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publié le 8 octobre 2009
L’inspecteur d’académie a confirmé les craintes des élus du personnel sur la révision annuelle des règles et barèmes en vigueur à Paris, qui permettent de fixer le cadre des principales opérations administratives (promotions, stages, mouvement, mutation…). Chose inédite jusqu’alors, il ne souhaite pas recueillir l’avis de la Capd sur ce sujet, mais la tiendra seulement informée des décisions qu’il prendra. Non seulement l’administration s’affranchit régulièrement de ce cadre, mais elle souhaite le modifier sans consulter les représentants du personnel, élus par plus de 68% des enseignants parisiens ! L’arbitraire pratiqué par l’ancienne direction académique semble donc toujours à l’ordre du jour. Au contraire, le SNUipp agira pour que l’équité et la transparence priment en toutes circonstances.
Saisi par les représentants du personnel pour donner une priorité de départ en formation continue aux enseignants ayant eu leur stage annulé l’an dernier, l’inspecteur d’académie s’est déclaré favorable au principe. Il a toutefois mis en avant des contraintes techniques, dont celle de retrouver tous les enseignants lésés l’an dernier et dégager les moyens nécessaires à ce surplus de départ. Le SNUipp appelle donc les enseignants concernés à contacter les représentants du personnel à la section.
L’Inspecteur d’académie a commis lors de cette Capd sa première entorse au barème. Si l’intérêt des commissions paritaires est de débattre des situations exceptionnelles et de déroger aux règles et barèmes s’appliquant à tous lorsque cela est justifié, cette dérogation au droit ne doit être en aucun cas un principe comme tente de l’imposer l’académie.
Lors de l’examen des départs en formation continue, l’Inspecteur d’académie a souhaité que 12 départs en stage d’habilitation anglais ne soient plus accordés selon le barème mais désignés en fonction des « besoins des écoles ». Il effectue là un mélange des genres entre les besoins des écoles (qui relèvent des stages écoles ou des animations pédagogiques de circonscription) et la volonté de formation des personnels.
Ce choix des stages d’habilitation anglais ne doit rien au hasard mais à la priorité académique de l’enseignement de l’anglais dans chaque école par les enseignants de l’école. L’Inspecteur d’académie a avancé un seul argument pour tenter de justifier ce contournement du barème. Il a ainsi indiqué sa préférence pour la formation des personnels des écoles n’ayant pas d’enseignants habilités en anglais plutôt que la fermeture de certains de ces postes et leur réouverture en postes « fléchés » anglais. Il confirme ainsi sa volonté de poursuivre le fléchage entamé par son prédécesseur, un fléchage bien peu convaincant jusqu’à présent qui part d’une situation donnée pouvant radicalement évoluer avec le mouvement des personnels.
L’inspecteur d’académie a essayé de minimiser le poids de cette dérogation au barème en considérant que cela ne concernait qu’une minorité de collègues. Les représentants du personnel ont vigoureusement dénoncé cette grave entorse au barème. Le fait de réserver un petit pourcentage de départ en stages à la discrétion de l’administration est une dérive qui peut s’amplifier.
La « réforme » de la mastérisation, dont le SNUipp demande le retrait, a acté le principe de 108 heures de stage dans les écoles rémunérées 3000€ pour les étudiants en seconde année de master. Durant cette année « transitoire », ces stages pourront être effectués par les PE1 et tous les inscrits au concours 2010. L’académie vient de lancer un appel aux circonscriptions pour trouver des classes d’accueil. Elle envisage d’organiser ces stages en 2 périodes de deux semaines, après les vacances de la Toussaint et après celles de Noël. Chacune des premières semaines de chaque période serait consacrée à l’observation du déroulement de la classe par les deux étudiants accueillis. La seconde semaine de la première période pourrait prendre la forme d’une pratique accompagnée si les stagiaires le souhaitent. Par contre, lors de la seconde semaine de la deuxième période, les deux étudiants seraient en responsabilité de la classe, sans la présence du maître d’accueil.
À la place d’une véritable formation professionnelle, ces stages placent des étudiants, en situation de pleine responsabilité, l’année de leur concours, dans une découverte brutale de la classe au mépris de leur formation et sans se préoccuper des élèves.
L’inspecteur d’académie continue de parler d’un temps « raisonnable » pour « la formation et la préparation » de l’aide personnalisée. Il estime ce temps à 6 heures au maximum. Les élus du SNUipp ont rappelé le cadre réglementaire qui permet de prévoir du temps de formation s’il n’y a pas assez d’élèves concernés par les aides personnalisées. L’inspecteur d’académie n’a pas voulu reconnaître cette possibilité aux enseignants parisiens.
Des enseignants parisiens ayant fait passer les évaluations CE1 ou CM2 à leurs élèves n’ont pas perçu la prime de 400€.
Le SNUipp condamne ces évaluations sur le fond, tant pour leur inefficacité pédagogique, pour leur nocivité en cas de mise en échec des élèves, que leur objectif politique de mise en concurrence des écoles. Il condamne également le nouveau pas ministériel vers une rémunération des enseignants au mérite par le biais de la prime. Néanmoins, le ministère doit respecter ses engagements et verser cette prime aux collègues concernés.
Contactés par des enseignants ne l’ayant pas perçue, les élus du SNUipp ont interrogé l’inspecteur d’académie en Capd qui a répondu par une application stricte, et erronée, des directives ministérielles : « l’ensemble des consignes ministérielles doit avoir été respecté à la lettre ». Par exemple, un enseignant n’ayant pas fait passer trois items, les jugeant infaisables par ses élèves, ne recevra pas de prime. Pour la refuser, il se base sur les 46 courriers fantaisistes envoyés l’an passé par M. Rosselet à certains enseignants. Les stagiaires PE2, qui n’ont eu que la responsabilité de la passation des épreuves, ne toucheront également pas de prime.
Le SNUipp est déjà intervenu une première fois auprès du ministère pour que les enseignants ayant appliqué la consigne unitaire sur les évaluations perçoivent la prime. Le ministère a donné son accord, mais il semble que cette directive ne soit pas arrivée jusqu’à Paris. Le SNUipp réinterviendra donc auprès du ministère pour que l’académie de Paris entende raison. Il appelle les enseignants concernés à le contacter.