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CHS-CT du 3 décembre 2013 Compte-rendu des représentants de la FSU

publié le 12 décembre 2013

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Le SNUipp-FSU avait obtenu du Recteur l’inscription à l’ordre du jour d’un CHS-CT un point sur l’impact de la réforme des rythmes sur les conditions de travail des enseignant-es. L’objet n’était pas ici de rappeler notre position par rapport au décret et à sa mise en œuvre mais bien d’en pointer les impacts concrets dans les écoles parisiennes.
Si le compte rendu ne reprend pas l’intégralité de notre intervention, il en indique les principaux éléments.
Lors de cette séance et après notre intervention, le SE-UNSA et le SNUDI-FO ont indiqué en partager les grandes lignes.

Hygiène
Le SNUipp-FSU a soulevé la question du nettoyage des locaux. Si des avancées ont été obtenues via un certain recrutement, la question est loin d’être totalement réglée. Il a aussi soulevé la question des toilettes pour adultes. La question n’est pas nouvelle (taille des toilettes, nombre, propreté...), mais la multiplication du nombre adultes intervenant a agi comme un révélateur sur cette question.

Sécurité
L’évacuation des élèves en cas d’incendie a été pointée et constitue pour l’académie elle-même un sujet de préoccupation important. Trop d’adultes ne connaissent pas les consignes de sécurité ; à ce titre la responsabilité des directeurs d’école peut être engagée alors même qu’ils n’ont pas la responsabilité des personnels de l’ARE.
La sortie des élèves est aussi une préoccupation importante. Si un certain nombre d’outils se mettent en place (emploi du temps collé dans les cahiers de laison par exemple) c’est encore actuellement à l’initiative des écoles. Les représentants de la FSU ont particulièrement insisté sur la question de la responsabilité de la sortie des élèves en cas de grève des animateurs : les grèves du 27 octobre et du 12 novembre ont clairement montré l’incurie de l’Education Nationale qui a laissé les directeurs d’école se débrouiller seuls face au problème posé.
Enfin, sur les risques d’intrusions, l’académie était persuadée que la question était réglée. Le SNUipp-FSU a rapelé que ce n’était pas le cas malgré les annonces de la mairie.
L’académie est très sensible sur les questions de sécurité et s’est engagée à revoir les différents points avec la ville.

Conditions de travail
« L’école devient un lieu où accessoirement on fait quelques heures d’enseignement »
Une forte remise en cause de la professionnalité
Les représentants de la FSU n’ont pas souhaité entrer dans le contenu des activités, considérant que les animateurs sont des professionnels à part entière. Force est cependant de constater que nombre d’intitulés font clairement référence à des points du programme (cycle 3 notamment) De fait, nous constatons une confusion et une négation du niveau de compétence et d’exigence des enseignants. C’est aussi le cas en maternelle où les ASEM en formation se sont entendu dire « vous n’avez qu’à copier le travail des instits ».

Cette absence de distinction entre enseignement et activité péri-scolaire se déroulant dans un même lieu (les élèves restent souvent au même endroit) entraîne aussi une confusion des élèves dans le rapport à l’adulte. Le statut de l’enseignant est mis à mal et la nécessité de « recadrage » devient particulièrement forte cette année.

Un sentiment d’empêchement de travailler
Le problème de l’occupation des locaux a été soulevé : préparation, corrections, affichages... Nombre de tâches nécessaires sont rendues difficiles par cette occupation qu, si elle n’est pas complètement nouvelle, prend des proportions importantes. Certes les collègues ont le droit de rester dans leur classe mais, dans la pratique, les choses ne sont pas aussi simples à vivre que ce soit pour les enseignants (difficulté à se concentrer) ou pour les animateurs qui ne souhaitent pas forcément « être sous le regard des enseignants ». En outre, nombre de salles des maîtres ne permettent pas un travail serein voire sont trop petites pour accueillir tout le monde.
Le scolaire est obligé de s’adapter pour partie au périscolaire : créneau horaire des APC, remise en cause de certains projets, gestion des listes très chronophage par ex...

Un sentiment d’abandon de la hiérarchie face aux difficultés
Le SNUipp-FSU a pointé le déni de la réalité quotidienne des écoles citant notamment la réponse du DASEN à la lettre ouverte de plus de 420 directeurs et directrices d’école.
Il a dénoncé le silence complet de la hiérarchie concernant la question des responsabilités particulièrement exacerbées les jours de grève des animateurs où les collègues notamment directeurs se sont retrouvés seuls à gérer la situation (cf ci-dessus).
Il a dénoncé aussi le silence complet de l’Académie face à l’attitude de la FCPE qui met en cause les enseignants y compris nominativement dans son journal. Une demande de réaction publique de l’académie a été redemandée.

Des conséquences sur la vie personnelle
Si les rythmes scolaires ne peuvent pas se résumer à la question du mercredi, le fait de travailler un jour de plus dans la semaine a des conséquences en terme de coût mais aussi en terme de fatigue liée au temps de transport supplémentaire pour les collègues habitant loin de leur école.
Par ailleurs la mise en place des temps partiels a été particulièrement chaotique cette année (annonce du jour libéré) même si cela est aussi lié à l’existence des « contractuels-admissibles » pour compléter une partie des 75%.

La conséquence de tous ces éléments est l’existence de tensions plus ou moins importantes dans les écoles. Tensions au sein des équipes mais aussi entre enseignants et animateurs, entre enseignants et parents ou même entre animateurs et parents.
Pour une grande partie des collègues, le terme de souffrance n’est pas trop fort ; B. Delanoë l’a même reconnu en audience mais il refuse de le lier uniquement à la question des rythmes.

En conclusion, il nous a paru utile de citer Claire Leconte dans l’interview qu’elle nous a accordée : « Il ne me semble pas inutile de rappeler que le bien-être des enfants, que tout le monde souhaite, est totalement dépendant de la qualité de vie professionnelle de tous les adultes ». Il est temps que l’académie en prenne conscience et agisse !


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