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publié le 6 janvier 2012
Compte-rendu de l’audience du SNUipp FSU avec l’Inspecteur d’académie le 4 janvier 2012
Le gouvernement continue le démantèlement du service public d’éducation. Le budget voté par le Parlement pour la rentrée prochaine poursuit la politique de suppressions massives de postes dans la fonction publique dont 5 700 dans les écoles primaires. À Paris, 229 postes seraient supprimés : 98 postes dans le premier degré et 131 dans le second degré.
Ce budget va avoir pour conséquence de dégrader un peu plus les conditions d’enseignement des professeurs et les conditions d’apprentissage des élèves. A l’inverse, le SNUipp FSU continue de revendiquer l’arrêt des suppressions de poste et la restitution des postes précédemment supprimés. Une autre politique éducative est indispensable.
Le SNUipp FSU a déposé un préavis de grève pour la journée du 9 février 2012 (CTA « Carte scolaire »). Comme la loi l’y oblige, l’Inspecteur d’académie a reçu les représentants du SNUipp FSU pour aborder la question de la prochaine carte scolaire mercredi 4 janvier 2012.
L’Inspecteur d’académie (IA) a tout d’abord précisé que sur 98 postes, ce seront 80 postes de professeurs des écoles qui seront supprimés auxquels s’ajoutent 18 emplois d’intervenants et d’assistants de langue vivante qui n’étaient pas pourvus au sein de l’académie. Pour les 80 autres postes supprimés, ce sont ceux de remplaçants et de Rased qui seront touchées à part plus ou moins égale.
Le SNUipp FSU a rappelé sa revendication de baisse des effectifs des classes maternelles et élémentaires, et donc de l’ouverture de classes partout où cela est nécessaire. De plus, le SNUipp FSU a rappelé son opposition à tout relèvement des seuils d’effectifs des classes.
L’IA a indiqué que les seuils d’ouverture et de fermeture ne seront pas modifiés au sein de l’académie. Il n’y aura pas non plus de modification de la carte de l’éducation prioritaire pour cette année puisque la Mairie de Paris n’a pas été en capacité de transmettre à l’académie les tarifs appliqués dans les cantines pour l’ensemble des arrondissements.
Le redéploiement est donc de mise : les ouvertures de classe seront financées par des fermetures dans d’autres écoles. Selon l’académie, il y aura une quasi stabilité des effectifs à la rentrée 2012 (+212 élèves en maternelle, -183 élèves en élémentaire). L’IA a toutefois admis que la moyenne des effectifs dans les classes parisiennes était supérieure à la moyenne nationale.
D’ores et déjà, le SNUipp FSU appelle les équipes des écoles revendiquant une ouverture de classe ou craignant une fermeture de classe à remplir l’enquête « carte scolaire » en ligne.
Le SNUipp FSU a rappelé la revendication de scolarisation des enfants de deux ans dans des conditions satisfaisantes pour les familles qui le souhaitent. L’Inspecteur d’académie a indiqué que cela n’était pas envisageable dans le contexte budgétaire actuel.
Le SNUipp FSU a rappelé son opposition à la réduction du nombre de remplaçants titulaires, quelque soit leurs missions (maternité/maladie, stages longs, formation continue, ASH). Ses représentants ont également rappelé la revendication du rétablissement des 33 postes supprimés l’an passé et la création du nombre de postes d’enseignants titulaires nécessaire pour assurer toutes les missions de remplacement.
Le SNUipp FSU a dénoncé l’embauche de personnels contractuels pour pallier le manque d’enseignants titulaires.
L’IA a rappelé qu’à ce jour, aucun personnel contractuel n’a été embauché pour exercer dans les écoles parisiennes. Il a ensuite annoncé que des suppressions de postes de remplaçants auront lieu sans en préciser l’ampleur (on peut les estimer entre 40 et 50, notamment dans la Brigade « formation continue »). Le SNUipp FSU a dénoncé cette nouvelle décision qui va se traduire par l’embauche de personnels précaires sans formation dans les écoles. Cela va également avoir pour conséquence la multiplication des absences non remplacées déjà fréquente cette année, comme c’est le cas par exemple dans le 18ème arrondissement depuis la rentrée.
