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publié le 29 juin 2025
Depuis quelques années les canicules se multiplient partout dans le monde, conformément aux prévisions du GIEC dont les rapports tentent d’alerter de longue date les dirigeant-es de tous les pays. L’inaction face au réchauffement climatique depuis plus de 50 ans nous a conduits à cette situation. À chaque épisode de fortes chaleurs, un grand nombre de personnels des services publics se retrouvent ainsi confronté-es à des conditions de travail dangereuses en raison de l’inadaptation des bâtiments ou d’un travail en extérieur. Pour elles et eux, les employeurs publics doivent prendre toutes leurs responsabilités et protéger leur santé au travail comme ils en ont l’obligation légale et réglementaire. Ils doivent évaluer quotidiennement les risques liés aux fortes températures et prendre les mesures adéquates.
À notre demande, la FSU-SNUipp Paris a été reçue en audience par la DASEN vendredi 27 juin. Nous avons, entre autres sujets, interrogé l’Académie sur le protocole envisagé pour les fortes chaleurs annoncées pour le début de semaine. Sans surprise, aucun protocole n’a été anticipé, laissant les personnels des écoles encore une fois seul-es face à cette situation qui va devenir de plus en plus récurrente et préoccupante.
La FSU-SNUipp a revendiqué la possibilité de demander aux parents de garder leurs enfants (si les conditions étaient plus favorables qu’à l’école), voire de fermer les écoles si nécessaire tout en anticipant la prise en charge des élèves. La FSU-SNUipp a également demandé la position de l’Académie sur les sorties scolaires organisées cette dernière semaine. Aucune de ces propositions ou de ces questions n’a semblé être anticipées par l’Académie alors même que d’autres communes ont déjà annoncé la fermeture partielle de leurs écoles...
Ce dimanche, la FSU-SNUipp s’est de nouveau adressé au directeur d’Académie et à la Dasen. Cet après-midi, une réunion en visio va avoir lieu entre l’académie, la Ville et la préfecture.
Lire le courrier à la direction de l’académie en cliquant ici.
EDIT du dimanche 29 à 22h45 :
L’Académie a envoyé à tous-tes les directeur-ices les consignes pour les trois jours à venir.
Vous pouvez les lire en cliquant ici.
Au niveau national, tout comme en 2019, la FSU-SNUipp s’est adressée au Ministère qui a enfin communiqué ce dimanche. Mais les enseignements du Covid n’ont pas été tirés, les premières personnes informées ont été les journalistes, et non les personnels des écoles...
Les décisions quant aux protocoles à adopter sont renvoyées aux directions académiques, mais quelques préconisation ont été faites : "garder les enfants dans une ambiance fraîche, boire de l’eau, limiter les entrées de chaleur dans les salles...". En avons-nous réellement les moyens : pas de thermomètres à disposition, manque de rideaux occultants, peu d’espaces ombragés dans les cours, ventilateurs inefficaces et en nombre insuffisant, absence de brumisateurs, système d’isolation inexistant... Ce ne sont pas les ventilateurs livrés en 2019 par la Ville qui permettront de faire face à la situation.
Le Ministère devrait réfléchir à des modifications d’horaires adaptés aux chaleurs extrêmes, qui soient les mêmes pour toutes les personnes salariées et les élèves, en privilégiant la classe le matin, ce qui permettrait aux familles de récupérer leurs enfants et de limiter l’utilisation de climatisation dans les bureaux, néfaste pour l’environnement. En effet, pour rappel, l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement mais aussi l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) estiment que "au delà de 30°C pour une activité sédentaire et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque" pour la santé. La FSU-SNUipp conseille donc d’effectuer des relevés de température dans chacune des salles de l’école, de les afficher à l’entrée de l’école, de les transmettre à la Mairie et à l’IEN et, au-delà de 30°C, et vous encourage à remplir massivement une fiche du registre de santé et sécurité au travail (RSST) qui se trouve dans toutes les loges des écoles. Toute la procédure se trouve dans cet article
La FSU-SNUipp vous propose des modèles modifiables :
Courrier aux parents.
