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Élèves avec difficultés ou troubles du comportement Groupe de travail du 5 décembre 2017

publié le 15 décembre 2017

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Le SNUipp-FSU accompagne au quotidien les équipes des écoles en crise en raison de la présence d’un ou de plusieurs élèves ren- contrant de graves difficultés de comportement. Cela dit, le travail syndical ne s’arrête pas là, une réflexion et des actions urgentes doivent être mises en place pour que ces situations paroxystiques de souffrance disparaissent. Le SNUipp-FSU a donc demandé et obtenu la mise en place d’un groupe de travail. Le premier GT inter-catégoriel a eu lieu le 5 décembre. Un autre va être mis en place sur la prévention des risques psycho-sociaux, il s’attèlera à ce problème sous un autre angle : celui des personnels.

Répondre de manière urgente aux souffrances

Des solutions pérennes doivent être trou- vées dans l’intérêt des élèves en question qui sont en souffrance, des autres élèves et des personnels. Il n’est pas question de tomber dans le rejet, ni d’instrumentaliser cette situation pour dénoncer la loi de 2005. En effet, elle reconnait le droit à la scolarisation pour tous les élèves, une valeur que le SNUipp et la FSU ne cesse- ront de défendre. Cependant, le droit à la scolarité ne signifie pas le droit à tout prix d’être scolarisé à temps plein dans une école non spécialisée, ce qui n’est pas forcément dans l’intérêt de l’élève concerné. Il est également de l’obligation de l’Académie de répondre à la souffrance des personnels dans ces situations.

Les réponses institutionnelles sont très insuffisantes même quand la hiérarchie suit les situations en aidant les collègues, ce qui n’est d’ailleurs pas toujours le cas. Le manque d’AVS est également inaccep- table.

Un constat alarmant

Les seules données existantes sont le nombre d’élèves concernés par les dispositifs R’école 1 et 2 et le nombre d’élèves concernés par la commission académique qui étudie les différents dossier. 35 élèves ont bénéficié de R’école en 2005/2006 et 122 l’an dernier, en maternelle ou en élémentaire. L’autre constat inquiétant est que dans les équipes académiques de suivi et de concertation (53 élèves cette année), les élèves issus des écoles REP et REP + sont surreprésentés.

Un accompagnement académique à revoir

L’Académie décline son « Protocole d’ac- compagnement » des équipes selon trois paliers : l’école (avec équipe éducative et mise en place d’outils ou aménagements locaux), la circonscription et les commissions académiques. Pour le SNUipp-FSU, ces trois niveaux mériteraient d’être affinés afin de bien définir les rôles de chacun-e dans la co-construction de solutions.

Dans un premier temps, le SNUipp-FSU a insisté pour que les dispositifs existants (Protocole, R’école, EMAS...) soient rappelés aux IEN et que les équipes bénéficient d’un annuaire simplifié. Nous avons aussi porté l’importance d’un dis- cours cohérent pour toute l’Académie : il est indispensable de proposer une réponse uniforme et protectrice des personnels. Quels sont les droits d’un-e enseignant-e face à la crise d’un élève ? Que faire face à un enfant qui s’échappe du groupe ?
Il est aussi nécessaire que tout-e collègue ou équipe qui en ferait la demande puisse être accompagné-e dans l’analyse de pratiques et dans la construction de nouvelles. Quelle est la possibilité pour les enseignant-es spécialisé-es volontaires d’accompagner les équipes et de leur offrir un sas de décompression, un temps d’échange et de réflexion collective qui sont indispensables ? Nous avons tenu à rappeler que les collègues qui se trouvent dans ces situations se sentent souvent seul-es. Il est impensable que l’Académie leur reproche des lacunes pédagogiques, ce qui arrive dans certaines circonscriptions.

Collectivement, il a été entendu que l’Académie doit se doter de 2 protocoles distincts comme cela existe ailleurs : l’un sur la prévention (accompagnement, formation) et l’autre sur la gestion des crises (qui contacter et comment faire face la crise). Le SNUipp-FSU a également porté la nécessaire formation des enseignant-es, qu’elle soit initiale ou continue sur cette question. Un travail sur le plan de formation est indispensable.

Le point sur le dispositif R’Ecole

R’école 1 et 2 prennent place soit dans l’école de l’élève soit dans un espace relais : soit une intervention de profes- seur-es spécialisé-es soit la mise en place d’un-e médiateur-trice. (plus de détails sur notre site). Le SNUipp-FSU a dénoncé le fait que sur les trois postes de R’Ecole 2, un poste est vacant depuis la rentrée : un-e contractuel-le sera recruté-e prochainement.

Quel partenariat dans de telles situations ?

Le SNUipp-FSU a tenu à rappeler que les premiers partenaires sont les parents de l’élève concerné-e ; la famille reste le pivot dans ces situations qui sont souvent difficiles. Il est indispensable qu’elles soient accompagnées mais parfois, l’école ne peut le faire seule.

Les autres partenaires (Ville, ARS, MDPH...) bien qu’incontournables étaient malheureusement absents de ce groupe de travail. Une nouvelle réunion sera organisée avec eux. Le SNUipp- FSU a aussi souligné le manque de places pour le suivi des élèves, notamment dans les CAPP et les CMP. Par ailleurs, un débat s’est engagé autour des ITEP où des places sont disponibles.

Pour le SNUipp-FSU, ce premier groupe de travail qui a donné lieu à des échanges riches et constructifs est une première étape, des avancées concrètes doivent être actées rapidement. Par ailleurs, des discussions devront avoir lieu sur l’augmentation des moyens humains accordés à ce type de situation.


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