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publié le 11 septembre 2025

À sa demande, la FSU-SNUipp Paris a été reçue mercredi 10 septembre par Patrick Bloche, 1er adjoint à la maire de Paris en charge des affaires scolaires, pour faire le point sur un certain nombre de sujets qui concernent les écoles parisiennes : décharges de direction, carte scolaire 2026, rythmes scolaires, adaptation du bâti scolaire aux fortes chaleurs, etc. Voici un compte-rendu des échanges.
Comme nous l’avons fait auprès de l’Académie lors des différentes instances qui ont eu lieu en cette rentrée, notre syndicat a réaffirmé son exigence du maintien du système parisien des décharges de direction. En réponse, M. Bloche nous a fait part de l’état d’avancement des discussions entre la Ville et le Ministère et s’est montré rassurant. Ce dernier nous a affirmé que sur les deux volets, juridiques et financiers, les blocages sont en train d’être levés. Une nouvelle convention devrait pouvoir être signée, pérennisant ainsi la décharge complète pour toutes les écoles au delà de 5 classes. La forme juridique resterait donc inchangée, malgré les affirmations répétées de la part de la direction de l’Académie et du Ministère depuis le mois de janvier, d’une forme juridique qui n’était pas réglementaire. Les services juridiques de la Ville auraient longuement travaillé avec ceux du Ministère pour aboutir à un accord. D’après M. Bloche, aucun changement majeur sur le fonctionnement des compléments de décharge ne devrait donc être mis en place. Quant aux discussions financières, M. Bloche s’est dit très confiant sur leur issue, sans nous en donner les détails. La question de l’arriéré depuis 2019 a semble-t-il été évacué des discussions, et ne constitue selon la Ville, aucune difficulté pour l’aboutissement d’un accord. Il reste des incertitudes sur le calendrier, car même si ce renouvellement de la convention, doit aboutir avant la clôture des budgets (de l’État comme de la Ville) pour l’année 2026, la Ville ne veut s’avancer sur aucune échéance à court terme pour le moment. La perspective d’un changement de Ministre, ne devrait pas engendrer de difficultés, selon le Premier adjoint, puisque le dossier est suivi par la Rectrice et le Directeur d’académie.
S’il n’est pas encore l’heure de fêter la victoire, nous pouvons partager la conviction que les actions collectives menées depuis des mois, ainsi que la participation rigoureuse et combative des élu-es du personnel aux différents groupes de travail, ont permis de faire valoir le caractère indispensable de ce régime de décharge pour le bon fonctionnement des écoles parisiennes ! Restons vigilant-es et déterminé-es pour faire aboutir nos revendications !
En tout état de cause, la FSU-SNUipp Paris est toujours en alerte et mobilisera les personnels si ces annonces ne devenaient pas réalité.
Nous avons eu un échange rapide avec M. Bloche sur le déroulement des opérations de carte scolaire cette année. Les élections municipales de mars 2026 auront une incidence certaine sur la carte scolaire. La période de réserve électorale devrait décaler le calendrier des opérations. Par ailleurs, M. Bloche a affirmé que les mairies d’arrondissements ne porteraient probablement pas de demande de fermeture d’école. Concernant les perspectives à plus long terme, M. Bloche nous a confié avoir une surveillance particulière sur quelques écoles de moins de 4 classes, sans avoir de positionnement rigide à ce stade. Concernant les fusions, la Mairie n’est pas décisionnaire et ne porte pas de projet de fusion pour la rentrée prochaine, nous a-t-on affirmé.
Les élu-es de la FSU-SNUipp Paris ont signalé au Premier adjoint, que dans plusieurs arrondissements ces deux dernières années, la communication aux parents d’élèves dont l’école était fermée à la rentrée suivante avait été pour le moins problématique. En effet, dans un cas notamment, les parents ont été destinataires de mails les invitant à choisir la nouvelle école de leur enfant parmi celles du secteur. Ils étaient encouragés à aller visiter les écoles et rencontrer les équipes pédagogiques, instaurant un climat de marché scolaire et de mise en concurrence des écoles, et engendrant dans le même temps une surcharge de travail pour les équipes et les directeur-trices. Il n’est pas question que de telles situations se reproduisent dans les années à venir.
Quoiqu’il en soit, avant toute bataille sur la carte scolaire, l’urgence est à la mobilisation contre le budget d’austérité et pour un vrai budget pour l’école publique ! Les dotations départementales découlent directement des arbitrages budgétaires sur le nombre de postes dans l’Éducation nationale.