Les protocoles de prévention sur les effets des chaleurs intenses restent largement insuffisants. L’instruction de 2023 sur la gestion des vagues de chaleur n’envisageait la mise en œuvre de mesures de restriction d’activités qu’en cas de vigilance canicule extrême correspondant au niveau "rouge" de Météo France. Or, depuis 2019, la vigilance "rouge" canicule n’a été déclenchée que deux fois sur le territoire hexagonal, et seulement deux jours sur le temps scolaire (juin 2019 et juin 2022). Le décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 crée de nouvelles obligations en matière de risque chaleur. Applicable au 1er juillet 2025, l’objectif est de protéger les travailleurs et travailleuses contre les risques liés à la chaleur (migraines, déshydratation, accident du travail...). Il redéfinit entre autres les épisodes de chaleur intense par les seuils de niveau de vigilance "jaune" (exposition de courte durée - 1 ou 2 jours - à une chaleur intense), "orange" (période de canicule) ou "rouge" (période de canicule extrême). Il crée, pour l’employeur, l’obligation d’évaluer le risque chaleur. Dès que ces seuils sont déclenchés, l’employeur est obligé d’évaluer les risques et l’exposition, donc de diagnostiquer les établissements. Le décret indique également que lorsque l’évaluation identifie un risque d’atteinte à la santé ou à la sécurité des travailleur-euses, l’employeur définit les mesures ou les actions de prévention. Même s’il reste globalement insuffisant, ce décret donnera néanmoins des points d’appui non négligeables dans la mise en œuvre de mesures de prévention dans les établissement scolaires. L’ensemble des mesures de prévention doivent être mises en œuvre et intégrées dans le DUERP. Et comme sur d’autres risques, une vigilance renforcée doit être portée pour les personnels les plus vulnérables.
Pour la FSU-SNUipp, un cahier des charges pour les aménagements et le bâti scolaire devrait être mis en place afin de l’adapter aux épisodes climatiques de grand froid ou de fortes chaleurs. Le dossier bâti scolaire n’a pas avancé suffisamment rapidement, à l’image de la politique du gouvernement face au changement climatique, qui en reste à des mesures cosmétiques et non contraignantes. Alors que des canicules plus précoces, plus longues, plus intenses, plus fréquentes provoquées par l’activité humaine sont annoncées, les plans canicules qui se succèdent sont bien peu ambitieux et laissent croire qu’il est possible d’adapter notre société au changement climatique sans jamais impulser les transformations économiques et sociales structurelles indispensables. ll n’est bien souvent pas possible de mettre en œuvre localement les recommandations officielles telles que l’aération nocturne des locaux, l’accès à des lieux frais, la fermeture des volets en journée ou encore le relevé des températures dans toutes les salles… D’autres mesures peuvent être exigées en conseil d’école ou via des actions collectives : isolation des bâtiments, végétalisation des espaces extérieurs, mise à dispositions de ventilateurs, de fontaines à eau...
L’Alliance Écologique et Sociale, qui regroupe des organisations syndicales et des associations environnementales autour des questions de justice sociale et climatique, lance une grande campagne sur la rénovation du bâti scolaire. La FSU, SUD éducation et la CGT éduc’action participent à la campagne nationale sur le bâti scolaire de l’AES, aux côtés de Greenpeace France, Les Amis de la Terre et Oxfam France. À cette occasion, la FSU invite les personnels à remplir en équipe ou individuellement, une courte enquête sur l’état de votre école ou de votre établissement.
Remplir l’enquête sur le bâti scolaire en cliquant ici.
Comme à leur habitude, les élu-es de la FSU-SNUipp Paris seront à vos côtés pour vous accompagner et vous aider en cas de difficultés.
