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Mauvaises réponses de Blanquer : Le statut de directeur-trice c’est non !

publié le 11 octobre 2019

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Le message vidéo du ministre de l’Éducation nationale aux directrices et directeurs d’écoles ne répond pas entièrement à l’émotion, à la colère et aux questions posées par le suicide de notre collègue. Il y a pourtant urgence.

Le 3 octobre, un hommage à Christine Renon a été rendu dans tous les départements de France. Un hommage qui témoigne de la tristesse de toute une profession, mais qui dit aussi sa colère. Conditions toujours plus difficiles d’exercice du métier, travail empêché, perte de sens, fatigue, voire épuisement professionnel : le malaise est profond.
Réponse du ministre : une vidéo adressée aux directeurs et directrices d’école dans laquelle il s’engage à mettre en œuvre un « comité de suivi sur la direction. » Il dit souhaiter y dégager un consensus et dans le même temps, un rapport parlementaire encourage la création d’un statut de chef d’établissement.
Or, on sait bien que cette question du statut ne fait pas accord dans la profession, pas plus que la création des établissements des savoirs fondamentaux, massivement rejetée par l’ensemble de la communauté éducative au printemps dernier, l’obligeant à les retirer de sa loi.

Apporter de vraies réponses


Pour le SNUipp-FSU, un statut de chef d’établissement du 1er degré serait une réponse inappropriée et de nature à aggraver les conditions de travail des directeurs et des directrices. Aucun statut ne leur permettra de répondre aux multiples sollicitations qui sont les leurs, ni à l’empilement des tâches et à la complexification de leurs missions. Pire, cela les éloignerait de leurs équipes, alors même que l’isolement aggrave les problèmes.
La direction d’école a besoin de reconnaissance, c’est une évidence. Cela passe par l’augmentation des temps de décharge et de la rémunération, la simplification des tâches administratives et l’accès à des temps réguliers de formation. Les emplois d’aide administrative, entièrement supprimés, doivent être rétablis sous la forme d’emplois pérennes et statutaires d’aide au fonctionnement de l’école.
Voilà qui fait consensus !
Le SNUipp-FSU n’a cessé, toutes ces dernières années, de réclamer des mesures allant dans ce sens, pour permettre aux directrices et aux directeurs de s’investir dans leurs missions essentielles : la coordination et l’animation des équipes pédagogiques. Il est grand temps que ces sujets soient posés sur la table. Il réclame notamment de :

 Mettre fin à la profusion de mails et de demandes répétées par plusieurs services (DSDEN, Rectorat). Les informations officielles doivent toutes converger via une lettre hebdomadaire de la DSDEN, conformément au protocole national de simplification administrative. Celle-ci doit être communiquée directement à l’ensemble des agents, sans transiter par la direction d’école. Seules les boites mails des écoles doivent être utilisées pour les messages relevant du fonctionnement de l’école et non les boites mails personnelles académiques des directeurs et directrices. Aucun mail ne doit être envoyé en dehors des heures de service, aucune réponse ne doit être exigée en dehors du temps de décharge dédié à la direction d’école (à minima disposer d’une semaine de délai).

 Réunir les directeurs et directrices sur le temps de service avec remplacement systématique si elle a lieu sur temps de classe.

 Mettre en place des temps de rencontres réguliers au niveau de la circonscription dès le retour des vacances d’automne pour partager entre pairs les besoins et les préoccupations.

 D’assurer tous les temps de décharges réglementaires, notamment pour les écoles de 3 classes ou moins avec des personnels stabilisés sur les écoles et selon un calendrier annuel adapté aux besoins exprimés par les équipes.

Des mesures d’ensemble

De plus, le ministre ferait une lecture bien étroite de ce qui se passe aujourd’hui s’il ne l’examinait que sous l’angle exclusif de la direction d’école. Il serait bien avisé de prendre la mesure du mal-être de l’ensemble des personnels et de se placer résolument à leurs côtés pour les soutenir et leur donner les moyens nécessaires à un exercice apaisé de leur métier en faveur de tous les élèves des écoles de la République.
Ce n’est en effet pas d’une modification structurelle ou statutaire dont les équipes enseignantes ont besoin, mais de mesures améliorant nettement les conditions de leur exercice quotidien du métier.

Dans un courrier adressé le 8 octobre au ministre de l’Éducation nationale, cinq fédérations de personnels de l’éducation, dont la FSU, lui demandaient ensemble des mesures allant dans le même sens.


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