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CDEN du 19 octobre 2016 Bilan de rentrée dans les écoles, nouveau PEDT, IRL

publié le 10 novembre 2016

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Le CDEN réunit notamment l’ensemble des représentant-es du personnel, les représentant-es des parents d’élèves, les représentant-es du conseil de Paris dont l’adjointe à la Maire chargée des affaires scolaires et la direction de l’académie.
Le CDEN devait aborder les points suivants : bilan de rentrée dans les écoles parisiennes, versement de l’IRL aux insituteurs/trices, nouveau PEDT.
Par ailleurs, notre syndicat a interpellé le CDEN sur le retrait de deux livres de littérature de jeunesse des BCD parisiennes et sur la création d’une école privée hors contrat sur la forme d’une start up.

Retrait de deux ouvrages de littérature de jeunesse au sein des BCD parisiennes

La Mairie de Paris a décidé de retirer des BCD parisiennes deux ouvrages de littérature de jeunesse primés dans divers cadres. Dans le contexte actuel où différents lobbys de type religieux ou non font pression sur l’école publique, il nous a semblé important que ce sujet soit abordé en CDEN. Le SNUipp-FSU a donc interpellé Mme Cordebard, adjointe à la Maire de Paris chargée des affaires scolaires en CDEN.
Le SNUipp-FSU tient d’abord à rappeler qu’un comité de lecture composé de professionnels, agents de la ville et de l’Education Nationale, sélectionnent les ouvrages envoyés aux BCD.
Mme Cordebard a expliqué que ces deux livres avaient été réorientés vers les bibliothèques municipales et celles des collèges et a tenu à préciser qu’il n’y avait rien de choquant dans ces livres. Elle a d’ailleurs estimé qu’ils étaient « beaux et intéressants ». Elle conseille d’ailleurs aux parents de se les procurer.
Après un nouvel échange, Mme Cordebard a finalement indiqué qu’elle ne souhaitait pas dédire la décision administrative prise. A la fin des discussions, la Maire adjointe a fini par indiquer qu’à son sens, un des livres (la BD) était un livre destiné aux adultes.
Les explications données ne sont pas convaincantes puisque le contenu de ces livres a même été salué par Mme la Maire. Le SNUipp-FSU dénonce donc cette décision, sachant que des livres peuvent très bien être gardés en BCD non pas pour être en libre service, mais être utilisés avec la médiation d’un adulte professionnel.

Une école, ce n’est pas une start up !

Le SNUipp-FSU a tenu à interpeller le CDEN sur un projet de création d’une école dite innovante à Paris par d’anciens étudiant-es d’HEC, surfant ainsi sur la vague médiatique critiquant l’école publique depuis la rentrée. Dans un premier temps, cette école a été considérée par la Ville comme une start up et a été présentée comme telle à des media notamment. Le SNUipp-FSU a donc tenu à rappeler son attachement à l’école publique.
Après de longs échanges, Mme Cordebard a indiqué que la ville ne soutenait pas ce projet. Pour sa part, l’académie a indiqué ne pas avoir reçu de demande d’ouverture d’école hors contrat concernant ce projet.

Logement des enseignantes/IRL versée aux instituteurs/trices


Le SNUipp-FSU a tenu une nouvelle fois à dénoncer l’absence de prise en compte du coût de la vie à Paris par le Ministère. L’indemnité de résidence versée par l’Etat n’est absolument pas proportionnelle à ce coût. Par ailleurs, le Ministère de l’Education Nationale n’a pas de réelle politique de logement concernant ses agents parisiens.
Après avoir rappelé les propositions faites au SNUipp-FSU par l’adjoint chargé du logement, propositions qui sont de premières avancées à accentuer, le SNUipp-FSU a dénoncé le refus d’augmenter l’indemnité versée aux instituteurs/trices, indemnité qui n’est pas représentative du coût du logement.

Rythmes scolaires - Présentation du nouveau PEDT

Lors du CDEN, la Mairie et l’académie ont présenté le nouveau PEDT. En toute cohérence, le SNUipp-FSU a repris la position qu’il avait adopté lors du CTA de rentrée.
Le SNUipp-FSU a tout d’abord réaffirmé son opposition à la réforme des rythmes scolaires et porté une nouvelles fois les conclusions de la grande consultation des enseignant-es qu’il avait lancé à l’hiver dernier. Au regard de celles-ci, il est clair que le PEDT est pour une grande partie un document pavé de bonnes intentions, mais complètement hors-sol et alignant les contre-vérités. Le plus regrettable est que l’académie ait signé ce document, véritable outil de propagande au détriment des résultats de sa propre enquête qu’elle avait présentés en fin d’année dernière (résultats encore en ligne).

