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publié le 24 septembre 2009
Après la déclaration liminaire du SNUipp (lire la déclaration plus loin), l’Inspecteur d’académie s’est déclaré favorable à la concertation et à l’échange d’argumentations. Il admet que les demandes des représentants des personnels ne sont pas illégitimes (documents préparatoires adressés à l’avance, compte-rendu de séance rédigé rapidement…).
Les nombreuses erreurs de l’application informatique nationale rendent impossible toute prise de décision aujourd’hui concernant l’annulation de stages de formation continue. De plus, l’académie souhaite faire des relances ciblées plutôt que d’annuler prématurément des stages de formation continue qui ne seraient pas encore complets.
A la demande des représentants du SNUipp, au regard des problèmes techniques rencontrés pour s’inscrire en ligne aux stages de formation continue, toutes les demandes ont été prises en compte, même celles effectuées par courrier électronique après la date de clôture du serveur.
70 enseignants se sont portés candidats sur les 25 stages d’initiative nationale proposés. L’académie permettra à 12 d’entre eux de suivre un stage organisé en province. Au total, l’académie permettra à 52 enseignants de partir en stage d’initiative nationale. Les enseignants affectés sur les postes E, G ou de psychologue scolaire, ainsi que les directeurs d’école ne seront pas remplacés.
L’académie explique le volume élevé de « surnombre » par les difficultés de prévision du recrutement qui se fait deux ans en amont. Il reste 140 « surnombres » à ce jour. Ils seront tous nommés sur des postes administratifs de Zil rattachés à une école. Le choix de ces écoles sera fait arbitrairement par les inspecteurs de circonscription « en fonction des besoins prévisibles de remplacement et de formation continue ». Ils pourront intervenir dans une autre école pour effectuer des remplacements, si nécessaire, de manière exceptionnelle.
L’académie a expliqué en séance son projet d’utilisation des « surnombres » pour la formation continue. Sur la base d’un projet en langue, arts ou culture, les enseignants seraient remplacés un à plusieurs jours par semaine par l’enseignant en surnombre affecté dans l’école pour « se rendre dans des lieux culturels, visiter des classes, rencontrer les CPC et les CP académiques… », tout ceci dans une « logique d’autoformation guidée ».
Les critères de choix des écoles qui bénéficieront de ce dispositif sont totalement laissés à la discrétion des inspecteurs de circonscription, tout comme le choix des enseignants au sein de ces écoles. Le dispositif présenté est également précaire puisque le « surnombre » peut être appelé à tout moment pour remplacer dans une école voisine ou pour occuper un poste devenu vacant en cours d’année. L’académie tente de bricoler un dispositif bancal dont bénéficiera au mieux une école sur six. Et elle reste sourde aux revendications des élus du personnel concernant les possibilités qui lui sont offertes par le ministère de créer 36 postes budgétaires en surnombre, de quoi retrouver les 22,5 postes de brigade départementale de remplacement supprimés, les postes de Capp non pourvus et les 6 postes E encore gelés.
Monsieur l’Inspecteur d’académie,
À l’occasion de la CAPD de rentrée, nous tenons à réaffirmer notre opposition aux réformes de l’école primaire engagées par Xavier Darcos. Le plan de communication estivale du nouveau ministre de l’éducation nationale ne masque aucunement les attaques contre l’école et ses personnels qui se poursuivent et s’amplifient en cette rentrée.
Avec 13 500 suppressions de postes pour la rentrée 2009, et l’annonce des 16 000 suppressions pour la rentrée prochaine, c’est 40 700 postes d’enseignants qui seront supprimés en trois ans. Entre autres mesures validées par Luc Chatel, la réforme de la formation initiale entérinée à la hussarde cet été, ou encore les EPEP qui pourraient refaire leur apparition au niveau législatif cet automne.
Cette politique de casse du service public d’éducation se situe à l’opposé des revendications des personnels, de l’école de la réussite de tous les élèves que promeut le SNUipp et de la forte mobilisation des parents d’élèves et des enseignants engagée l’an passé.
Au niveau de l’académie de Paris, nous attendons de vous, monsieur l’Inspecteur d’académie, que vous rameniez un climat serein au sein de l’académie : les enseignants en ont assez de l’autoritarisme pratiqué dans certaines circonscriptions où pressions et menaces sont monnaie courante. Comme nous vous l’avons écrit dans un courrier unitaire à votre adresse, lors de cette rentrée, des enseignants affectés sur des postes Rased surnuméraires dits « sout » ne sont pas considérés comme membre à part entière du réseau au mépris des textes officiels, d’autres enseignants subissent des pressions pour s’inscrire aux stages d’habilitation en langues…
Nous attendons de la nouvelle direction académique qu’elle fasse cesser ces pratiques inacceptables.
Enfin, nous tenons à vous exprimer, monsieur l’Inspecteur d’académie, notre attachement au paritarisme, attachement largement partagé par les personnels puisqu’à Paris, 69% des professeurs des écoles ont voté aux dernières élections professionnelles. Cette participation massive des enseignants confère une légitimité indéniable à leurs représentants en CAPD qui doivent être écoutés et entendus. Pour le SNUipp, la CAPD ne peut être une simple chambre d’enregistrement. L’ensemble des opérations administratives comme les emblématiques mouvement ou promotions doivent continuer à être régies par les barèmes, garantie de transparence et d’équité entre les personnels, valeurs sur lesquelles nous avons été élus.
La CAPD d’aujourd’hui augure mal d’un fonctionnement paritaire de qualité puisque nous découvrons les documents en séance. Le travail de contrôle des commissaires paritaires nécessite de recevoir les documents de travail au moins 8 jours avant la réunion de la commission comme le prévoient les textes réglementaires.
Pour conclure, le SNUipp continuera cette année à mobiliser les enseignants pour dénoncer les ravages de la politique éducative gouvernementale.
Nous serons également vigilants quant au respect des droits des personnels dans l’académie, respect auquel les enseignants parisiens sont très attachés comme l’a montré l’importance de la mobilisation lors de la grève départementale du 16 octobre dernier contre l’autoritarisme.