjointe du 13ème arrondissement.

Les représentants des organisations syndicales ont tout d’abord rappelé les revendications des personnels et des parents d’élèves. Alors que près de 600 élèves supplémentaires sont attendus, il n’est pas acceptable que 77 postes soient retirés à l’académie de Paris sous peine de dégrader encore plus les conditions d’apprentissage des élèves et les conditions d’enseignement des professeurs. Mme Brossel a d’ailleurs précisé que les prévisions de la DASCO (Direction des affaires scolaires de la Ville) sont très alarmantes : il y aura plus d’élèves que les 578 élèves prévus pour l’instant par l’académie. L’IA pense que cela ne sera pas le cas. Selon l’académie, de manière tendancielle, les effectifs dans les écoles parisiennes sont en baisse constante, la population parisienne est très mobile et volatile.

Les représentants des organisations syndicales et de la FCPE ont dénoncé les suppressions de classes et le refus de l’académie d’ouvrir des classes partout où cela était nécessaire. L’Inspecteur d’académie a immédiatement repris « l’argument technocratique » du fameux E/D (c’est-à-dire la moyenne d’élève par enseignant) qui ne s’est pas dégradé dans les années passées. Nous avons contesté cette argumentation qui ne reflète en rien la réalité des écoles qui se dégrade de manière constante. Pour le SNUipp FSU, cette comparaison n’a aucun sens : la situation de l’école primaire n’a rien à voir avec l’état dans lequel elle se trouvait avant la « réforme » Darcos de l’école primaire : suppression de la formation initiale, arrivée de contractuels dans les écoles, suppression des Rased, suppression de deux heures de classe pour l’ensemble des élèves… De plus, il ne s’agit pas de revendiquer le statut quo et de s’opposer aux retraits d’emploi, mais bien de revendiquer des moyens supplémentaires pour améliorer le fonctionnement du service public d’éducation.
Dans le contexte budgétaire que l’IA applique, toute ouverture de classe doit être financée par la fermeture d’une classe dans une autre école : face à l’augmentation des demandes d’ouverture de classe, les 9 postes que l’académie a en réserve ne suffiront pas. L’IA envisage donc de fermer dès le mois de juin un certain nombre de classes qui voient leurs effectifs baisser. Pour le SNUipp FSU, ce n’est pas acceptable de fermer une classe dans des écoles au mois de juin alors même que notamment les structures pédagogiques sont faites. De même, il n’est pas question que l’IA attende le mois de septembre pour ouvrir une classe dans des écoles où les élèves sont là et bien là.

Le retrait des 27 postes de Rased a également été dénoncé : ces suppressions s’ajoutent aux 72 suppressions de postes de Rased de la carte scolaire de 2009. Pour le SNUipp FSU, c’est un véritable renoncement à la réussite de tous les élèves, et cela transforme les enseignants spécialisés des réseaux en véritable pompiers de l’échec scolaire au mépris de toute prévention et de véritable possibilité de remédiation.
Face aux revendications des écoles, encore une fois, l’IA a tenu une posture technocratique et comptable : le nombre de Rased reste très favorable par rapport à d’autres académies. D’ailleurs, pour l’IA, les résultats ne sont pas au rendez-vous, notamment au regard des résultats des élèves aux évaluations nationales CE1 et CM2. Le SNUipp FSU a condamné cette posture qui ne repose sur rien : aucun bilan du fonctionnement des réseaux n’a été effectué, et les résultats aux évaluations nationales ne reflètent en rien les difficultés ou les réussites des élèves.

Enfin, la suppression des 31 postes de brigade a été condamnée. Le SNUipp FSU a rappelé les conséquences de ces coupes claires : moins de formation pour les enseignants, des remplacements qui ne seront pas effectués dans les écoles et l’arrivée de personnels vacataires recrutés à Pôle Emploi sans aucune qualification ni formation pour effectuer un certain nombre de remplacements. Là encore, l’IA a brandi l’argument budgétaire : les remplaçants sont très peu utilisés… et cela a un coût. Cela ne choque pas l’IA de faire appel à des personnels vacataires lors des « pics » d’absentéisme, même s’il pense que l’année prochaine, il n’aura pas un grand besoin de vacataires.

En conclusion, une nouvelle fois, deux visions d’opposent : pour l’IA, il s’agit de partir des contraintes budgétaires pour définir les moyens alloués à l’école primaire. D’ailleurs, il considère que le service public d’éducation à Paris ne fonctionnera pas mieux l’année prochaine, mais sera identique à cette année. A l’inverse, le SNUipp FSU porte une vision ambitieuse de l’école et revendique que l’école fonctionne mieux ! Le Ministère devrait partir des besoins des écoles pour s’intéresser ensuite au coût des mesures indispensables à la réussite de tous les élèves et à des conditions de travail satisfaisantes pour les personnels. C’est pour cela que la FSU porte la revendication du vote d’un collectif budgétaire allouant des moyens supplémentaires pour l’école à la rentrée prochaine.

La mobilisation doit donc se poursuivre, le SNUipp FSU continuera d’être à l’initiative des mobilisations unitaires dès la rentrée : une grève est d’ailleurs d’ores et déjà prévue le 27 septembre contre le budget de pénurie imposé à l’Education Nationale. De plus, le SNUipp FSU va proposer à l’ensemble des syndicats et à la FCPE une action parisienne permettant de rassembler parents et enseignants dès la rentrée sur la carte scolaire parisienne.
En attendant, il n’est pas question de se laisser faire lors du groupe de travail académique du 27 juin réexaminant la carte scolaire ! Le SNUipp FSU appelle donc les écoles revendiquant une ouverture de classe ou craignant une fermeture à contacter ses représentants à la section pour qu’ils puissent porter leurs revendications lors du groupe de travail.
L’Inspecteur d’académie a d’ailleurs accepté de recevoir en audience toutes les écoles qui le souhaiteraient. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un représentant du SNUipp FSU.


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