 PEDT et programmes nationaux : à de nombreuses reprises, le PEDT indique que ce document est le cadre de référence des « acteurs éducatifs ». Le SNUipp-FSU a donc tenu a rappelé que pour les enseignant-es, le cadre de référence était les programmes nationaux ! Autre exemple d’aberration : concernant les élèves en situation de handicap, un document harmonisé qui intégrera les différents temps de l’enfant sera proposé en lieu et place du PPS comme si le PEDT pouvait revenir sur la réglementation nationale. Or, dans les PPS, des informations confidentielles sont inscrites et ils n’ont pas vocation à être diffusées.

 Des horaires maintenus : alors même que le SNUipp-FSU avait revendiqué l’organisation d’un grand débat sur la répartition hebdomadaire des horaires au sein de la semaine, le PEDT y répond par la nécessité de maintenir ces horaires afin de permettre une « stabilisation ».

 La centralité du temps scolaire toujours pas reconnu : à aucun moment, le temps scolaire n’est reconnu comme le temps central de la journée de l’élève. Avec la réforme, le temps scolaire a été marginalisé au sein de la journée de l’enfant et du lieu école. Pour le SNUipp-FSU, la centralité du temps scolaire devait être réaffirmée par l’académie, la confusion des temps ne peut perdurer. Ce n’est qu’une fois que les compétences de chacun seront clarifiées qu’une articulation entre les différents temps sera possible. Cela passe notamment par l’application du règlement intérieur de l’école sur tous les temps, l’utilisation du matériel scolaire uniquement après discussion et accord de l’enseignant-e ou de l’équipe, le respect des locaux scolaires, contenu des ARE clairement distinct des apprentissages scolaires… Evidemment, sur ces questions, le PEDT ne rejoint pas les revendications du SNUipp-FSU et continue à enchainer les poncifs sans entendre la parole des enseignant-es.

Face à ces remarques, l’académie et la Mairie ont été peu loquaces et se sont contentées d’exprimer leur satisfaction au regard de la réalité des écoles. En effet, selon eux, tout se passe bien… Impossible donc de rentrer dans une discussion de fond sur les conditions d’apprentissage des élèves et des conditions d’enseignement des professeur-es.
Une seule annonce a été faite : la mise en place d’une évaluation par une inspectrice générale… qui n’est autre qu’une ancienne directrice des Affaires scolaires à la Ville de Paris. Quelque soit les compétences de cette inspectrice, le SNUipp-FSU a considéré que si la volonté de l’académie et de la ville était réellement de réaliser une évaluation considérée comme objective, il aurait été indispensable que cette évaluation ne soit pas menée par une ancienne directrice de la Dasco.

Bilan de rentrée dans le 1er degré

Nouvelle diminution du nombre d’élèves scolarisés
L’académie a mis en avant une baisse de 2 652 élèves en cette rentrée (sur 130 205 élèves dans les écoles parisiennes). Déjà l’an passé, l’académie avait acté une baisse de 2 200 élèves. A priori, selon les chiffres donnés par l’académie, ces élèves ne partiraient pas dans les écoles privées parisiennes, mais leurs familles quitteraient la ville de Paris. Il s’agit donc bien d’enfants de famille qui quittent la capitale.
La plupart des membres de la majorité municipale ont estimé que la rentrée s’est passée de manière sereine.
Pour le SNUipp-FSU, la baisse globale d’effectifs devrait permettre une amélioration des conditions de scolarisation et non être la justification de suppressions de postes ou de non création de poste. Le Ministère devrait profiter de cette baisse réelle pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves en baissant les effectifs dans les classes, en recréant des postes de remplaçants, de Rased, en développant vraiment la scolarisation des moins de trois ans et le dispositif plus de maîtres que de classes… Or, la politique budgétaire menée n’est pas à la hauteur des ambitions : elle ne permet pas de réparer les dégâts des politiques de suppression massive de postes des années Sarkozy, pas plus que de transformer l’école. Depuis 2012, sur les 153 postes supprimés, l’académie n’en a récupéré que 53.

Le SNUipp-FSU a tenu également à tirer un bilan de la rentrée dans les écoles au-delà des chiffres. Voici les points sur lesquels le SNUipp-FSU a notamment tenu à porter ses revendications, même si elles ont déjà été portées au sein d’autres instances.

Dysfonctionnements des services du rectorat et problème de communication
Le SNUipp-FSU a tenu une nouvelle fois à dénoncer les dysfonctionnements actuels du rectorat qui vont bien au-delà de la seule question des affectations, l’étude des départs en stage de formation continue lors des dernières CAPD en est une triste illustration. L’Inspecteur d’académie a de nouveau présenté l’installation d’un groupe de travail sur les affectations et a indiqué qu’il recevrait l’ensemble des organisations syndicales dès la rentrée suite à leur demande d’audience.

