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Déclaration liminaire au CTA du 12 octobre 2021

publié le 15 octobre 2021

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Sans reprendre l’ensemble des éléments dont nous discuterons aujourd’hui, nous tenons à insister sur certains points. L’École a besoin d’un investissement massif et c’est pour cette raison que des centaines de personnels parisien-nes étaient en grève jeudi 23 septembre. L’investissement par élève français-e est de 30% inférieur aux pays qui réussissent le mieux et qui parviennent le mieux à gommer les impacts de l’origine sociale sur les résultats scolaires.

Politique éducative dans le premier degré : contre la caporalisation !

Comme nous le savons toutes et tous ici autour de la table, une formation continue efficace est une formation qui vient des besoins des collègues.
Mathématiques et français à outrance finissent par écoeurer même les enseignant-es les plus motivé-es !

Par ailleurs, le SNUipp-FSU voudrait des précisions sur l’organisation des constellations : y a-t-il des moments d’observation en classe, et dans ce cas-là ces moments seront-ils bien sur la base du volontariat ?

Le SNUipp-FSU Paris rappelle également son opposition aux évaluations nationales, elles sont passées par les enseignant-es mais nous savons tous-tes que c’est sous la contrainte et la peur. Ce n’est en aucun cas un engagement plein et entier. Pourquoi continuer à faire sans les premier-es concerné-es ?

C’est exactement le même problème avec la loi Rilhac et le potentiel recrutement des adjoint-es par les directeur-trices. Le calendrier choisi par le Ministère est au mieux politique au pire indécent : il y a deux ans, notre collègue Christine Renon, directrice à Pantin, s’est suicidée en laissant une lettre bouleversante dénonçant ses conditions de travail. Le lien avec le travail a été reconnu par notre Ministère qui a ensuite décidé d’une consultation auprès des directeur-trices.
Entre autres, ils-elles ont estimé que leur autorité est reconnue par les inspecteur-trices, les enseignant-es et les élu-es. À 91%, ils-elles ne souhaitent pas un statut. Ce sont déjà plus de 2 200 directeur-trices qui se sont engagé-es pour refuser la proposition de loi Rilhac !
Le SNUipp-FSU Paris continue à le dire puisque le Gouvernement s’obstine à ne pas vouloir entendre !

AESH

La gestion des AESH est ubuesque : pour tenter de faire croire aux familles que leurs enfants bénéficient d’un accompagnement, l’organisation en PIAL a été mise en place. Nous savons que la mutualisation des moyens est à l’honneur dans nombre de domaines, y compris hors Éducation nationale, mais nous savons également que, s’agissant d’une aide humaine, le problème est uniquement un problème de moyens humains, formé-es et dignement payé-es.

Par ailleurs, nous avons bien lu le guide du PIAL qui donne des indications sur le rôle de l’AESH bien politiquement correctes : en effet, il y est précisé qu’un enfant qui a une notification individualisée ne peut « bien entendu » pas bénéficier de plus d’heures que ce qui est écrit sur sa notification. Il n’est en revanche pas écrit qu’il bénéficie régulièrement de moins d’heures, et surtout qu’elles peuvent être mutualisées, ou « partagées dans la mesure du possible » bien sûr comme il a été écrit aux directeur-trices d’écoles !
La FSU a demandé une audience à l’IEN ASH il y a plusieurs semaines, et n’a pour le moment aucune réponse à cette demande, fusse-t-elle négative !

Carte scolaire

De manière générale, la dotation en postes pour l’académie de Paris n’est pas suffisante au vu des besoins des écoles. Certaines classes de maternelle et d’élémentaire continuent d’être chargées, y compris au sein d’écoles en éducation prioritaire.
Une création massive de postes aurait permis un meilleur accompagnement des élèves dans cette rentrée si exceptionnelle. En effet, si le nombre d’élèves par classe est important, ce sont aussi tous les autres postes qui sont nécessaires.
L’Académie manque en effet en particulier d’enseignant-es Rased, et de remplaçant-es :

- postes de Rased : combien de postes sont vacants et dans quelles circonscriptions ? Par ailleurs, l’an dernier un groupe de travail avait été acté pour travailler sur la carte des RASED, qu’en est-il ? Le SNUipp-FSU Paris remercie l’Académie pour la qualité des documents remis l’an dernier à ce sujet. Quelle est aujourd’hui la réalité des postes de Rased et surtout lesquels sont toujours vacants ?
- Remplaçant-es couvrant toutes les missions nécessaires : le SNUipp-FSU Paris vous demande d’ailleurs à nouveau le nombre d’enseignant-es composant la brigade et leurs différentes missions.

En effet, nous voyons bien que les moyens de remplacement manquent déjà. C’est inadmissible de constater que des élèves manquent des journées de classe alors même que le SNUipp-FSU Paris alerte depuis le début de la pandémie que cette pénurie était envisageable. Maintenant que tout est informatisé, pouvez-vous nous dire combien de remplacements ne sont pas assurés ?

