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Évaluation des écoles : un nouvel outil managérial S’opposer au dispositif

publié le 3 mars 2022

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À la rentrée 2021, le Ministre a lancé une expérimentation portant sur l’« évaluation des écoles », qui a vocation à être généralisée. Au niveau national, la généralisation est prévue pour la rentrée 2022, sur la base annuelle de 20% des écoles, soit à terme une évaluation tous les 5 ans pour chaque école.

À Paris, après une phase d’expérimentation en début d’année scolaire (4 écoles concernées entre septembre et décembre 2021), la phase de généralisation est censée commencer dès la reprise de mars alors même que les équipes sont encore épuisées par la gestion de la crise sanitaire, notamment les directeur-trices qui croulent encore sous les tâches administratives.

Une nouvelle fois interpellée par le SNUipp-FSU en CTA le 15 février, l’Académie a indiqué que les évaluations d’école se feront uniquement dans des écoles volontaires.
Mais des IEN essaient de mettre la pression sur des équipes exsangues.

Quel est ce dispositif ?

Issue de la loi dite « pour une École de la confiance », massivement rejetée par la communauté éducative en 2019, cette évaluation se déroule en deux phases :
 une phase d’autoévaluation, qui a pour but « d’analyser l’école dans sa globalité » en intégrant les temps scolaires (acquis des élèves, vie dans l’école) et périscolaires, en faisant participer les enseignant-es de l’école, les parents, les élèves et la collectivité locale,
 une phase d’évaluation externe, conduite par des personnels désignés par le DASEN et n’intervenant pas dans l’école (IEN, directeur-trice, chef-fe d’établissement, CPC, enseignant-e…), qui produisent un rapport d’évaluation.

Le SNUipp-FSU Paris alerte tout d’abord sur les indicateurs proposés :
 les évaluations nationales de CP et CE1, largement contestées par les enseignant-es comme par la communauté scientifique, donnent un image biaisée de la réussite des élèves, en ne prenant en compte qu’une part réduite des compétences,
 des questionnaires « de satisfaction » aux parents et aux élèves qui amènent principalement à évaluer les attitudes et pratiques des enseignant-es et qui risquent d’instaurer une relation "clientéliste" inacceptable et en opposition avec les missions et valeurs du Service public.

Par ailleurs, quel que soit le diagnostic posé, au regard du budget insuffisant alloué à l’Éducation nationale, les équipes perçoivent bien qu’il ne sera pas possible d’agir sur des éléments pourtant majeurs, à la fois pour la réussite des élèves, comme pour les conditions de travail des personnels : effectifs par classe, formation continue des enseignant-es et AESH, aides spécialisées…

Enfin, s’il est nécessaire de prendre du recul sur les pratiques professionnelles, individuelles et collectives, sur le fonctionnement de l’école, le SNUipp-FSU Paris dénonce l’absence de temps dédié à cette évaluation et la charge supplémentaire de travail induite, particulièrement pour les directeur-trices d’école.

Le SNUipp-FSU s’oppose à un nouvel outil de management

Le SNUipp-FSU Paris s’oppose à cette démarche qui relève plus d’une forme de management que d’un levier pour améliorer la réussite des élèves. Le risque est grand d’accentuer la mise sous tutelle des équipes enseignantes, les plaçant dans une logique de « comptes à rendre ».

Ce dispositif n’est pas une solution pour faire réussir tous-tes les élèves.
Le SNUipp-FSU Paris sera aux côtés de toutes les équipes qui demanderont le report ou refuserons de s’inscrire dans ce dispositif.

Proposition de lettre de l’intersyndicale

L’intersyndicale parisienne propose aux écoles qui souhaiteraient refuser ces évaluations d’école un modèle de lettre.
N’hésitez pas à contacter le SNUipp-FSU pour un accompagnement dans cette démarche.

Cliquez sur l’image pour télécharger le modèle de lettre modifiable.


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