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Capd du 21 octobre 2010 Déclaration liminaire du SNUipp-FSU Paris

publié le 21 octobre 2010

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Monsieur l’Inspecteur d’académie,

Nous tenons à commencer cette CAPD en réaffirmant l’opposition d’une très grande majorité des enseignants parisiens au projet actuel de la réforme des retraites. La participation massive des enseignants parisiens aux différentes journées de grève et de manifestations démontre, si besoin était, leur détermination d’en découdre face au gouvernement.
Cette réforme fait peser l’avenir de notre système de retraite sur les seuls salariés. Ce ne sont pas les quelques aménagements proposés par le gouvernement qui changent la philosophie générale de ce projet injuste et inefficace. D’autres financements sont possibles, notamment par le biais de la taxation des revenus du capital.
Le SNUipp FSU, avec l’ensemble des personnels, continuera d’être à l’initiative dans le combat contre cette réforme injuste et inefficace.

Par ailleurs, Monsieur l’Inspecteur d’académie, vous pouvez compter sur le SNUipp FSU et les enseignants parisiens pour être à l’offensive contre le budget de l’Education Nationale prévu pour la rentrée 2011. Les suppressions de 16 000 postes vont rendre le système éducatif exsangue, et continuer de casser les conditions d’enseignement des enseignants et les conditions d’apprentissage des élèves. Cette politique scandaleuse appliquant le dogme sarkozyste de suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux va à l’encontre des revendications que porte le SNUipp FSU en faveur d’une école donnant aux personnels les moyens de travailler dans de bonnes conditions et permettant la réussite de tous les élèves. Nous ne vous donnerons pas la possibilité de supprimer encore des postes d’enseignants spécialisés en Rased, d’augmenter les effectifs des classes, ou encore de supprimer un peu plus les possibilités de formation des enseignants…
Dernière illustration inacceptable de cette politique, l’affectation d’un enseignant ZIL afin d’assurer le secrétariat de la circonscription 1-2-4…

En ce qui concerne la situation dans les écoles parisiennes un mois et demi après la rentrée, là encore, la colère monte chez les enseignants. Nous n’allons pas reprendre l’ensemble des griefs exposés dans le courrier que vous a envoyé le SNUipp pour faire le point sur la rentrée scolaire à Paris, mais les dysfonctionnements concernant l’affectation ou la désaffectation des personnels continuent. Monsieur l’Inspecteur d’académie, les enseignants ne sont pas des pions que l’académie peut déplacer du jour au lendemain suivant son bon vouloir. Nous ne généralisons pas les effets de cette situation, mais nous vous demandons de bien vouloir exiger de l’administration à tous les degrés de celle-ci que les personnels soient respectés dans leurs droits.
D’ailleurs, la situation des enseignants dits en surnombre est particulièrement éclairante. Eclairante de ce qui vient d’être dit puisqu’ils sont les principales victimes des pratiques que nous venons de décrire. Elle est également éclairante sur le démantèlement du service public d’éducation à l’œuvre. En effet, nous avons pris connaissance de la proposition qui leur été faite par le directeur de l’académie d’effectuer des suppléances dans le second degré pour l’année scolaire. Nous tenons ici même à dénoncer cette proposition comme nous l’avons fait dans un communiqué avec le Snes FSU, le Snep FSU et le Snuep FSU et en CTP. L’orthodoxie budgétaire du moindre coût atteint son paroxysme. Faute de création de postes budgétaires, des enseignants des écoles se retrouvent ainsi en « surnombre » tandis que des classes sont surchargées et des besoins existent notamment pour le remplacement et la formation initiale et continue. Pour pallier les milliers de suppressions de postes laissant le second degré exsangue, l’académie propose cyniquement une affectation de ces enseignants dans les collèges et les lycées au mépris de toute réalité.
Pour conclure sur ce point, il est intéressant de noter que le nombre d’enseignants en surnombre aurait permis d’organiser une toute autre année pour les professeurs stagiaires leur permettant d’obtenir une formation initiale digne de ce nom. Mais vous avez refusé d’entendre les revendications que nous portions avec les autres syndicats et la FCPE, et êtes resté campé sur un dispositif d’accompagnement des stagiaires dommageable pour les écoles, les personnels et les enseignants.
La situation des PEMF et des CPC est également éclairante du manque de considération pour les personnels et de leur surcharge de travail. La préparation de leur classe, l’accueil des PES, des Masters 2, les réunions le soir jusqu’à 20h, la participation à la formation continue des enseignants…rendent la vie des personnels impossible. Et ce n’est pas le mépris ressenti par ces collègues lors de la dernière réunion académique qui risque d’arranger les choses. A l’inverse, le SNUipp FSU considère que le rôle des formateurs de terrain est fondamental dans l’optique d’une formation initiale de qualité, cette revendication nécessite de bonnes conditions de travail pour ces personnels.

Un autre problème majeur en cette rentrée est le nombre important d’élèves en situation de handicap qui ne bénéficie pas de l’aide d’une AVS, alors même que la notification de la MDPH le prévoit. Voici 3 semaines, nous vous avons demandé de remédier à cette situation, notre courrier reste sans réponse. Nous attendons donc une réponse de votre part aujourd’hui. Là encore, ce sont les élèves concernés, les autres élèves de la classe et les enseignants qui pâtissent de la politique budgétaire gouvernementale.

Avant d’entrer dans le sujet de la CAPD d’aujourd’hui, bien que celui-ci y soit lié. Nous tenons à dénoncer la nouvelle donne concernant les animations pédagogiques. Outre la nouvelle procédure d’inscription à ces animations qui est un nouveau moyen de contrôle des personnels, la tenue d’animations pédagogiques obligatoires à tout moment de la semaine (le soir en semaine, le mercredi matin, le samedi matin…) rend les enseignants corvéables à merci. C’est inacceptable, et c’est une des conséquences de l’introduction des 108 annualisées par les décrets Darcos de 2008. Cynisme là encore à son paroxysme lorsque l’on propose dans une circonscription une animation pédagogique un dimanche matin…
Enfin, nous tenons à vous rappeler que les heures de réunions d’information syndicale peuvent être déduite de toute heure d’animation pédagogique, rendue obligatoire ou non par l’inspecteur de circonscription. D’ailleurs, nous vous rappelons notre revendication du retour à la possibilité pour les enseignants du primaire de se rendre à des réunions d’information syndicale sur temps scolaire.

Enfin, en ce qui concerne l’ordre du jour de cette CAPD, là encore, nous ne pouvons que manifester notre mécontentement face au plan académique de formation continue qui nous est proposé. Comme nous vous l’avons dit lors du dernier conseil académique de formation, l’ensemble des stages écoles se font maintenant hors du temps scolaire au mépris de l’utilité et de l’efficacité de ces derniers. Il en est de même des autres stages de formation continue avec une baisse drastique des jours de stages proposés sur temps scolaire. Nous ne comptabilisons pas les jours de stages affectés pour les professeurs stagiaires pour le simulacre de formation initiale.
Là aussi, ce ne sont que quelques unes des conséquences de la politique budgétaire gouvernementale qui mène le service public d’éducation droit dans le mur.

Comme vous pouvez le constater Monsieur l’Inspecteur d’académie, les griefs ne manquent pas. Le but n’est pas d’effectuer une longue complainte, mais bien d’exiger dès maintenant de votre part des réponses à l’ensemble de ces dysfonctionnements et aux revendications des personnels.


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