Toujours concernant les brigades : comment se fait-il que certains et certaines remplaçantes aient reçu un PV d’installation ?
Nous déplorons les conditions de traitement de nos collègues remplaçant-es qui se voient annoncer leurs missions de manière irrespectueuse sans nulle prise en compte de leur préférence géographique ou de niveau de classe. En effet, les échanges téléphoniques avec la cellule de remplacement ne semblent pas répondre aux règles élémentaires de politesse. Ce manque de communication saine entre l’Administration et les personnels pèsent sur le moral des collègues qui se sentent complètement délaissés par leur administration à l’heure où elle devrait au contraire les soutenir.

Autre question en lien : pouvez-vous nous dire où en sont les discussions avec le Ministère sur le changement de paramètres afin que le motif de l’absence n’apparaisse pas sur les ordres de mission des brigades ?
Enfin, ainsi qu’il l’a déjà fait, le SNUipp-FSU Paris demande à l’Académie des précisions sur l’application AA 1D : concerne-t-elle toutes les circonscriptions ? Un flou demeure sur les demandes d’autorisation d’absence pour raison syndicale.
D’autre part, le SNUipp-FSU Paris demande que le motif « garde d’enfant malade » soit retiré de cette application. Cette absence est souvent imprévisible et le délai entre la demande par l’agent-e, la validation par l’école et l’envoi d’un-e BD est beaucoup trop long.

Si le SNUipp-FSU Paris se félicite du recrutement de 20 candidat-es supplémentaires sur la liste complémentaire, il tire le constat amer que ce ne sont plus seulement les personnels en classe qui sont mis sous pression par le Ministère mais la direction de l’Académie de Paris aussi. Alors que celle-ci avait pris l’engagement de contacter les brigades en poste à l’année, afin de connaître leurs préférences, des nombreuses brigades ont reçu un mail un vendredi dans l’après-midi pour les informer qu’ils-elles ne seraient plus en classe le lundi.
La continuité du service public d’éducation ne peut se faire en piétinant l’engagement des enseignant-es et sans aucun respect pour les familles.

Par rapport à la scolarisation des élèves de moins de trois ans, le SNUipp-FSU Paris a à nouveau fait la demande de la tenue d’un groupe de travail sur la scolarité précoce et les conditions de sa réussite dans notre Académie. Quand aura lieu la première rencontre ?

Fin du paritarisme dans l’Académie de Paris

La fin du paritarisme avec le déshabillage des CAPD est désastreux. La FSU continue à revendiquer l’abrogation de cette loi. À l’équité et la transparence succède la confiance aveugle.

Les personnels n’ont plus aucune réponse de l’Administration (avec la dernière campagne de promotion par exemple), les représentant-es du personnel non plus. La question est donc reposée : est-ce que l’Administration estime normal ou même respectueux de ne pas répondre à des questions individuelles ou collectives ? Sinon, quand le changement va-t-il arriver ?
À quel moment le SNUipp-FSU Paris obtiendra des réponses à ses courriers, sur la demande d’accès aux documents administratifs par exemple ?

Crise sanitaire et tests salivaires

La quantité de travail imposée aux directeur-trices d’école pour la mise en place de ces campagnes d’auto-prélèvement est inadmissible en cette période de rentrée déjà extrêmement dense pour elles et eux.
Ces campagnes de tests incompréhensibles, pourtant menées avec rigueur par les écoles, contribuent à la perte de sens de notre métier.
Le SNUipp-FSU Paris demande donc que la mise en place des tests salivaires soit le fruit d’une réflexion collective avec les représentant-es du personnel.
Notre syndicat revendique l’uniformisation des modalités pratiques de ces campagnes de prélèvement et dénonce la surcharge de travail qu’elles représentent pour les directeur-trices parisien-es. Il demande que des aides matérielles et humaines soient systématiquement apportées et que les écoles soient prévenues au moins une semaine avant le recueil des consentements des familles.
Le SNUipp-FSU Paris s’inquiète de ces usines à gaz qui éloignent les directeur-trices d’école toujours un peu plus de leurs missions premières et dont l’objectif demeure trop flou. Ils et elles ne doivent pas être un maillon supplémentaire de cette mascarade médiatique !


Cette déclaration est longue, trop longue. Nous voyons à cela deux raisons principales, mais sur lesquelles malheureusement seule l’Administration a la main : si les services répondaient aux demandes, cela éviterait une perte de temps considérable pour toutes et tous à répéter maintes fois, à l’écrit comme à l’oral, les mêmes questions.
Si les CTA étaient organisés sur deux jours, ou si l’ordre du jour était concerté, ou si l’Académie utilisait le peu de marge de manœuvre dont elle bénéficie encore pour réunir les représentant-es du personnel, si ce n’est en CAPD, mais sous d’autres modalités, nous n’en serions pas là.


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