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Audience SNUipp-FSU Avec l’ESPE et l’académie

publié le 15 octobre 2015

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Depuis la rentrée, le SNUipp-FSU a interpellé la direction de l’académie à plusieurs reprises sur la rentrée chaotique des stagiaires et le manque d’information des formateurs du 1er degré sur l’année de formation à venir. Plus généralement, le SNUipp-FSU a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur la crise de la formation initiale à Paris. Avec les élu-es des formateurs/trices de l’ESPE du Snesup-FSU, le SNUipp-FSU a demandé une audience conjointe à la direction de l’ESPE et de l’académie. Celle-ci s’est déroulée le 14 octobre en présence du directeur d’académie, l’Inspecteur d’académie, l’Inspecteur d’académie adjoint et la doyenne des IA-IPR du 2nd degré, ainsi qu’en présence du directeur de l’ESPE et du directeur adjoint chargé du 1er degré.
Il semble que les revendications des formateurs/trices et des stagiaires aient enfin été entendues. Pour le SNUipp-FSU, il est indispensable que des changements profonds aient lieu dans l’intérêt de toutes et tous. Un certain nombre d’engagements ont été pris par l’ESPE et l’académie, un travail doit s’amorcer pour durer tout au long de l’année. Le SNUipp-FSU compte bien y impliquer l’ensemble des formateurs/trices du 1er degré.

1- Distinguer les difficultés liées à la réforme de la formation de celles liées à son application parisienne

En préambule, le SNUipp-FSU a tenu à distinguer les difficultés liées à la réforme en elle-même et celles liées à son application parisienne par l’ESPE et par l’académie. Même si la réforme de la formation a permis le retour à mi-temps en formation des stagiaires, elle place ceux-ci dans une situation intenable. Ils doivent à la fois préparer une classe à mi-temps, s’assurer de leur titularisation et pour beaucoup d’entre eux, passer un master. Cela, le rectorat n’y peut rien. Cependant, le texte demande une mise en stage sur une quotité de service à mi-temps, cela pourrait prendre la forme de stages massés comme cela était le cas avant l’introduction du stage filé il y a une dizaine d’années, c’est ce que préconise le SNUipp-FSU. L’académie ne peut répondre favorablement à cette demande car elle a besoin des stagiaires comme moyen d’enseignement. Le SNUipp-FSU dénonce que les contingences budgétaires passent devant l’ambition d’une formation initiale professionnelle de qualité. Par ailleurs, le SNUipp-FSU rappelle qu’il revendique un retour à une mise en stage limitée à un tiers-temps des obligations de service.
De plus, la formation proposée par l’ESPE en partenariat est source de difficultés au-delà des problèmes posés par les textes nationaux : contenu de formation, charge de travail lourde pour les stagiaires, manque de travail sur un continuum de formation M1/M2/T1/T2, manque de volonté d’implication des formateurs/trices du 1er degré (PEMF, DE, CPC) au sein de l’ESPE, manque d’information des formateurs/trices…

2 - Des conditions chaotiques de mise en stage cette année

A travers deux courriers successifs, le SNUipp-FSU a alerté l’académie et l’ESPE sur la mise en stage chaotique des stagiaires en cette rentrée dûe notamment à la volonté de l’ESPE de regrouper les stagiaires par niveau au sein des groupes de l’ESPE. Le SNUipp-FSU a tout d’abord indiqué qu’il fallait s’interroger sur l’objectif de la formation : l’année de stagiaire a-t-elle pour objectif uniquement d’accompagner les stagiaires dans la gestion de leur classe cette année ou bien a-t-elle pour objectif de fournir une formation professionnelle avec une visée à long terme ? Pour le SNUipp-FSU, c’est bien la deuxième option qui doit primer tout en accompagnant les stagiaires pour la préparation de leur classe. Il est donc indispensable qu’un débat ait lieu sur la nécessité ou non de rassembler les stagiaires par niveau de classe.
Par ailleurs, concernant les berceaux d’accueils, il est très difficile pour le rectorat de trouver des postes où affecter les stagiaires. Cette année, de nombreux stagiaires se sont trouvés affectés dans des écoles difficiles, à plusieurs sur une même école… Placer deux stagiaires sur une même classe permettrait de limiter le nombre de berceaux d’accueil à trouver. Une réflexion doit donc avoir lieu sur l’opportunité de cette décision. Le SNUipp-FSU a par ailleurs rappelé qu’il s’opposait au blocage de postes au mouvement principal puisque cela limiterait fortement les possibilités de mutation des enseignant-es titulaires. Le SNUipp-FSU a demandé à ce qu’une procédure soit trouvée pour que les circonscriptions aient à disposition un maximum de niveaux de classes des postes vacants des écoles pour pouvoir informer les collègues affectées en juin.
Par ailleurs, le SNUipp-FSU a demandé à ce que les équipes des écoles accueillant des stagiaires soient mieux accompagnées. De ce point de vue, le rectorat n’a pas respecté son engagement de fournir un livret d’accueil des stagiaires aux écoles détaillant l’année de formation et les conditions d’évaluation des stagiaires. Le syndicat a également demandé à ce qu’une réflexion ait lieu sur la situation particulière des collègues à temps partiels complétés par un stagiaire : comment peut s’organiser le tuilage dans les meilleures conditions ? Sur quels temps ?

3 - Un continuum de formation M1/M2/T1/T2 à créer

Pour le SNUipp-FSU, une réflexion doit s’engager sur les contenus de formation dispensés au sein de l’ESPE, l’articulation entre les formations théoriques et la pratique professionnelle et la charge de travail demandée aux stagiaires. Par ailleurs, un continuum de formation doit se mettre en place de l’année de M1 à l’année de T2.
L’année de formation initiale telle qu’elle est organisée à Paris ne satisfait personne : formateurs/trices comme les stagiaires. Les heures de formation à l’ESPE sont plus nombreuses que dans les autres académies, l’emploi du temps des stagiaires devenant ainsi impossible. Un travail de révision de la maquette de formation va donc avoir lieu cette année.
Le SNUipp-FSU a également indiqué que le rectorat devait organiser une formation initiale continuée dans le cadre des 18h d’AFC. Il n’est pas possible que l’organisation de ce type de formation dépendent du bon vouloir de l’IEN de la circonscription.

4 - Pour une intervention des formateurs du 1er degré au sein de l’ESPE

Depuis la réforme de la masterisation, le SNUipp-FSU dénonce que les formateurs du 1er degré (PEMF, CPC, DEA) soient exclus de toute intervention à l’ESPE en-dehors des APP et de l’accompagnement en stage. Ses représentant-es portent des propositions claires depuis quelques années, fruit d’un travail de réflexion avec les collègues participant au cycle de stages de formations syndicales. Des solutions avaient été trouvées. Cependant, rien ne bouge de ce point de vue. Il semble que le directeur d’académie souhaite mettre un terme à cette situation. Un travail va donc être engagé pour que des groupes mixtes d’analyses professionnelles puissent se mettre en place l’an prochain à l’ESPE, ce qui nécessite notamment de prendre en compte les contraintes d’emploi du temps des formateurs/trices du 1er degré. L’académie semble déterminer à ce que les formateurs/trices du 1er degré puissent intervenir directement pendant les heures de formation délivrées à l’ESPE.
Par ailleurs, afin de permettre à ce que cela se mette réellement en place, le SNUipp-FSU va travailler de nouveau avec l’académie sur les différentes missions des PEMF et des CPC, la répartition des tâches entre les PEMF et leur comptabilisation.


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