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« Plan de continuité pédagogique » : la continuité dans l’impréparation !

publié le 9 octobre 2020

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Plan de continuité ministériel : caduc !

Pour préparer la rentrée, le Ministère avait élaboré un plan de continuité pédagogique - publié en plein été - accompagné du fameux refrain du « tout est prêt ».
Ce plan prévoyait notamment une réduction des capacités d’accueil en cas de circulation active du virus et la fermeture d’établissements sur une zone géographique déterminée en cas de circulation très active du virus.
Paris est depuis mi-août en zone de circulation active du virus et depuis lundi 5 octobre en zone d’alerte maximale et pourtant rien n’a changé dans les écoles parisiennes !

Le plan ministériel est de toute évidence caduc mais toujours pas réactualisé.

Le plan de continuité pédagogique Académie-Ville : chercher le sens dans ce flou ?

Pour la Mairie de Paris, tous-tes les enfants scolarisé-es doivent être accueilli-es sur les horaires scolaires même en cas de réduction de l’accueil dans les classes.
Pour cela, une ébauche de plan de continuité pédagogique a été élaboré.
Concrètement, les écoles ont reçu un document censé les guider : charge aux équipes de le remplir lors de cette première période.
Les équipes ont donc commencé à se préparer aux différentes éventualités mais sans détenir tous les éléments pour cette réflexion, sans explications claires de la hiérarchie ou parfois même des injonctions variables d’une circonscription à l’autre.

La première question que pose ce dispositif est celle du sens qui n’a pas été explicité, sa légitimité, sa justification.
L’idée est visiblement d’accueillir tous-tes les élèves dans des groupes réduits mais le plus possible dans leurs écoles habituelles.
- Dans les écoles qui n’auraient pas assez de salles pour accueillir tous ces groupes réduits, certain-es élèves seraient accueilli-es dans des locaux à proximité.
 Pour toutes les écoles disposant de suffisamment de salles (quitte à utiliser la salle du centre, celle de motricité, le préau...) tous-tes les élèves seraient accueilli-es dans l’école, comme en temps normal !
Tous-tes les adultes y seraient aussi et même plus nombreux-ses qu’habituellement puisqu’en plus des enseignant-es d’autres adultes pourraient intervenir sur temps scolaire.
Ceci paraît questionnable en matière de limitation de la circulation du virus.

Outre le sens de ce plan, de trop nombreuses questions restent en suspens.

 Dans les cas d’écoles ne possédant pas assez de locaux, la Mairie a commencé à annoncer quels locaux pourraient être utilisés.
Mais les directeur-trices qui ont commencé à se renseigner ont pu se rendre compte que c’était loin d’être au point (erreur sur le nombre de locaux disponibles, la faisabilité, structures non prévenues…)

 La question de la responsabilité de ces groupes d’élèves qui seraient confiés à des personnels de la Ville et parfois même en dehors de l’école est sensible.
Pour le moment il n’y a toujours pas réponse claire de l’Académie.
Les directeur-trices ont été chargé-es de faire la liste des personnels de la Ville volontaires avec les REV.
Outre que le pour le SNUipp-FSU Paris, il faut se demander s’il s’agit bien de leur rôle, il apparaît déjà évident qu’il manquerait beaucoup de personnels dans certaines écoles.

 Les enfants seraient censé-es recevoir un enseignement à distance quand ils-elles ne seraient pas en classe. Étant donné que les enseignant-es seront en présentiel à temps plein, ils-elles ne pourront pas le dispenser, qui s’en chargerait ?

 Dans certaines circonscriptions sont apparues des pressions autour de la taille des groupes d’élèves. Pour limiter le nombre de groupes dans chaque école et donc de personnels de la Ville à mobiliser, certain-es IEN ont donné des consignes pour constituer des groupes de 15 élèves (soit plus que des demi-classes), dans d’autres on peut aller jusqu’à 18...
Les équipes se retrouveraient face à un nouveau casse-tête avec des structures à refaire totalement en cassant les groupes classes, en se retrouvant à bricoler comme au moment du déconfinement.
Ça suffit ! Avec de telles consignes, il est évident que la préoccupation principale n’est plus du tout la scolarité des élèves !

Avec ces « plans de continuité pédagogique », le Ministère et l’Académie restent dans leur propre continuité : toujours la même communication prétendant que tout est prêt et pour les équipes - chargées de se débrouiller « à l’aveugle » dans des organisations sans queue ni tête, dont ils peinent à saisir le sens - toujours le même flou.
Les leçons n’ont décidément pas été tirées.

Le SNUipp-FSU Paris s’est adressé à l’Académie et à la Ville à ce sujet afin qu’une discussion claire et des consignes précises et harmonisées soient transmises aux équipes.


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