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Le Ministère promet un nouvel élan pour l’éducation prioritaire. Après l’annonce des mesures d’accompagnement (décharges de services en REP+, augmentation des primes…), la prochaine étape est la modification de la cartographie de l’éducation prioritaire. Le SNUipp-FSU a fait le point avec le Recteur de Paris le 17 septembre et défendu ses exigences.

La nécessité d’une relance ambitieuse et transparente

Les ZEP n’ont jamais connu de vraies priorités, notamment ces dernières années avec les suppressions de postes, mais aussi parce que les relances annoncées depuis 30 ans n’ont jamais été menées jusqu’au bout. L’accroissement des inégalités et le recul de la mixité sociale n’ont fait qu’aggraver ce constat. Empilement des dispositifs, baisse et émiettement des moyens, faiblesse de l’accompagnement, absence de formation, difficultés d’exercices du métier… Il faut que cela change ! Une relance ambitieuse et transparente de l’éducation prioritaire est indispensable. La réussite de tous les élèves nécessite une amélioration de nos conditions de travail : baisse des effectifs, du temps dégagé pour de la concertation, de la formation continue…

Le SNUipp-FSU a été vigilant à la mise en place des décharges de service pour les enseignant-es parisien-nes en REP +, un bilan plus conséquent sera tiré en milieu d’année scolaire. Ce premier pas vers la déconnexion du temps enseignant/temps élèves doit être amplifié et étendu.

Les principes généraux

Tous les anciens dispositifs de l’éducation prioritaire (EP) ont vocation à disparaître pour la création d’un seul label qui regroupe deux dénominations : les REP et les REP +. Les REP+ sont les écoles et établissements du second degré concentrant le plus de difficultés sociales et scolaires. Pour le moment, un seul REP+ existe à Paris regroupant 8 écoles situées à la Goutte d’Or.
Comme l’indique le nom du label, les écoles et établissements en REP ont vocation à fonctionner en réseaux.

Une nouvelle carte de l’éducation prioritaire va être définie pour être applicable à la rentrée 2015. Il y aura 350 REP au niveau national. Le SNUipp-FSU a dénoncé le fait que le Ministère ne parte pas des besoins pour définir le nombre de réseaux qui seraient créés. En effet, l’Etat est parti du cadre budgétaire contraint pour seulement ensuite s’intéresser aux besoins des écoles. Les écoles et établissements seront classés en fonction de plusieurs critères évaluant les difficultés du quartier dans lequel ils se situent : revenu médian, taux de chômage, catégories­ socio-professionnelles des parents, taux de retards à l’entrée en 6ème. Si les nouvelles zones d’éducation prioritaire n’ont pas vocation à être calquées complètement sur la carte des quartiers de la politique de la Ville, le Recteur a indiqué qu’un lien devait être fait entre ces deux cartes.
Une nouvelle fois, ce sont les collèges qui seront pris en considération : seules les écoles dépendant de collège en REP seront considérées en REP. Le problème est que la situation des écoles et celle des collèges ne coïncident pas toujours. Le directeur d’académie a donc indiqué au SNUipp-FSU qu’un traitement particulier serait accordé aux écoles dans cette situation.

Le point sur la méthode et le calendrier académique

L’enveloppe budgétaire parisienne est donc connue : l’académie sera dotée de 29 REP dont 4 REP+. Actuellement, l’académie dispose de 33 réseaux dont 4 ECLAIR. L’académie perdra donc 4 réseaux. Pour l’instant, difficile d’y voir clair car si l’académie perd 4 réseaux, nous ne connaissons pas le nombre d’écoles concernées. En effet, le nombre d’écoles pourrait être le même que celui d’aujourd’hui si les nouveaux réseaux étaient élargis, ce qui est peu probable.

A présent, l’académie va mettre en place des discussions avec les représentant-es du personnel, de la Ville et des parents d’élèves. La nouvelle devrait être finalisée en décembre pour pouvoir être appliquée lors des opérations de carte scolaire en février 2014.

Pour le SNUipp-FSU, pas question de diminuer les moyens consacrés à l’éducation prioritaire ! Si tel était le cas, nous serons à l’initiative de la mobilisation. Le 19 septembre, le SNUipp-FSU a interpellé Mme la Maire de Paris sur cette question : elle a indiqué qu’il ne serait pas acceptable que les moyens consacrés à l’éducation soient baissés à Paris et que les élu-es parisien-nes agiraient également si tel était le cas.

Quel impact sur les écoles et les personnels ?

La carte de l’éducation prioritaire n’a pas été revue depuis les années 90. La sociologie de certains quartiers a évolué, de nouvelles écoles ont été construites… De nombreuses écoles ne sont pas en éducation prioritaire et doivent y entrer, le SNUipp-FSU se battra avec les personnels pour que cela soit le cas. Pour les écoles que l’académie sortirait de l’EP, le Ministère a prévu un accompagnement pour les personnels : maintien de la prime pendant trois ans et des points supplémentaires au prochain mouvement. Au niveau parisien, le SNUipp-FSU a demandé au Recteur que l’académie prévoie également des mesures de transition. Il n’est pas question que la sortie de l’EP se traduise par une dégradation brutale des conditions d’enseignement avec des fermetures de classe à la rentrée 2015. L’académie a indiqué que cela pourrait être discuté lors des groupes de travail.

Le SNUipp-FSU sera exigeant et mobilisera les personnels pour obtenir que l’ensemble des écoles dont la situation l’exige entrent ou restent en éducation prioritaire. Les écoles qui considèrent qu’elles doivent entrer en éducation prioritaire sont invitées à contacter le syndicat dès maintenant.