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Ecoles « en crise » Des solutions institutionnelles urgentes à trouver !

publié le 22 juin 2017

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Le nombre de situations d’écoles en crise suite à des problèmes d’élèves présentant de forts troubles du comportement, voire violents, est en augmentation régulière. Le SNUipp-FSU alerte régulièrement les autorités académiques lors d’instances, de CHSCT, d’audiences… Ses représentant-es accompagnent et soutiennent les équipes confrontées à ces situations lorsqu’elles le demandent. Le SNUipp-FSU a une nouvelle fois interpellé le Dasen en audience le 23 mai.

Le droit à la scolarité pour tous ne doit pas être remis en cause

La situation dans laquelle se trouve l’académie n’est pas unique. Les difficultés que nous rencontrons se retrouvent sur l’ensemble du territoire. Le SNUipp-FSU intervient régulièrement en CHSCT ministériel pour que l’Education Nationale se saisisse enfin de ces problèmes. La situation ne peut plus durer ! Des solutions pérennes doivent être trouvées dans l’intérêt des élèves en question qui sont en souffrance, des autres élèves et des personnels.
Pour notre syndicat, il n’est pas question de tomber dans le rejet, ni d’instrumentaliser cette situation pour dénoncer la loi de 2005. En effet, cette loi reconnaît le droit à la scolarisation pour tous les élèves, une valeur que le SNUipp et la FSU ne cesseront de défendre. Cependant, le droit à la scolarité ne signifie pas le droit à tout prix d’être scolarisé à temps plein dans une école non spécialisée, ce qui n’est pas forcément dans l’intérêt de l’élève concerné. La situation des élèves peut d’ailleurs évoluer au cours de leur scolarité, la meilleure solution à un temps T ne sera pas forcément la même quelques mois, voire quelques années après.

Des réponses institutionnelles très insuffisantes

Le premier des devoirs d’un supérieur hiérarchique est de protéger les agents dont il a la responsabilité. La plupart des IEN répondent aux collègues placé-es dans ces situations et les soutiennent, mais ce n’est pas le cas partout. Le SNUipp-FSU a dû intervenir pour que des enseignant-es ne soient pas laissé-es seul-es à affronter ce type de situation.
Même quand la hiérarchie suit les situations, bien souvent, par manque de réponses possibles, les collègues restent démunis face à des situations parfois très violentes. Il faut attendre que des actes graves soient commis pour que des mesures soient prises par notre institution ; cela n’est dans l’intérêt de personne : ni dans celui des collègues, ni dans celui de l’élève concerné, ni dans l’intérêt des autres élèves.
Des groupes de travail ont été mis en place à la demande du SNUipp-FSU par le passé, nous y avons porté des propositions (création d’un statut d’AESH avec des collègues pouvant intervenir dans l’attente de la notification MDPH, augmentation des moyens dans le secteur médico-social…), mais force est de constater que les solutions manquent pour certaines situations. Il est aussi évident que les effectifs dans les classes doivent être abaissés et une formation continue des enseignant-es restaurée.

Que faire dans cette situation ?

Si l’académie est bien en peine de trouver des solutions dans certaines situations, des dispositifs existent à Paris, peut-être même plus qu’ailleurs. Ils peuvent répondre à certaines situations. La première mesure à prendre est de prévenir officiellement son IEN et le SNUipp-FSU pour obtenir aide et soutien. Le soutien de la hiérarchie doit être rapide. Plusieurs dispositifs existent :
 R’Ecole 1 et R’Ecole 2 : ce sont des dispositifs parisiens. Le dispositif R’école est un dispositif d’urgence. Il répond à la demande d’une école maternelle ou élémentaire, déstabilisée par un élève présentant des troubles fréquents de la conduite et du comportement, et qui s’inscrivent dans la durée. Avec R’Ecole 1, après analyse collective de la situation (IEN, équipe de l’école, Rased…), l’intervention d’un médiateur peut être éventuellement proposée à l’équipe. Avec R’Ecole 2, l’élève est accueilli à l’Espace Relais pour une durée de 9 semaines de classe avec des retours réguliers dans sa classe d’origine et un accompagnement suivi par un médiateur.

 Différentes structures spécialisées existent. Par exemple, les ITEP sont des institutions médico-sociales qui ont pour mission d’accueillir des enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques s’exprimant par des troubles du comportement perturbant gravement leur socialisation et leur accès à la scolarité et à l’apprentissage.

 EMAS : l’équipe mobile académique de sécurité est composée de dix personnes aux profils et aux compétences complémentaires, issues des métiers de l’éducation et de la sécurité. Ces personnels peuvent notamment intervenir pour évaluer le climat scolaire au sein d’une école.

Il est indispensable de conforter les dispositifs existants y compris en terme de moyens, mais cela ne suffit pas, il faut aussi trouver de nouvelles solutions adaptées à chaque situation. De nouvelles réflexions doivent être lancées. Il y a urgence !


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