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Non à une réouverture prématurée des écoles ! Pas de réouverture sans garanties sanitaires pour les élèves, les enseignant-es et leurs familles !

publié le 21 avril 2020

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Depuis maintenant deux semaines, les annonces sur la réouverture des écoles se multiplient sans grande cohérence. Tout le monde se sent d’ailleurs autorisé à apporter sa réflexion sur les conditions optimales d’une réouverture des écoles sans que les premier-es concerné-es n’aient voix au chapitre !
Pour le SNUipp-FSU, c’est bien la santé des personnels et des élèves qui doit primer sur toute autre considération. Pour notre syndicat, au-delà de nos exigences sur les conditions sanitaires et organisationnelles concrètes qui doivent être mises en place comme l’a indiqué le SNUipp-FSU au niveau national, le 11 mai est une date prématurée et les dernières annonces ministérielles sont incompréhensibles.

Lire la lettre intersyndicale adressée au Ministre
Lire également les exigences du SNUipp-FSU quant aux conditions de la réouverture des écoles : https://www.snuipp.fr/actualites/posts/pas-de-reouverture-sans-garanties-sanitaires


Lire les Propositions et remarques de la FSU sur un déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020.
Lire aussi la lettre du secrétaire général de la FSU au Premier ministre.


Non à une ouverture prématurée des écoles

La fermeture des écoles a été annoncée avant même le confinement, parce que celles-ci ont été identifiées comme des lieux de contamination extrême. Et maintenant, leur réouverture serait la première chose à faire, écoles primaires en tête ? Cette décision est inconséquente, et montre bien que l’essentiel n’est pas la pédagogie mais la reprise du travail pour les parents, pour des raisons économiques.
Le SNUipp-FSU Paris juge en effet qu’il n’est pas possible et qu’il est incompréhensible de passer d’un confinement total à la réouverture des écoles.

Pour justifier ce retour en classe -et surtout pour faire passer la pilule- le gouvernement a trouvé un prétexte : le devenir scolaire des enfants les plus éloigné-es de l’école.
Cette attention aux familles les plus en difficulté, nous la portons syndicalement depuis toujours. C’est par exemple la raison pour laquelle nous continuons de revendiquer une création massive de postes pour la rentrée.Qu’il faille attendre une crise de cette ampleur pour que le gouvernement prétende également qu’il s’agit d’une priorité serait risible si la situation n’était pas si préoccupante.
Nous sommes effectivement inquiet-es pour certain-es de nos élèves, en particulier les plus mal logé-es, celles et ceux qui n’ont pas d’accès aux outils informatiques, qui vivent dans la pauvreté.

La direction de l’Académie estime que le nombre d’élèves avec lesquels l’école a perdu complètement le lien depuis le début du confinement est de 13% en maternelle REP et 7% pour les maternelles hors éducation prioritaire. Le taux atteint jusqu’à 14% de moyenne en élémentaire REP+ !

Ceci dit, cette inquiétude n’est pas une raison pour accepter de faire prendre des risques inconsidérés à ces élèves, ainsi qu’à leur famille, alors que l’impréparation du gouvernement est totale.

De nouvelles annonces ministérielles inquiétantes

Le 21 avril, sans aucune concertation réelle, Jean-Michel Blanquer a développé, en conseil des ministres, les modalités de reprise dans les écoles prévues par le gouvernement après le 11 mai : rentrée progressive par niveau de classe sur 3 semaines, demi-classes (pas plus de 15) en présentiel, les autres à distance ou en activités sportives...

Certes, il a précisé que "Si les conditions sanitaires ne sont pas réunies, l’école ne rouvrira pas". Mais sa prise de parole a été presque exclusivement centrée sur l’organisation des groupes d’élèves et les niveaux de classe concernés, sans aucunement tenir compte des lourdes contraintes auxquelles ce projet va être confronté de toute évidence.

Cette déclaration suit les habitudes de notre ministère, lancer des injonctions sans aucune réflexion concertée préalable - directement relayées dans la presse - en oubliant sciemment des éléments clés, et en laissant chacun-e tenter de s’organiser ensuite.

Des conditions complexes oubliées par le Ministre...

Ainsi, il n’a pas du tout été question de la faisabilité en terme de personnel enseignant et autres agent-es, en particulier les ASEM et ATE en ce qui concerne l’école primaire : si une partie des enseignant-es est empêchée de venir (vulnérabilité, enfants à garder...), comment accueillir leurs élèves ? Quid des personnels, extrêmement nombreux-ses, devant prendre les transports en commun ? La région IDF a indiqué qu’elle ne peut transporter que 20% du nombre de voyageur-euses habituel-les si elle veut garantir une distance de 1 mètre entre chaque passager-e.
Il n’est pas du tout question de la distanciation sociale non plus : comment ne serait-ce qu’envisager de tenir à distance des groupes de 15 élèves à l’école primaire ? Pour rappel, le SNUipp-FSU, dans un texte publié suite aux annonces du 11 mai, demande un maximum de 10 élèves par classe en primaire, et 5 enfants de 5 ans, 4 de 4 ans et 3 de 3 ans. Il demande également une attention particulière aux élèves en situation de handicap. Le ministre ne les mentionne même pas, les beaux discours sur l’école inclusive semblent bien loin.

Paris durement touchée mais prête pour le 11 mai !?

Notre académie est l’une des plus peuplées, et des plus durement touchées par l’épidémie. Lors des réunions avec le recteur lundi 20 avril, le SNUipp-FSU Paris n’a eu de cesse de rappeler que le premier impératif est l’exigence de conditions sanitaires satisfaisantes pour tous-tes les adultes présent-es dans les écoles ainsi que pour les élèves.

Le Recteur semble dans ces propos l’avoir entendu, et assure que le déconfinement sera progressif et qu’il n’y aura pas de rentrée sans réelles garanties sanitaires.

Un CHSCT a lieu mercredi 22 avril. Nous verrons alors ce qu’il en est de ces engagements après les annonces d’aujourd’hui, et réaffirmerons nos exigences préalables à une réouverture des écoles, notamment que les personnels intervenant dans les écoles soient systématiquement testés.

Ce sera aussi l’occasion de porter nos exigences en ce qui concerne le jour de carence pour les agent-es contaminé-es par le virus, la reconnaissance de maladie professionnelle ou d’accident de service pour les personnels touché-es suite à l’exercice de leur métier.


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