Les équipes enseignantes savent ce qui est bon pour leur santé et celle de leurs élèves, elles doivent donc pouvoir en informer leur IEN et les familles et être soutenues par la hiérarchie.
Pour la FSU SNUipp, la santé des personnels comme celle des élèves doit primer : ne pas hésiter à contacter le syndicat si besoin !
– Seuils : existe-t-il un seuil thermique au-dessus ou en-dessous duquel fermer la classe pour préserver la santé des élèves et des personnels ?
Non, comme l’explique l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement mais l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) estime que « au delà de 30°C pour une activité sédentaire et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque » pour la santé.
ll n’est bien souvent pas possible de mettre en œuvre localement les recommandations officielles telles que l’aération nocturne des locaux, l’accès à des lieux frais, la fermeture des volets en journée ou encore le relevé des températures dans toutes les salles… D’autres mesures peuvent être exigées en conseil d’école ou via des actions collectives : isolation des bâtiments, végétalisation des espaces extérieurs, mise à dispositions de ventilateurs, de fontaines à eau...
Voir les recommandations du Ministère.
– Que faire si les mesures préventives ne peuvent facilement être mises en place (absence de ventilation efficace, absence d’eau potable à disposition) ?
L’augmentation de la température peut devenir problématique et nécessite d’alerter au moyen d’une fiche SST (modèle et modalité d’envoi en cliquant ici).
Le registre santé et sécurité au travail permet de garder une trace, des observations, des situations réelles, des manques mais aussi des possibilités d’amélioration des conditions de travail en situation de températures excessives puisqu’il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre localement les recommandations officielles telles que la fermeture des volets ou l’accès à des lieux frais.
– Informer les parents, la Mairie, l’Académie ?
Il est conseillé d’informer les familles et les parents élus des conditions de scolarisation actuelles afin qu’elles puissent intervenir auprès des autorités (IEN, mairie).
Les directeur-ices peuvent également alerter la Mairie pour demander des ventilateurs, des rideaux occultants... Ainsi que l’IEN pour faire remonter les relevés de température au sein de l’école.
Cliquez ici pour voir des modèles de lettres aux parents.
Courrier aux parents
– Droit de retrait
Le droit de retrait concerne la situation dans laquelle le personnel a de bonnes raisons de penser que sa situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa sécurité ou sa santé. C’est une démarche individuelle. La personne alerte alors sa hiérarchie, soit en complétant le registre de danger grave et imminent (DGI), soit en le faisant compléter par un membre de la F3SCT (ex-CHSCT) qui alerte le DASEN. La hiérarchie doit répondre au plus vite mais en l’absence de réponse, la personne peut faire valoir son droit de retrait en le notifiant à l’IEN, en le datant et en informant les familles de son absence et du besoin de mettre les élèves à l’abri du danger. Dans le cas où toute l’équipe fait valoir ce droit de retrait, les enfants se présentant à l’école sont sous la responsabilité de la collectivité.
Dans cette situation, le droit de retrait pourrait ne pas être pris en compte. La FSU-SNUipp recommande d’alerter son IEN au plus vite pour obtenir des réponses.
– Quel accueil pour les élèves ?
La FSU-SNUipp Paris recommande aux équipes d’informer les familles des conditions d’accueil dans l’école et, selon les situations, de suggérer aux parents de garder leurs enfants (si les conditions étaient plus favorables qu’à l’école), voire de demander à l’IEN et à la Mairie de fermer les écoles si nécessaire tout en anticipant la prise en charge des élèves. Ne restez pas seul-es, contactez la FSU-SNUipp pour être accompagné-es et soutenu-es.
L’Académie a validé cette proposition dans les directives envoyées dimanche 29 juin au soir aux directeur-ices.
– Personnels vulnérables
Un nouvel échange entre la FSU-SNUipp et la Dasen a eu lieu ce lundi matin, les personnels vulnérables sont invités à se faire connaitre à la circonscription qui les placera en ASA (autorisation spéciale d’absence) à leur demande.