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Il est grand temps d’agir contre les violences faites aux femmes !

publié le 20 novembre 2020

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article publié dans le journal L’École du SNUipp-FSU Paris le 5 octobre 2020.

Voir notre article concernant la mobilisation du samedi 21 novembre dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.



La société dans laquelle nous vivons laisse encore trop souvent penser que les violences sexuelles et sexistes seraient banales, légitimées par les rapports de domination. L’Ecole et le syndicalisme doivent prendre leur place dans les luttes féministes pour progresser vers l’égalité et faire cesser ce continuum mortifère qui va du sexisme ordinaire jusqu’aux féminicides.

Des violences insupportables !

Chaque année, 219 000 femmes sont victimes de violences sexistes ou sexuelles, 94 000 déclarent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol (données ministérielles, 2019). Au travail, dans le secteur privé ou dans la Fonction publique, les femmes ne sont pas épargnées : 80 % d’entre elles déclarent y avoir déjà subi des propos sexistes (enquête du CSEP, 2015), 32 % avoir subi du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle (IFOP, 2018). Et l’on estime que seulement 10% des victimes déposent plainte !

En outre, au 1er septembre 2020, 64 femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le début de l’année : en France, une femme meure tous les deux jours de ces violences conjugales. C’est horrifiant !

La fierté des femmes face au gouvernement de la honte !

Dans le même temps, la parole des femmes se libère, les réseaux sociaux s’emplissent de hashtag féministes (#metoo, #balancetonporc, #stopfeminicides), les murs affichent la colère des femmes et leur sororité, les militant-es et manifestant-es se rassemblent par milliers dans les rues pour dénoncer l’impact social des réformes sur les femmes ou les multiples oppressions qu’elles subissent au quotidien. La prise de conscience collective d’une société encore beaucoup trop sexiste s’accentue de jours en jours. On ne peut plus aujourd’hui ignorer la nécessité d’actions politiques fortes pour que cessent ces inégalités et ces violences intolérables.

Pourtant, en nommant messieurs Darmanin et Dupond-Moretti au gouvernement, E. Macron envoie un tout autre message... Entre le premier, accusé d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles, et le deuxième, connu pour ses propos sexistes, le ton de l’indifférence est donné.

Des solutions existent, mais il faut des moyens et une volonté politique !

Les associations et collectifs portent la lutte contre les inégalités, les violences et les oppressions subies par les femmes. Ces structures ont besoin d’un soutien financier et politique de la part de l’État pour pérenniser et amplifier leurs actions.

La police et la justice doivent se saisir du problème en prenant au sérieux les plaintes des victimes et en poursuivant et condamnant les auteurs de violences. Un levier important réside aussi dans la formation de tous-tes les professionnel-les susceptibles de recevoir ces femmes victimes de violence, pour les écouter, les accueillir et les soutenir, que ce soit dans les hôpitaux, les commissariats, les palais de justice, etc. Les femmes doivent être entendues et accompagnées ! 

L’École doit aussi prendre sa part dans la construction d’une société plus juste, plus égalitaire et plus apaisée. Elle a de toute évidence un rôle clé à jouer dans la lutte contre les comportements sexistes et les violences sexuelles. 

Éducation à la sexualité : outil d’émancipation

Dans ce combat, l’éducation à la sexualité est un outil efficace. En effet, outre les questions de santé publique, elle éclaire sur la construction des relations entre les filles et les garçons, la culture de l’égalité, les violences sexuelles ou les préjugés sexistes et homophobes. L’éducation à la sexualité doit faire écho à l’éducation aux médias et à l’information. Elle vise aussi à développer l’esprit critique des élèves et ce par l’analyse des modèles et des rôles sociaux véhiculés par les médias, le cinéma, la télévision ou encore la publicité.

Éduquer à la sexualité et à l’esprit critique, c’est transmettre à nos futur-es citoyenn-es des valeurs d’égalité, de tolérance, de respect de soi et d’autrui. C’est les sensibiliser à la notion de consentement et leur permettre de faire la différence entre ce qui relève de la séduction et ce qui relève de l’agression. 

Féminisme et syndicalisme : une convergence évidente

Progresser vers l’égalité nécessite de lutter contre le patriarcat, afin que chacun-e puisse s’émanciper des normes et des déterminismes liés au système de genre. En accord avec ses mandats, le SNUipp avec la FSU, s’engage contre un système de domination, soutient les combats féministes et agit syndicalement contre le harcèlement sexuel et les violences sexistes au travail et pour la concrétisation de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Si les journées internationales de mobilisations des 25 novembre et 8 mars sont des moments incontournables, qu’il faut aussi amplifier par des actions fortes (pouvant passer par la grève), c’est au quotidien que le SNUipp, au sein de la FSU, doit continuer à agir en faveur des droits des femmes, pour une société plus égalitaire.


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