Formation initiale et continue
Le SNUipp-FSU a de nouveau acté positivement certains changements en cette rentrée (meilleures affectations des stagiaires et allègement de la maquette de formation), même si cela ne règle pas les problèmes de fond liés au dispositif actuel de formation initiale. Le SNUipp-FSU a également de nouveau rappelé ses revendications concernant les formateurs/trices du 1er degré et la mise en place d’un continuum de formation Master 1 à T2.
Par ailleurs, le syndicat a dénoncé l’état de la formation continue à Paris et revendiqué des moyens conséquents pour permettre aux collègues de participer à des stages sur temps scolaire.

Difficultés de remplacement
Le SNUipp-FSU s’est félicité du recrutement de 30 candidat-es sur liste complémentaire suite notamment à sa demande. Cependant, il semble que cela ne suffise pas puisque les difficultés de remplacement commencent dans certains secteurs. L’inspecteur d’académie a indiqué qu’il n’avait pas de telle remontée pour le moment et que c’était étonnant au regard de la centaine de collègues encore sans affectation. Le SNUipp-FSU a par ailleurs demandé un groupe de travail sur la question du remplacement et qu’une circulaire paraisse pour informer les collègues de leurs droits.
Si comme l’affirme l’académie une centaine de personnels sont disponibles en plus des remplaçant-es titulaires et que des absences ne sont pas remplacées, les dysfonctionnements perdurent. En tout état de cause, le SNUipp-FSU a d’ores et déjà avancé la possibilité de recruter le reste des candidat-es inscrit-s sur la LC en cas de besoin. Il n’est pas question que le recours aux contractuels deviennent un moyen de fonctionner au sein des écoles.

Une inclusion scolaire laissant trop souvent les élèves et les enseignants seuls
Une nouvelle fois, le SNUipp-FSU a dénoncé la situation de certaines écoles où les équipes sont laissées seules face à de lourdes difficultés rencontrées avec des élèves qui rencontrent de forts troubles de comportement. Ces élèves sont en souffrance et placent également les autres élèves et les équipes enseignant-es dans une situation inacceptable. Le manque de places en structures spécialisées relevant notamment du secteur medico-social comme dans les ITEP ne permettent pas d’accueillir comme il se doit les élèves. Par ailleurs, il est grand temps que le Ministère créée un véritable statut d’AESH dans l’intérêt de nos collègues, mais aussi afin d’accompagner ces élèves de manière satisfaisante. L’académie a précisé que 88% des élèves ayant une notification sont accompagnés, alors que seulement 75% l’étaient à la même date l’an passé. Même si de meilleures procédures ont été adoptées par le rectorat, il n’y aura pas d’amélioration réelle tant qu’un statut d’AVS avec un salaire digne ne sera pas créé. Avec la FSU, le SNUipp est déterminé à l’obtenir.

Des UPE2A en sureffectifs
Le SNUipp-FSU revendique régulièrement une augmentation du nombre de places en UPE2A avec une meilleure répartition de ces classes sur l’ensemble du territoire parisien. Si nous avons obtenu la création d’une UPE2A dans le 16ème l’an passé, l’académie reste sourde à un certain nombre de demandes.

Des dispositifs ministériels à l’état d’affichage
Le développement des postes de « Plus de maîtres que de classes » et « Très petite section » nécessite l’octroi d’une dotation supplémentaire. Pour le SNUipp-FSU, il n’est pas possible de créer ce type de postes au regard des dotations octroyées par le Ministère. L’académie a tout de même souligné l’augmentation du nombre d ‘élèves de moins de trois ans scolarisés au sein des écoles parisiennes. Le SNUipp-FSU a une nouvelle fois demandé à ce que les collègues soient formés sur la scolarisation des élèves de moins de trois ans.

Décharges REP +
Au niveau national, le SNUipp-FSU a obtenu une décharge de service pour les enseignant-es du premier degré équivalente à celle des enseignant-es du 2nd degré. A la rentrée, en audience, le SNUipp-FSU avait reconnu des évolutions positives, évolutions qui rejoignaient les propositions portées par notre syndicat l’an passé. Cela dit, nous avons rappelé que tous les enseignant-es y compris les ZIL REP+ devaient pouvoir disposer de l’ensemble des heures de décharge prévus par la réglementation. Cette question sera abordée lors d’une audience ultérieure.

Le SNUipp-FSU a conclu son intervention en insistant sur ses revendications d’augmentation des salaires des enseignan-es, y compris l’indemnité de résidence. Les premières avancées (ISAE et dégel du point d’indice) obtenues grâce aux actions collectives passées sont insuffisantes au regard de la perte de notre pouvoir d’achat.


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