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publié le 3 décembre 2020
La FSU a quitté ce jour le GT sur la formation initiale des enseignant-es, elle dénonce les problèmes de fond et de méthode. Les documents ne répondent pas aux attentes et présentent, par plusieurs aspects, une dégradation importante des conditions de formation et d’entrée dans le métier.
Alors qu’il est question de former l’enseignant-e du XXIe siècle, la note de service "alternance MEEF" entérine l’utilisation des étudiant-es comme moyens d’enseignement en responsabilité. Sans formation et avant concours, ils-elles seront placé-es en situation de grande précarité et devront assurer, seul-es, la responsabilité de classe.
Cette vision de la formation n’est pas à la hauteur de l’enjeu. La rémunération de 660€ net pour ces étudiant-es contractuel-les, la prime de 600€ pour les tuteur-trices qui auront en charge de les accompagner sont indignes et témoignent d’un mépris de l’employeur pour ses personnels.
La version actuelle des projets sur la formation initiale des stagiaires marque une dégradation supplémentaire de l’entrée dans le métier. En effet, ils prévoient, pour l’année de stage, d’affecter à temps plein des lauréat-es des concours sans formation suffisante, y compris celles et ceux qui n’auront aucune expérience de classe, contrairement à ce qui avait d’abord été affirmé dans les versions précédentes du texte. Pour elles et eux, le Ministère n’envisage qu’un crédit de 10 à 20 jours de formation, défini localement par une commission académique.
Pour les autres lauréat-es, titulaires d’un master autre que le MEEF, dispensé-es de master ou en reconversion, le Ministère prévoit une alternance à mi-temps de classe avec une formation essentiellement "transversale".
La FSU dénonce des projets qui n’amélioreront ni la qualité de la formation, ni l’attractivité des métiers.
Un réel dialogue doit s’instaurer : les organisations syndicales doivent être entendues dans leurs propositions, formulées à partir de leur réelle connaissance du terrain, de la formation et des métiers de l’éducation.
Plus que jamais, la formation initiale des enseignant-es est un enjeu fondamental pour l’École de demain. Le Ministère ne peut la sacrifier !