Le dérèglement climatique, et notamment le réchauffement, n’est pas un phénomène nouveau. Le nombre de vagues de chaleur est en augmentation constante. Leur impact sur la santé et la sécurité des personnels comme des élèves dans les écoles est un sujet connu de longue date à tous les niveaux de responsabilité.
Pourtant, face à l’épisode de chaleur de juin-juillet dernier, l’absence d’anticipation du Ministère, son improvisation coupable et le manque de volonté politique de répondre à un souci connu de longue date ont été flagrants.
À Paris, l’Académie n’a pris la mesure de la situation que très tardivement. La FSU-SNUipp exige depuis plusieurs années que des protocoles clairs soient établis et que des consignes soient transmises aux personnels bien en amont. L’urgence d’un investissement conséquent dans la rénovation thermique et l’adaptation du bâti scolaire à ces défis climatiques est portée par notre syndicat depuis plusieurs années. À ce titre, nous avons interrogé le Premier adjoint sur l’action de la Ville de Paris à ce sujet. La Ville porte des projets innovants : raccordement de certaines écoles au réseau de refroidissement parisien, grands travaux de rénovations thermiques dans plusieurs groupes scolaires, multiplication des cours oasis… Toutefois, dans l’attente de la généralisation de ces projets, les représentantes de la FSU-SNUipp Paris ont insisté sur l’urgence à équiper toutes les écoles d’éléments essentiels pour faire face à court terme aux pics de chaleurs : ventilateurs fonctionnels et efficaces, en nombre suffisant, stores ou rideaux occultants, points d’eau dans les cours d’écoles et à tous les étages, etc. Nous avons également redit l’exigence qu’un protocole commun Ville-Académie soit mis à jour. La Ville nous a assuré partager notre point de vue et travailler sur ces points, en complément des investissements faits sur le bâti scolaire. La Ville de Paris considère que les écoles doivent pouvoir être des îlots de fraicheur, permettant aux enfants de se mettre à l’abri plutôt que de rester dans des logements souvent mal isolés et trop exigus.
La FSU-SNUipp continuera de porter ces exigences pour la santé et la sécurité des personnels et des élèves : équipements d’urgence, protocoles concertés, adaptation du bâti scolaire. L’urgence écologique, c’est aussi dans nos écoles !
Une enquête de l’Alliance Écologique et Sociale, collectif initié par des organisations syndicales – dont la FSU – et des associations environnementales (FSU, SUD éducation, CGT éduc’action, Greenpeace France, Oxfam France, Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne et Attac), a été mise en place pour donner à voir l’urgence politique de rénovation du bâti scolaire public de la maternelle à l’université et exiger des solutions. L’urgence écologique c’est aussi dans nos écoles !
Le rapport est consultable en ligne en cliquant ici
Comme à chaque rencontre, la FSU-SNUipp Paris a réaffirmé les revendications des personnels : abandon des rythmes actuels, consultation de la profession et respect de l’avis majoritaire. Depuis plusieurs années, la Ville affirme qu’aucune remise en cause des rythmes actuels ne seraient d’actualité avant la prochaine mandature. En mars 2026, les élections municipales devraient donc remettre cette question importante pour les conditions de travail des enseignant-es parisien-nes et les conditions d’enseignement des élèves dans l’actualité. Monsieur Bloche a reconnu que la campagne électorale devrait se saisir de cette question, tout en affirmant qu’aucune prise de position n’a été formulée pour le moment par les différents groupes politiques. À ce titre, la FSU-SNUipp Paris s’adressera aux candidat-es pour faire connaitre la position du syndicat sur les sujets qui concerne la municipalité, et porter la voix des personnels. Le sujet d’une restructuration de la semaine scolaire sera notamment à discuter avec les candidat-es comme avec l’Académie qui est elle aussi partie prenante de cette organisation du temps scolaire.
Par ailleurs, en fin d’année scolaire dernière, une enquête indépendante sur l’offre périscolaire à Paris, menée par le cabinet FORS-Recherche sociale, organisme indépendant et privé, spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques, a été diligentée à l’initiative de la Ville. La FSU-SNUipp Paris avait été sollicitée pour y faire une contribution écrite, et plusieurs écoles avaient été invitée à participer à des questionnaires et/ou des entretiens. Les résultats de cette enquête ne sont pas encore parus, mais notre demande d’en être destinataire au plus vite a été entendue et M. Bloche s’est engagé à nous la transmettre dès que possible.