Enfin, cela va une nouvelle fois porter atteinte au droit des enseignants à formation continue, alors même que l’offre de stage sur temps scolaire est réduite à portion congrue et que cette année, de nombreux collègues sont empêchés de partir en stage faute de remplaçants.
Le SNUipp FSU a rappelé sa revendication du retour des 72 postes de Rased supprimés il y a trois ans et des 27 supprimés l’an passé. Il a affirmé son opposition à toute fermeture de poste de Rased décidée par l’académie. L’Inspecteur d’académie a annoncé que des suppressions de postes auront lieu dans les Rased sans en préciser l’ampleur (on peut les estimer entre 30 et 40). Les Inspecteurs de circonscription seront décisionnaires en la matière. Ils décideront dans quelle spécialité ils suppriment un poste, y compris s’il ne reste plus qu’un poste dans cette spécialité. Cela pourrait conduire à la disparition complète d’une spécialité comme c’est le cas à l’heure actuelle des maitres G dans certaines circonscriptions. A priori, toutes les circonscriptions vont perdre un poste, voire plus pour certaines en fonction d’un ratio pondéré par le type de population scolaire accueillie. Les postes de maîtres E et G risquent d’être les plus concernés. Le Ministère a annoncé lors du dernier Comité Technique du 4 janvier que les postes de psychologues scolaires ne seraient pas touchés par les suppressions de postes.
Face à ces mesures inacceptables, le SNUipp FSU a demandé si le document réorganisant les Rased dévoilé par le SNUipp FSU l’an passé (lire le document en question et l’analyse du SNUipp FSU en ligne) revenait à l’ordre du jour. L’Inspecteur d’académie a annoncé que celui-ci avait été modifié, mais que cette réorganisation des Rased allait être appliquée dès la rentrée prochaine. Ce document conjugué aux suppressions de poste transforme les maîtres de Rased en pompier de l’échec scolaire et tire un trait sur une réelle prévention et remédiation de la grande difficulté scolaire.
Afin de construire la mobilisation contre ces suppressions de postes et la réorganisation des Rased, le SNUipp FSU appelle les personnels à participer à une réunion d’information syndicale « spéciale Rased » le mercredi 11 janvier à 9h30 à la Bourse du travail.
Clis
Le SNUipp FSU a rappelé que des élèves étaient en attente d’affectation en CLIS et a demandé l’ouverture de CLIS. L’Inspecteur d’académie a annoncé qu’il n’y aura a priori pas d’ouverture de classe : il n’y en aurait pas besoin l’année prochaine en raison notamment d’un grand nombre d’élèves passant des CLIS aux ULIS (implantées en collège).
Hôpitaux
L’Inspecteur d’académie a annoncé qu’il n’y aurait pas de mesures importantes de fermetures de poste dans les hôpitaux.
Le SNUipp FSU a rappelé son opposition à de nouvelles fermetures de CLIN alors même que les besoins sont réels. L’IA a indiqué qu’il n’y aura pas de fermeture massive de CLIN, mais que quelques suppressions de CLIN étaient envisagées. Aucune ouverture de CLIN n’est envisagée, alors même que des besoins réels existent par exemple dans le 16ème arrondissement comme l’ont souligné les représentants du SNUipp-FSU. Il n’y aura pas non plus de création de postes d’itinérants.
Comme l’an passé, les trois principales catégories de postes visées par l’académie sont les postes d’intervenants et assistants de langue vivante, les remplaçants, les Rased. Mais c’est bien l’ensemble de l’école qui est visée : les classes vont être surchargées, des remplacements moins nombreux effectués par des personnels précaires sans formation, et les élèves en difficulté scolaire laissés encore plus de côté à la rentrée prochaine. Au niveau national, des discussions intersyndicales sont en cours. Le SNUipp FSU y porte la nécessité d’actions unitaires fortes : grève, manifestation nationale, manifestations départementales…
A Paris, le SNUipp-FSU va contacter les autres organisations syndicales pour construire la mobilisation et organiser des assemblées générales d’arrondissement. Il va également prendre contact avec la FCPE pour associer les parents d’élèves à la mobilisation.